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Déchets napolitains: nouveaux heurts

Le face-à-face entre manifestants et policiers continue à Chiaiano.
Le face-à-face entre manifestants et policiers continue à Chiaiano.
Après une nuit d'émeutes à Chiaiano, de nouveaux heurts ont opposé samedi la police italienne à des habitants. Ceux-ci sont hostiles à l'ouverture d'une décharge annoncée par le gouvernement pour mettre un terme à la crise des ordures.

Deux carabiniers et deux manifestants ont été blessés lorsque
les forces de l'ordre ont entrepris de déplacer un autobus qui
barrait l'accès à la carrière choisie pour abriter cette décharge,
à Marano, commune limitrophe de Chiaiano (périphérie nord-ouest de
Naples), ont rapporté des témoins. La police a fait état de jets de
cocktails Molotov.

Depuis vendredi soir, des heurts à répétition entre police et
manifestants opposés à l'ouverture de la décharge de Chiaiano, qui
pourrait accueillir plus de 700'000 tonnes d'ordures, ont fait plus
d'une douzaine de blessés légers.

Rencontre avec les communes

A l'occasion de son premier conseil des ministres, délocalisé à
Naples pour marquer sa détermination à en finir avec cette crise
qui dure depuis la fin de l'année dernière, Silvio Berlusconi a
signé mercredi un décret ordonnant l'ouverture de plusieurs
décharges classées zones militaires. Le gouvernement a pris cette
mesure en attendant la mise en service de nouveaux
incinérateurs.



Le Premier ministre italien s'est engagé à combattre le problème
«exactement comme s'il s'agissait d'un tremblement de terre ou
d'une éruption volcanique». Le gouvernement a ainsi rendu public
vendredi soir la liste des dix sites réquisitionnés pour en faire
des décharges. «Il n'est pas dit que tous ces sites seront ouverts»
et reconvertis en décharges, a toutefois tenté de rassurer Guido
Bertolaso, le secrétaire d'Etat chargé de chargé d'en superviser la
mise en oeuvre.



Guido Bertolaso a en outre annoncé samedi qu'il allait rencontrer
à partir de dimanche les maires des communes réquisitionnées pour
l'ouverture de décharges, qui sont majoritairement opposés au
projet. «Nous sommes en colère car les autorités ne discutent pas
avec les communes susceptibles d'accueillir ces décharges», avait
dénoncé il y a quelques jours Massimo Nuvoletti, maire-adjoint de
Marano.



afp/kot/sun

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Les communes menacent de blocage

«La ville de Serre a déjà donné, et si le site Valle della Masseria ne disparaît pas du décret, nous bloquerons la décharge», a menacé samedi Palmiro Cornetta, le maire de Serre, autre commune concernée, cité par l'agence Ansa.

A droite comme à gauche, on dit comprendre l'hostilité des riverains à l'ouverture de ces décharges, tout en jugeant la mesure préférable à l'accumulation des déchets sur les trottoirs.

«L'exaspération des habitants de Chiaiano (...) ne justifie pas la violence. Et il ne s'agit pas d'une décharge dangereuse», a toutefois assuré Ermete Realacci, chargé des questions environnementales au sein de l'opposition.

A qui la faute?

Pendant la campagne pour les législatives, Silvio Berlusconi a rejeté la responsabilité de la crise des déchets napolitains sur le gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi qui gouvernait depuis deux ans l'Italie.

Walter Veltroni, chef de file de la gauche, a rétorqué que la crise, nourrie par l'étroite implication de la mafia locale, existait déjà lors du précédent mandat du «Cavaliere», de 2001 à 2006.