La question a donné lieu à un long
débat gauche-droite. Verts, socialistes et A gauche toute! ont
dénoncé le mélange des genres entre pédagogie et répression. La
consommation de cannabis des jeunes est certes préoccupante, mais
les dispositions actuelles sont suffisantes, ont estimé plusieurs
orateurs.
Loi suffisante
La loi scolaire précise que la consommation d'alcool, de drogue
ou de tabac est interdite à l'école. Les contrevenants sont punis,
les parents sont avertis et si nécessaire une dénonciation est
adressée à la justice, ont expliqué les opposants au texte.
En outre, ces tests sont facilement falsifiables et ne renseignent
pas sur la fréquence de la consommation. Le dialogue et la
prévention sont plus efficaces que la répression, estiment les
partis de gauche. La Société suisse de médecine de l'addiction juge
elle-même que ces tests "heurtent l'éthique et le droit", a
souligné la conseillère d'Etat Anne-Catherine Lyon.
"Ma proposition vise seulement à pouvoir établir les faits", a
répondu le médecin auteur de la motion. Les enseignants et les
directions d'école sont impuissants à agir lorsqu'un élève suspecté
de consommation nie. Permettre aux écoles de réaliser des tests de
détection du THC dans l'urine ou dans la salive vise à combler
cette lacune. Ces cas pourront ainsi être réglés dans le cadre
scolaire, sans intervention de la justice, a fait valoir
Jacques-André Haury.
ats/mej
Une application problématique
Le soutien des radicaux, libéraux et UDC lui a permis à la motion Haury d'obtenir une majorité de 72 voix contre 64 et 4 abstentions.
Le texte est ainsi transmis au gouvernement, qui devra élaborer une proposition.
La cheffe du département de la Formation Anne-Catherine Lyon a toutefois déjà averti que l'application s'annonce problématique.