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Géorgie: espoirs tournés vers Sarkozy

Sarkozy (à droite) se rend à Moscou avec Barroso (au milieu).
Sarkozy (à droite) se rend à Moscou avec Barroso (au milieu).
Le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy reprend lundi en tant que président de l'UE le chemin de Moscou et de Tbilissi, accompagné de deux responsables européens, pour tenter d'accélérer l'application de l'accord de paix toujours retardée par les Russes un mois après le conflit en Géorgie.

Lors de son premier séjour, il y a un mois, Nicolas Sarkozy
avait négocié seul et dans l'urgence un texte qui lui a valu les
critiques de plusieurs de ses partenaires européens.

Le président français revient en Russie et en Géorgie flanqué du
président de la Commission José Manuel Barroso et du diplomate en
chef de l'UE Javier Solana, avec un mandat précis et le soutien
unanime des 27.

Application intégrale de l'accord

Réunis le 1er septembre à Bruxelles, les chefs d'Etat et de
gouvernement de l'UE ont chargé la "troïka" européenne d'obtenir au
plus vite l'application intégrale de l'accord en six points négocié
le 12 août, dont les Russes tardent à respecter plusieurs
dispositions.



Si la crise se poursuit après cette réunion clé, l'UE "devra être
plus ferme" avec Moscou, voire envisager la création d'une
"centrale européenne d'achat de gaz", a averti le chef de la
diplomatie français Bernard Kouchner dans un entretien à
l'hebdomadaire Newsweek. L'annulation du sommet UE-Russie du 14
novembre figure parmi les sanctions possibles.

Observateurs indépendants

En retrouvant lundi son homologue russe Dmitri Medvedev, Nicolas
Sarkozy espère obtenir des "avancées" sur trois points jugés
essentiels, selon son entourage. D'abord le déploiement rapide sur
le sol géorgien d'une mission d'observateurs indépendants.



A la mission de l'ONU déjà en Abkhazie et à celle que l'OSCE
souhaite positionner autour de l'Ossétie du Sud, l'UE souhaite
ajouter un autre contingent civil à ses couleurs. Réunis vendredi
et samedi à Avignon (France), les chefs des diplomaties européennes
ont confirmé cette volonté. Mais, comme l'a souligné Javier Solana,
la zone de déploiement de cette mission, et donc son efficacité,
devra être discutée lundi avec la Russie.

Retrait russe et stabilité

Le deuxième objectif consiste, selon l'Elysée, à "obtenir des
dates précises, des mécanismes et des engagements de Moscou qui
garantissent l'achèvement du retrait" des troupes russes encore
présentes sur le sol géorgien, hormis l'Ossétie du Sud et
l'Abkhazie.



Moscou affirme qu'il ne reste des soldats que dans des zones
tampons conformément au point 5 de l'accord. La France estime à
environ un millier le nombre de soldats russes encore déployés
autour de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud.



Sarkozy espère enfin obtenir de Moscou "une date et un lieu" pour
engager les discussions prévues par le point 6 de l'accord sur "la
sécurité et la stabilité" dans les deux républiques séparatistes
géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. "Ce serait déjà une
satisfaction" de voir les Russes, qui ont reconnu le 26 août
l'indépendance de ces territoires au grand dam des Occidentaux,
accepter l'ouverture de ces discussions, commente-t-on à
l'Elysée.

Russie guère disposée

Mais la Russie ne semble guère disposée à faire de concessions,
comme le suggère sa réaction à peine contrariée à la décision de
l'UE de geler les négociations sur leur futur partenariat. Et
Moscou invoque maintenant des ambiguïtés de traduction de l'accord
pour traîner des pieds.



"Les Russes veulent absolument faire consacrer le rapport de force
né de leur intervention. Il ne faut pas être surpris qu'ils ne
respectent pas l'accord", juge le chercheur Thomas Gomart,
spécialiste de la Russie à l'Institut français des relations
internationales (Ifri).



Après Moscou, Nicolas Sarkozy, Barroso et Solana rallieront lundi
soir Tbilissi pour redire leur soutien au président géorgien
Mikheïl Saakachvili. Et lui livrer les résultats très attendus de
leur discussion avec Dmitri Medvedev.



afp/bri

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"Sentiment de fraternité"

Le président russe, Dmitri Medvedev, a affirmé dimanche que les relations entre la Russie et la Géorgie étaient inchangées un mois après le début d'un conflit armé de cinq jours.

"Nous regrettons beaucoup qu'il y ait eu une brouille inattendue entre la Russie et la Géorgie, mais cette brouille est arrivée seulement à cause des autorités géorgiennes", a déclaré Dmitri Medvedev lors de l'inauguration d'une nouvelle station de métro à Moscou.

"Je peux même vous dire que nous éprouvons actuellement un sentiment de fraternité vis-à-vis du peuple géorgien, et rien ne pourra l'ébranler", a ajouté le président russe.

Premiers ambassadeurs européens en Géorgie

Pour la première fois depuis l'entrée des troupes russes en Géorgie le 8 août, les ambassadeurs suédois, estonien et letton ont pu se rendre vendredi dans la zone tampon créée par les forces russes au sud de la région séparatiste géorgienne d'Ossétie du sud.

Les diplomates n'ont été autorisés à entrer que dans le village limitrophe de Karaleti. "La restriction de mouvement des ambassadeurs constitue une grave violation de la convention de Genève sur les relations diplomatiques", dénoncent-ils.

"N'ayant pas été autorisés à visiter les villages proches de la zone de conflit, les graves inquiétudes concernant un possible nettoyage ethnique subsistent", s'exclament les diplomates qui ont écrit à N.Sarkozy.

Ils fustigent également le blocage d'un camion d'aide humanitaire au barrage qui constitue, soulignent-ils, "une violation inacceptable de l'accord de cessez-le feu du président Sarkozy, souscrit par le président russe Dmitri Medvedev".