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Bande de Gaza: week-end sanglant

Les tirs entre le Hamas et Tsahal devraient cesser jeudi.
Des Palestiniens transportent le corps d'un homme tué par Tsahal.
Plus de 70 Palestiniens ont été tués ce week-end lors d'une vaste offensive de l'armée israélienne en représailles aux tirs de roquettes. Il s'agit des pires violences depuis 2000. Le président Abbas a suspendu tout contact avec Israël.

«Les négociations sont suspendues comme tous les contacts à tous
les niveaux car ils n'ont aucun sens au regard de l'agression
israélienne», a déclaré dimanche Nabil Abou Roudeina, le
porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.

Appel de Washington

Peu avant, le Premier ministre Ehud Olmert avait affirmé
qu'Israël comptait continuer les négociations avec l'Autorité
palestinienne mais allait poursuivre ses opérations «contre les
organisations terroristes».



L'optimisme qui prévalait après la conférence d'Annapolis, aux
Etats-Unis, qui s'est fixé pour objectif la création d'un Etat
palestinien d'ici fin 2008, semble bien lointain. La Maison blanche
a réclamé dimanche la fin des violences entre Israéliens et
Palestiniens et la reprise des discussions.



C'est dans ce contexte plus que tendu que la secrétaire d'Etat
américaine Condoleezza Rice doit partir lundi pour le Proche-Orient
où elle doit rencontrer les dirigeants égyptiens, israéliens et
palestiniens.

Les violences se poursuivent

Sur le terrain, les violences ont repris dimanche matin dans le
nord de la bande de Gaza. Au moins sept Palestiniens ont été tués
alors que la veille 63 Palestiniens avaient trouvé la mort lors
d'une opération surnommée «Hiver chaud», a-t-on indiqué de sources
médicales palestiniennes. Vingt-quatre roquettes ont été tirées
vers le sud d'Israël, selon la police, faisant un blessé
léger.



La veille, les groupes armés palestiniens ont tiré plus de 50
roquettes contre Israël, où sept personnes, dont deux enfants et
une femme, ont été blessées dans la ville d'Ashkélon (sud),
distante de 10 km de la bande de Gaza.

Le Hamas "paiera le prix"

Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a annoncé que le
Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007, «paiera le
prix et les conséquences» de «la dégradation de la situation».
Selon lui, L'Etat hébreux doit se préparer à une possible escalade
militaire dans la bande de Gaza.



Samedi, deux soldats israéliens ont été tués et six blessés lors
de violents combats. Des appareils de l'armée de l'air israélienne
ont détruit durant la nuit de samedi à dimanche les bureaux du chef
du gouvernement Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh.



En Cisjordanie, des manifestations de plusieurs milliers de
personnes ont éclaté dimanche dans plusieurs villes et un
adolescent palestinien de 13 ans a été tué dans des heurts avec des
soldats israéliens à Hébron.



ats/tac

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De nombreux pays condamnent

Sur le front international, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné dimanche les violences à Gaza et dans le sud d'Israël, lors d'une réunion d'urgence convoquée à la demande de M. Abbas.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon tout en reconnaissant à Israël le droit de se défendre, a auparavant critiqué «l'usage disproportionné et excessif de la force qui a tué et blessé tant de civils, y compris des enfants».

Depuis le début de l'offensive israélienne mercredi, une centaine de Palestiniens ont été tués. Un civil israélien avait péri ce jour-là dans le tir d'une roquette.

De nombreux pays arabes ont condamné l'opération israélienne, tout comme la France qui a également condamné les tirs de roquettes palestiniennes.

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a affirmé qu'Israël serait «déraciné» et ses dirigeants traduits en justice «un par un».

L'Arabie saoudite a comparé l'offensive israélienne aux crimes de guerre nazis.

La présidence slovène de l'UE a condamné dimanche «l'usage disproportionné» de la force par l'armée israélienne tout en dénonçant les tirs de roquettes.

Le pape Benoît XVI a lancé un appel à un arrêt «unilatéral et sans conditions» des affrontements.

A Paris, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche dans le centre contre l'offensive de l'armée israélienne.