Pour Bruxelles, celles qui ont été mises en oeuvre ne sont «pas
suffisantes».
«Des plans (d'action) ont été proposés par le passé mais ils
n'ont jamais été mis en pratique, ce qui est une des raisons pour
laquelle nous avons décidé de poursuivre l'Italie devant la CEJ»,
la Cour européenne de justice, a indiqué un responsable de la
Commission.
«Nous soulignons que des propositions sont en train d'être faites
à l'Italie pour qu'elle améliore la situation. Mais sur la base du
calendrier fixé, la Commission n'est pas convaincue que ce problème
sera résolu assez rapidement», a-t-il déclaré.
Fortes amendes
La crise des déchets, récurrente en Italie depuis quatorze ans,
suscite la colère et l'inquiètude à Bruxelles. L'UE avait lancé en
janvier un dernier avertissement à Rome, prévenant que le pays
risquait d'être attaqué en justice.
L'Italie encourt de fortes amendes si la cour, basée au
Luxembourg, donne raison à la Commission.
Le ramassage des déchets à Naples et en Campanie, en général, a
été suspendu vers Noël en raison d'un manque de place dans les
décharges, et des dizaines de milliers de tonnes de détritus se
sont accumulés dans les rues, provoquant une crise sanitaire. Les
températures estivales qui se sont installées sur le sud de
l'Italie ont compliqué cette crise. L'Italie a également reçu mardi
un avertissement pour ne s'être pas pliée à un jugement précédent
de la CEJ sur la collecte des déchets dans le Latium et ailleurs
dans le pays.
Déficits publics
A cette crise et à d'autres contentieux (voir ci-contre)
s'ajoutent des mises en garde de la Commission sur les déficits
publics. L'Italie doit «réduire le poids de la dette publique et
améliorer la qualité de ses finances.
Or Silvio Berlusconi a laissé un mauvais souvenir à Bruxelles. Les
cinq années de son précédent mandat - 2001-2006 - ont en effet été
marquées par une dérive croissante des comptes publics et un bras
de fer constant avec Bruxelles. Le déficit de l'Italie était proche
de 4% du PIB en 2006, lorsqu'il a quitté le pouvoir.
Romano Prodi, son successeur, est parvenu à redresser la barre, ce
qui a été salué par Bruxelles. Tout cela exaspère Silvio
Berlusconi. «Nous avons besoin d'une Europe qui nous aide, pas
d'une Europe qui rend les choses plus difficiles», a-t-il
lancé.
agences/sun/het
30'000 tonnes de déchets
La crise des déchets, récurrente en Italie depuis quatorze ans,
suscite la colère et l'inquiétude à Bruxelles. Lundi soir, il y
avait 30'000 tonnes d'ordures dans les rues de la Campanie, la
région de Naples, et 1400 tonnes dans les seules rues de la
ville.
Les températures estivales qui se sont installées sur le sud de
l'Italie ont compliqué cette crise et des habitants de Naples
exaspérés avaient mis le feu samedi aux monceaux d'immondices qui
s'accumulent dans les rues.
ats/bri/sun
La Legambiente salue la décision
La Legambiente, la principale association italienne de protection de l'environnement, a salué mardi la décision "juste et méritée" de la Commission européenne.
"J'ai envie de dire «vive l'Union européenne» et sa décision est la bienvenue, car on peut espérer qu'elle poussera les autorités italiennes à faire ce qu'elles doivent", a déclaré Michele Buonomo, président de Legambiente pour la région Campanie.
Du travail pour Silvio Berlusconi
Silvio Berlusconi a fait de la question des déchets une des priorités de sa campagne électorale. Sa crédibilité est en jeu. Or c'est précisemment la défiance vis à vis des engagements souscrits par les autorités italiennes qui a motivé la décision de la Commission.
Outre les déchets de Campanie, l'avenir d'Alitalia et les déficits publics sont d'autres sujets de contentieux entre la Commission européenne et l'Italie. Ils augurent déjà de relations compliquées avec le futur gouvernement de Silvio Berlusconi.
Concernant le sauvetage d'Alitalia, Silvio Berlusconi s'est opposé à la reprise de la compagnie aérienne par le groupe Air France-KLM, se faisant fort de réunir un groupe d'entrepreneurs italiens. Lourdement endettée, perdant un million d'euros par jour, Alitalia est au bord du dépôt de bilan. Pour lui éviter le naufrage, les autorités italiennes ont annoncé l'octroi d'un financement de 300 millions d'euros. Mais Bruxelles a mis le holà à ce qui ressemble à une aide d'état.
Des doutes sont également émis sur la «cordée d'entrepreneurs» prêts à s'engager pour sauver la compagnie. «Tout le monde sait que les fantômes n'existent pas», soutient l'économiste italien Andrea Boitani.