The Young Gods, qui ont leur local de répétition à Artamis,
joueront samedi, Polar dimanche. L'affiche est complétée par sept
autres groupes, dont Knut et K.O.L.O. Pour parodier la devise de
Genève "Post tenebras lux" (après les ténèbres la lumière), le
festival a été baptisé "Post culturam tenebrae" (après la culture
les ténèbres). Le programme complet du festival se trouve sur le
site www.ueca.ch .
Les responsables d'Artamis en profitent pour lancer un cri
d'alarme. Artamis, qui abrite artistes, artisans et lieux
nocturnes, doit être libéré fin août. Des logements y seront bâtis
après une décontamination du sol. Des représentants de l'Union des
espaces culturels autogérés (UECA) s'inquiètent des conséquences de
la fermeture du site, l'un des derniers bastions de la culture
alternative à Genève après la fin des principaux squats.
Après Artamis, le néant
"Où iront les mille personnes qui fréquentent Artamis chaque
soir du week-end?", s'interroge Albane Schlechten, de l'UECA. Après
la disparition de lieux comme L'Etage, le Piment Rouge et le K Bar,
les noctambules appréciant la culture underground ne pourront pas
tous se tourner vers L'Usine, qui offre une capacité limitée.
Pour l'UECA, amputée de ces espaces pour créer et se produire, la
scène artistique locale va gravement s'appauvrir. Et de rappeler
que près de 19'000 personnes ont signé une pétition en soutien à la
culture alternative. C'est toute une frange de la population qui se
sent concernée.
Avec l'aide de la Ville et du canton, des solutions ont été
trouvées pour reloger dans deux lieux différents la grande majorité
des 250 à 300 usagers réguliers du site. Regroupés en association,
les artistes et artisans devraient signer leur contrat de bail à la
fin du mois.
Pas de solution dans l'immédiat
Pourquoi dès lors continuer d'exiger plus d'efforts de la part
des autorités? Les usagers contestent être des pleurnichards et des
enfants gâtés. Pour eux, si l'on veut assurer la diversité
culturelle et éviter de transformer Genève en ville morte, il faut
maintenant trouver des solutions pour reloger les lieux publics
d'Artamis.
Les responsables des différents lieux menacés sont prêts à se
regrouper en coopératives, à se partager les mêmes espaces, à payer
des loyers, à investir un endroit pour une courte durée, relève
Jérôme Massard, de la galerie Shark. Malgré cela, les tractations
avec la Ville de Genève n'ont abouti à aucune solution
(lire encadré).
ats/hof
Pas d'alternative trouvée pour l'heure
Patron de la culture municipale, Patrice Mugny confirme que la Ville a longuement cherché des alternatives pour reloger les lieux publics d'Artamis, mais sans succès.
Il invite l'Etat et les 44 autres communes genevoises à s'impliquer à leur tour dans les recherches.
Le magistrat écologiste déplore par ailleurs un "concours de circonstances extrêmement malheureux": la répression contre les squats et, en parallèle, la nécessité de dépolluer le terrain d'Artamis portent un dur coup à la culture "en marge".
Il rappelle qu'il est prévu de laisser une place aux activités artistiques dans le futur quartier qui verra le jour à l'emplacement d'Artamis.
Le menu du week-end
Samedi
The Young Gods
Knut
Djizoes
The Proteins
Filth N'Dirt
Dimanche
Polar
K.O.L.O
Raks
Bliscappen van Maria