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Les médicaments encore trop chers en Suisse

Les produits asiatiques soit-disant naturels ne le sont pas tant que ça.
Le potentiel d'économie est encore loin d'être atteint en Suisse.
Malgré une légère baisse, le prix des médicaments reste trop élevé en Suisse, dit santésuisse. Plus de 500 millions de francs pourraient être économisés chaque année dans le secteur des originaux et 360 millions pour les génériques.

Pour la quatrième année consécutive, santésuisse a comparé les
prix des médicaments pratiqués en Suisse et dans plusieurs pays
européens.

En Autriche, en France et en Italie, les prix d'usine des
préparations originales sont inférieurs de 17 à 25 % à ceux
pratiqués en Suisse, a indiqué jeudi l'association faîtière des
assureurs.

Les pharmas s'enrichissent

Dans les pays de référence de l'Office fédéral de la santé
publique que sont l'Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark et la
Grande-Bretagne, les médicaments sont aussi meilleur marché,
jusqu'à 7 %.



Ces différences hérissent le poil de santésuisse. En Suisse,
l'industrie pharmaceutique et le commerce continuent à fixer un
prix parfois nettement supérieur à celui des pays de comparaison
pour des médicaments absolument identiques, a déploré Markus
Ziegler, économiste de la santé.

Economies sur les génériques

Des économies pourraient aussi être faites avec les génériques,
a-t-il poursuivi. Si tous les patients utilisaient systématiquement
le générique le moins cher en Suisse et dans les sept autres pays
susmentionnés, le gain pourrait être de 360 millions.



Et d'ajouter que 45 % de ces économies pourraient être réalisées
grâce à la substitution par des médicaments suisses, le reste par
des produits étrangers.

Maintenir la qualité

En cumulant ces différentes mesures d'économie, la facture se
réduirait de plus de 850 millions, a résumé Stefan Kaufmann,
directeur de santésuisse. «Et cela sans porter préjudice à la
qualité et à l'accessibilité aux médicaments ainsi qu'aux
prestations de service».



Mais les assureurs ne veulent pas s'arrêter là. Ils souhaitent
désormais que la France, l'Autriche et l'Italie ne soient plus
retenus par l'OFSP à titre subsidiaire mais qu'ils soient
considérés eux-aussi comme des pays de référence.



Ils réclament également que les prix des génériques pratiqués à
l'étranger soient systématiquement pris en compte lors du contrôle
et de la fixation des tarifs.



ats/cer/sbo

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Coûts de plus de 4 milliards

En 2006, les Suisses ont acheté dans le cadre de l'assurance de base pour quelque 4,2 milliards de francs de médicaments dans les pharmacies et auprès des médecins, selon le président de santésuisse et président du Conseil des Etats (UDC/GR) Christoffel Brändli.

En sept ans, les coûts ont augmenté de 1,3 milliard de francs. Les médicaments représentent 20% à 25% des coûts de l'assurance de base.

La Suisse sur la bonne voie

Grâce à différentes mesures comme l'introduction de la quote-part différenciée entre préparations originales et génériques, l'écart avec ses voisins européens se réduit, a déclaré Christoffel Brändli.

S'il rejoint ce constat, Markus Ziegler reconnaît que la hausse de l'euro n'est pas non plus étrangère à cette réduction. Tout comme «l'augmentation de la TVA de 3 % en Allemagne a aussi renchéri le prix des produits allemands».