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Locarno ou le souci de se montrer différent

Retrouvez Frédéric Maire et Marco Solari en interview ci-dessous.
Retrouvez Frédéric Maire et Marco Solari en interview ci-dessous.
Des structures renforcées, une programmation plus serrée, le tout au profit des professionnels et du public: le festival de Locarno, qui a présenté mercredi les grandes lignes de sa 61e édition, poursuit son développement en douceur. Interviews exclusives de Frédéric Maire et de Marco Solari en vidéo.

«Une santé éclatante, une stabilité précaire»: c'est avec ces
mots nuancés que Marco Solari, très combatif, a décrit son festival
lorsqu'il a entamé la conférence de presse qui s'est tenue mercredi
matin à Berne. Pour le président, «Locarno doit absolument se
développer» (à ce propos, visionnez ci-dessous l'interview
de Marco Solari
).

Marco Solari et son directeur artistique Frédéric Maire ont fait
le tour des nouveautés qui jalonneront le festival tessinois du 6
au 16 août. Avec deux soucis: rendre plus performant, dans un monde
des festivals toujours plus concurrentiel, son rapport aux
professionnels du cinéma. Et améliorer le confort du
spectateur.

Une "Industry Lounge"

Avant de détailler la programmation, les deux compères ont en
effet voulu montrer que le soutien augmenté de la Confédération
(+150'000 francs pour un total de 1'350'000 francs) n'est pas vain.
Les structures du festival en sortent renforcées, avec un nouvel
emplacement - «l'Industry Lounge» - et l'édition d'une nouvelle
brochure - «l'Industry Guide» - réservés aux acheteurs
professionnels venus faire leurs emplettes à Locarno.



Deux autres nouveautés structurelles profiteront quant à elles aux
festivaliers. Le sous-titrage électronique sera mis en place pour
les deux principales sections de la compétition, à savoir la
compétition internationale des longs-métrages et celle des
"Cinéastes du présent". Cela peut sembler un détail, mais c'est une
réelle amélioration pour les habitués de Locarno. Autre élément,
plus festif celui-là: la création du «Pardoway», un lieu dédié à
l'après-festival, de jour comme de nuit. L'ambiance nocturne a en
effet pâti de la fermeture fin 2006 du Grand Hôtel, ancien lieu de
villégiature très apprécié des festivaliers noctambules.

Moretti, Gitaï et Huston à l'honneur

Après la forme, venons-en au contenu,
tout de même! Le point fort de la programmation est sans conteste
la rétrospective dédiée au cinéaste et acteur italien Nanni Moretti , auteur de «La
chambre du fils» (2001), dont une trentaine de films seront
proposés - avec quelques raretés -, sans oublier la parution d'un
livre en collaboration avec les Cahiers du Cinéma. Entre grande
pointure américaine et exotisme, hommage également à l'actrice
touche-à-tout Anjelica Huston , fille du célèbre papa du «Faucon
maltais» John Huston, et au très engagé réalisateur israélien
Amos Gita
ï .



Côté compétition, Frédéric Maire a remis de l'ordre dans le
concours des longs métrages après les critiques émises l'an passé -
le jury, notamment, avait déploré une sélection pas toujours
cohérente (

voir la vidéo ci-dessus

). Place
toujours à la découverte, mais dans un éclectisme moindre avec,
c'est à relever, la présence du Suisse Lionel Baier pour «Un autre
homme».

Viva America latina!

La compétition "Cinéastes du présent" sera quant à elle teintée
d' «America latina», avec 17 films dont 12 premières mondiales aux
couleurs de l'Argentine, du Brésil, du Chili ou encore de
l'Espagne. Une Amérique latine également à l'honneur dans la
section découverte «Open Doors» soutenue par la Direction du
développement et de la coopération (DDC).



Enfin last but not least, la Piazza Grande et son écran géant
offriront aux 8000 spectateurs une programmation qui fera la part
belle au cinéma européen. Les Etats-Unis, très présents l'an passé,
semblent avoir perdu de leur efficacité depuis la grève des
scénaristes, dixit Frédéric Maire... Parmi les points forts de ses
projections nocturnes, citons «Choke» (premier film de Clark Gregg,
avec Anjelica Huston), l'épopée de la montée de l'Eiger «Nordwand»
(de l'Autrichien Philipp Stötzl), la suite saignante de «In 3 Tagen
bist du tot» (d'Andreas Prochaska) et le dernier film musical de
Julien Temple, «The Eternity Man».



Patrick Suhner

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Trois grands écrivains au bord du lac Majeur

Evénement suffisamment inhabituel pour être souligné, trois écrivains de renom marqueront le festival de leur empreinte.

L'Italien Alessandro Baricco, auteur de «Soie» et «Novecento: pianiste», présentera sa première réalisation, «Lezione 21», enquête autour de la Neuvième Symphonie de Beethoven.

En présence du sulfureux Chuck Palahniuk, habitué de voir ses oeuvres adaptées au cinéma (David Fincher lui avait notamment emprunté son «Fight Club»), Clark Gregg présentera sur la Piazza Grande son premier film, «Choke».

Enfin, le très attendu auteur français Michel Houellebecq va dévoiler son premier long métrage en première mondiale, adaptation de son roman «La Possibilité d'une île» publié en 2005.

Et le cinéma suisse?

Le festival va projeter plus de 40 films suisses récents, dont une dizaine de longs métrages.

Parmi eux, il y a notamment le documentaire «La Forteresse» de Fernand Melgar qui plonge dans le quotidien du Centre de requérants d'asile de Vallorbe (VD). L'ouvrage figure parmi les 17 de la compétition de la section "Cinéastes du présent".

Le Valaisan de naissance Denis Rabaglia va montrer quant à lui sa comédie «Marcello Marcello» et le Tessinois Danilo Catti son documentaire «Giù le mani», chronique de la grève des ateliers de cheminots de Bellinzone du printemps dernier.

Enfin, la spécialiste ès documentaires Jacqueline Veuve, qui a suivi la réhabilitation d'un hameau en Valais, présentera «Un petit coin de paradis».

Comme c'est la tradition depuis trois ans, le Cinéma suisse aura droit à sa journée spéciale le mardi 12 août sous le slogan "le cinéma suisse a plus d'un visage". Objectif: mettre en avant les actrices et acteurs helvétiques.