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Fin de l'opération dans la bande de Gaza

Les soldats israéliens se sont retirés du territoire palestinien.
Les soldats israéliens se sont retirés du territoire palestinien.
L'armée israélienne a indiqué qu'elle s'était retirée lundi des secteurs qu'elle occupait dans le nord de la bande de Gaza. Elle met fin à une opération qui a fait une centaine de morts et porté un coup au processus de paix avec les Palestiniens.

Les blindés israéliens ont totalement évacué le camp de réfugiés
de Jabaliya, où une trentaine de maisons ont été détruites, a
constaté un correspondant sur place. Les chars se sont redéployés à
proximité immédiate de la frontière avec Israël.

Un porte-parole militaire israélien a indiqué pour sa part que
l'opération menée à Gaza depuis samedi touchait à sa fin lundi.
"L'opération est en voie d'achèvement. Presque toutes nos forces
ont déjà regagné Israël", a-t-il précisé. Selon la radio publique
israélienne, l'opération baptisée "Hiver chaud" est en fait
terminée.



Pour stopper ou du moins réduire les tirs de roquettes sur le sud
d'Israël, l'armée israélienne avait poursuivi dimanche et dans la
nuit une offensive meurtrière lancée la veille, qui s'est soldée
par la mort de plus de 70 Palestiniens, dont des femmes et des
enfants, alors que deux soldats israéliens ont été tués.

Au coeur de la bataille

De son côté, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a affirmé
que l'armée allait continuer ses opérations contre le Hamas dans la
bande de Gaza. «Nous sommes toujours au coeur de la bataille et il
ne s'agit pas d'une frappe ponctuelle», a-t-il déclaré.



Par ailleurs, il s'est prononcé pour une reprise des négociations
avec l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, estimant que faute
d'une perspective de paix «il n'y aura pas moyen d'empêcher que la
Cisjordanie se transforme en un nouveau Gaza».

Une centaine de morts au total

Selon le ministère palestinien de la Santé, 116 Palestiniens,
dont 22 enfants et douze femmes, ont été tués depuis mercredi, dont
plus de 70 lors de l'opération menée dans le nord de la bande de
Gaza à partir de samedi. En outre, quelque 80 Palestiniens ont été
arrêtés par l'armée israélienne dans le nord de la bande de Gaza
lors de cette opération, selon des témoins.



En termes diplomatiques, l'opération s'est soldée par des
critiques dans le monde contre Israël pour un usage jugé
disproportionné de la force et de lourdes pertes dans la population
civile de Gaza, même si les tirs de roquettes palestiniennes ont
également été condamnés.

Le Hamas parle d'un "échec"

Et surtout, elle s'est soldée par une suspension par l'Autorité
palestinienne de tout contact et négociation de paix avec Israël.
Et ce à quelques jours d'une nouvelle tournée dans la région de la
secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice destinée à relancer
le processus initié à Annapolis en novembre.



Le Hamas a affirmé lundi que le retrait des troupes israéliennes
constituait "un échec" face aux combattants du mouvement islamiste.
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert "doit tirer la leçon de
l'échec de ses soldats face aux combattants du Qassam à Jabaliya",
a indiqué le mouvement radical. Selon lui, "cette guerre proclamée
par Israël n'atteindra pas ses objectifs".



afp/cer

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Une action "de longue haleine"

L'armée israélienne a indiqué dimanche soir avoir arrêté une cinquantaine de suspects palestiniens.

"L'armée continuera à agir pour stopper les tirs de roquettes", a poursuivi un porte-parole, soulignant que l'opération s'inscrivait dans une campagne de longue haleine.

"Le but de l'opération, qui est de mettre fin aux tirs de roquettes, ne sera pas atteint dans les deux prochains jours, nous continuerons nos activités et devons nous préparer à une escalade", avait affirmé dimanche le ministre de la Défense Ehud Barak, ajoutant que le Hamas "paiera le prix" de "la dégradation de la situation".

Malgré l'ampleur de l'offensive israélienne, la plus meurtrière depuis 2000, 24 roquettes se sont abattues dimanche sur le sud d'Israël.

Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a annoncé la mort de 37 de ses combattants dans l'offensive, et celle d'une dizaine d'autres activistes.

Deux soldats israéliens y ont été tués samedi, et deux autres ont été blessés dimanche.

Micheline Calmy-Rey denonce la situation

La conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a dénoncé lundi devant le Conseil des droits de l'homme les violences dans la bande de Gaza.

La situation de la population civile est «intenable», a-t-elle dit. «La Suisse a réclamé la fin immédiate de l'opération menée par l'armée isaélienne dans la bande de Gaza, qui a notamment causé des victimes civiles, y compris des enfants», a déclaré la cheffe du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE).

La Suisse demande également la fin des tirs de roquettes sur le territoire israélien, a affirmé Micheline Calmy-Rey. «Une escalade de la violence n'apportera aucune solution durable pour les deux peuples», a-t-elle ajouté.

Berne appelle les deux parties à la retenue, à la reprise du dialogue, et au respect du droit international humanitaire et a demandé au Conseil de se saisir de cette «situation grave».