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Gaza: violents combats israélo-palestiniens

Recueillement à Gaza devant les corps de jeunes victimes.
Recueillement à Gaza devant les corps de jeunes victimes.
Plus de 60 Palestiniens ont été tués dans des frappes de l'armée israélienne dans la bande de Gaza. C'est l'un des bilans les plus lourds depuis le début de l'Intifdada en 2000. Mahmoud Abbas a suspendu les négociations du paix.

Depuis mercredi, début de l'offensive après la mort d'un
Israélien dans l'explosion d'une roquette tirée de Gaza, plus de 90
Palestiniens ont péri.

Négociations de paix suspendues

Les groupes armés palestiniens ont pour leur part tiré samedi
plus de 40 roquettes contre Israël, où six personnes, dont deux
enfants et une femme, ont été blessées dans la ville d'Ashkélon,
distante de 10 km de la bande de Gaza, selon la radio. Deux soldats
israéliens ont été tués et sept blessés à Gaza, a indiqué
l'armée.



Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières depuis le
déclenchement de



l'Intifada en septembre 2000, selon des sources médicales, alors
que le bilan des morts palestiniens n'a cessé d'augmenter d'heure
en heure depuis l'aube.



Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a décidé
samedi de



"suspendre" les négociations de paix avec Israël, ceci à quelques
jours de la visite dans la région de Condoleezza Rice pour soutenir
le processus de paix.

Combats à Jabaliya

Parmi les Palestiniens tués, treize sont des civils, dont quatre
jeunes et sept femmes, selon des sources médicales palestiniennes.
Seize tués ont été identifiés comme des membres de groupes armés,
presque tous membres du bras armé du Hamas. Une porte-parole de
l'armée israélienne a confirmé que «l'opération se
poursuivait».



De source militaire israélienne, de violents combats continuaient
d'opposer en début de soirée les soldats et des activistes à
Jabaliya, où opéraient des unités d'infanterie et de blindés
israéliens appuyés par des hélicoptères.

Opération «élargie»

Selon le vice-ministre israélien de la Défense, Matan Vilnaï, il
s'agit d'une opération terrestre «élargie» dans le nord de la bande
de Gaza. «Nous agissons surtout avec l'aviation même si nous
recourrons aussi à des forces terrestres». Il a cependant nié que
l'objectif soit une réoccupation partielle de la bande de Gaza,
qu'Israël avait évacué en 2005.



Pour le ministre de l'Environnement, Gideon Ezra, il faut
«éliminer tous ceux qui sont impliqués dans les tirs de roquettes y
compris Ismaïl Haniyeh», le chef du gouvernement Hamas à Gaza.

Condamnation de Abbas

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a jugé que l'offensive
israélienne était «plus qu'un Holocauste». «Il est impensable que
la réaction israélienne à des tirs de roquettes palestiniens, que
nous condamnons, soit aussi terrible et effroyable», a dit Mahmoud
Abbas.



Il a réclamé samedi une "réunion d'urgence" du Conseil de sécurité
de l'ONU à la suite de la mort de près de 50 Palestiniens dans une
opération israélienne à Gaza, a annoncé son porte-parole.



Le chef du mouvement Hamas, Khaled Mechaal, qui vit en exil à
Damas, a, lui, accusé le président palestinien de «couvrir,
volontairement ou involontairement», l'opération israélienne. En
Cisjordanie, 300 Palestiniens ont manifesté à Ramallah contre
l'offensive de Tsahal.



afp/tac

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La Jordanie condamne

La Jordanie a vivement condamné samedi l'opération israélienne en cours dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 70 morts depuis mercredi, et exprimé sa "profonde inquiétude" face à la situation.

"Le royaume condamne vivement l'agression d'Israël et exige l'arrêt immédiat de ces attaques, qui sont en violation complète du droit international", a déclaré le ministre des Affaires étrangères par intérim, Nasser Judeh, dans un communiqué publié par l'agence officielle Petra.

Il a lancé un appel à la communauté internationale: "une intervention internationale ferme est requise pour faire pression sur Israël, protéger les civils et éviter une nouvelle détérioration de la situation humanitaire", a-t-il ajouté.

"C'est la paix, et non la violence, qui garantiront la sécurité à Israël", a encore affirmé le ministre jordanien. "Les opérations militaires israéliennes sont dangereuses et sont devenues une source de profondes inquiétudes pour la Jordanie et la région tout entière".

Le roi Abdallah II de Jordanie a pour sa part dénoncé les "massacres" à Gaza lors d'un entretien téléphonique avec le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a décrit l'opération israélienne comme étant du "terrorisme d'Etat", selon le palais royal à Amman.