Le seul fait à déplorer est l'agression d'un photographe de
presse alémanique par des jeunes trop éméchés, réunis comme à leur
habitude près du Palais Eynard, a précisé Patrick Pulh,
porte-parole de la police genevoise. Un groupe qui, selon les
organisateurs du botellon, n'avait rien à voir avec
l'événement.
Sur le plan sanitaire, «l'activité au niveau des urgences a été
normale, identique à celle d'un week-end avec une soirée à
caractère festif», a ajouté Agnès Reffet, chef du service de la
communication des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). Une
dizaine de personnes ont été prises en charge dont «cinq jeunes
très alcoolisés» a-t-elle précisé.
Un bilan acceptable
Ce botellón s'est aussi déroulé presque sans heurts, du point de
vue de la Ville de Genève, seule municipalité en Suisse à tolérer
ce type de rassemblement venu d'Espagne. «Nous tirons un bilan
acceptable», a expliqué Sami Kanaan, responsable du dossier. «Le
seul élément regrettable est la réaction stupide de jeunes contre
un photographe de presse».
La soirée s'est poursuivie sans heurts, «les organisateurs ont
passé une soirée plutôt tendue», a complété Sami Kanaan. Ils ont
ensuite fait le gros du nettoyage et rassemblé les déchets. Les
équipes de la Ville ont trouvé une situation nettement moins
dégradée que lors du premier botellón en juillet (lire
ci-contre). Et les aspirateurs, notamment pour le verre,
ont rapidement pu entrer en action».
Un précédent qui avait marqué les esprits
Le premier botellón sur sol genevois a eu lieu le 18 juillet aux
Bastions. Au petit matin, la voirie s'était retrouvée confrontée à
un spectacle de désolation: une montagne de détritus, des tessons
de bouteille, des hectolitres d'urine dans les bosquets.
La Ville de Genève avait posé ses conditions avant d'autoriser la
tenue de ce deuxième botellón. Les organisateurs s'étaient engagés
à nettoyer l'espace à la fin de la fête. Le travail des
associations de prévention venues sur place a également permis
d'éviter les débordements.
ats/ant/ps
Debriefing prévu
L'exécutif municipal va désormais «faire un debriefing» et «revoir le groupe d'interlocuteurs qui ont très bien joué le jeu», a précisé Manuel Tornare, chef du Département de la cohésion sociale, de la jeunesse et des sports.
Il est lui-même resté une heure sur les lieux pour prendre le pouls de la situation.
Le magistrat genevois a par ailleurs regretté le double discours des pouvoirs publics, «qui laissent l'alcool en vente libre jusqu'à une heure avancée de la nuit» mais «ferment les lieux alternatifs où peuvent se retrouver les jeunes».
La Ville de Genève avait posé ses conditions avant d'autoriser la tenue de ce botellón. «Certaines ont été largement respectées, d'autres moyennement, et d'autres pas du tout», a commenté Manuel Tornare. «Tout se négocie. Mais il est dans la tradition genevoise de dialoguer avec la jeunesse» a-t-il conclu.
Interviewé samedi dans le «Tages-Anzeiger», le professeur de sociologie espagnol Artemio Baigorri souligne que le botellón n'a aucun caractère de protestation: «les jeunes ne s'y rendent pas en premier lieu pour se saoûler, mais pour s'y amuser et y trouver un ou une partenaire».
Selon lui, le principal problème non résolu est que les mineurs y ont plus facilement accès à l'alcool que dans un bar ou une disco.
Le 1er botellón de Lausanne fait pschitt
Le premier botellón de Lausanne, quant à lui, n'a finalement pas eu lieu samedi.
Les jeunes fêtards n'ont pas bravé l'interdiction émise par la municipalité et ont renoncé à se rassembler pour boire sur l'Esplanade de Montbenon, bouclée pour l'occasion.
Seuls quelques petits groupes de jeunes, une bouteille à la main, se sont approchés du périmètre interdit. Depuis la fin de l'après-midi, la police avait installé des dizaines de barrières près de l'esplanade pour empêcher tout accès
De nombreux policiers surveillaient la zone et délogeaient les petits groupes installés sur les bancs. Vers 22h00, aucun incident n'était à déplorer.
Zurich avait également décidé jeudi d'interdire sur son sol ces "beuveries inacceptables".