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Boeing: 27'000 mécaniciens en grève

Le syndicat rejette les propositions "à prendre ou à laisser".
Le syndicat rejette les propositions "à prendre ou à laisser".
Près de 27'000 mécaniciens de Boeing se sont mis en grève vendredi à minuit, paralysant la production du géant américain de l'aéronautique. Cela a été décidé après l'échec des négociations entre leur syndicat et la direction.

Le débrayage, qui concerne 16% des effectifs de Boeing, a
démarré comme prévu à 00H01 samedi (09h01 suisses) sur plusieurs
sites de l'avionneur américain.



Le mouvement affectait essentiellement les sites de Boeing situés
dans la baie de Puget Sound, près de Seattle (nord-ouest), et qui
concentre 25'000 mécaniciens, selon le quotidien local «Seattle
Post-Intelligencer». Selon ce journal, Boeing a suspendu la
production à Puget Sound, ce qui ne pouvait être confirmé dans
l'immédiat par Boeing. D'autres piquets de grève ont été constatés
aux abords des sites de Boeing dans les Etats de l'Oregon et du
Kansas, a rapporté la chaîne CNN.

Négociations infructueuses

Ce débrayage fait suite à un bras de fer infructueux ces
derniers jours entre le syndicat de mécaniciens IAM et la direction
de Boeing pour entériner un nouvel accord collectif pluriannuel.
Les propositions "à prendre ou à laisser" faites par Boeing et qui
portaient notamment sur des hausses de salaires et des prestations
retraites ainsi que sur la sécurité de l'emploi, ont été rejetées
fin août par l'IAM, qui les a jugées insuffisantes. Le principe de
la grève avait été massivement approuvé par les mécaniciens
mercredi à 87% des voix.



Toutefois, au vu de l'enjeu d'une grève sur l'activité de Boeing
qui a pris déjà près de deux ans de retard sur son futur avion de
ligne 787, promis à un gros succès commercial (voir
encadré)
, les parties s'étaient données 48 heures
supplémentaires pour obtenir un accord de dernière minute. Ce
sursis n'a pas abouti, et l'IAM comme Boeing ont annoncé chacun de
leur côté vendredi soir l'échec des discussions.



Boeing a assuré que "pendant l'arrêt de travail, la compagnie va
continuer à livrer des appareils qui étaient déjà terminés avant la
grève, ainsi qu'à livrer des pièces de rechange aux clients". En
revanche, "Boeing n'a pas l'intention d'assembler des avions
pendant la grève".



ats/bri/hej

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Un cauchemar pour le "Dreamliner"

Ce mouvement social est un nouveau coup dur porté au futur avion de ligne de Boeing, le long courrier de moyenne capacité 787 dit "Dreamliner", qui a déjà pris presque deux ans de retard en raison de problèmes à répétition au niveau de la production.

Les compagnies clientes de Boeing ont déjà pris commande pour près de 900 appareils de la famille du 787, et pourraient réclamer à Boeing des indemnités compensatoires.

Au-delà du "Dreamliner", la grève va paralyser des chaînes de production qui tournent à plein régime depuis plusieurs mois, en raison d'une demande mondiale en plein boom pour des avions civils de nouvelle génération, moins consommateurs en carburant que les avions vieillissants des compagnies aériennes.

Selon des estimations d'analystes, une grève de l'IAM, la deuxième dans l'histoire récente de Boeing, va coûter cher à l'avionneur, avec un manque à gagner potentiel de plus de 100 millions de dollars par jour en termes de revenus.

Une facture bien plus lourde que le premier débrayage de l'IAM, en 2005, qui avait duré un mois et avait grevé le bénéfice annuel de 300 millions de dollars.