Entamées jeudi dernier mais suspendues depuis lundi soir, les
négociations, qui doivent reprendre à 10H00 (08H00 GMT), sont
pourtant au point mort après le non des syndicats à la proposition
des repreneurs d'instaurer un contrat de travail unique et de
diminuer leurs salaires et leur nombre de jours de congés.
Suppressions d'emplois pas évoquées
Le point crucial des suppressions d'emplois, qui devraient être
comprises entre 3250 et 4000, n'a par ailleurs toujours pas été
abordé. Quelque 500 salariés d'une filiale de maintenance
d'Alitalia, basée à Naples, ont prévu de manifester devant le
ministère du Travail où se tiennent les discussions.
En difficulté chronique depuis des années, Alitalia, détenue à
49,9% par le gouvernement italien, s'est déclarée insolvable et a
été placée le 29 août sous administration extraordinaire.
"L'alternative est la faillite", a insisté mercredi le ministre du
travail Maurizio Sacconi, sous forme d'ultimatum.
Si un accord n'est pas trouvé, Alitalia entamera les procédures de
licenciement, a prévenu de son côté le commissaire extraordinaire
nommé par le gouvernement, Augusto Fantozzi.
Bientôt la faillite
La compagnie, qui survit grâce à un prêt du gouvernement de 300
millions d'euros, ne disposera plus que de 30 à 50 millions fin
septembre et sera rapidement contrainte à la faillite, a-t-il
répété à plusieurs reprises ces derniers jours.
Selon Augusto Fantozzi, les pertes de la compagnie ont été de 547
millions d'euros au premier semestre et devraient être de 800
millions fin septembre. "Les ultimatums me semblent être une
erreur" car "ils raidissent les positions", a répliqué le
secrétaire général de la Cgil, la première centrale syndicale
italienne, Guglielmo Epifani.
Le plan de sauvetage d'Alitalia prévoit la reprise des actifs
rentables par une alliance d'entrepreneurs italiens, rassemblés au
sein de la Compagnie Aérienne Italienne (Cai), et la fusion de
cette nouvelle société avec Air One, la deuxième compagnie de la
péninsule.
Gotha du patronat
Ces entrepreneurs sont prêts à mettre ensemble un milliard
d'euros sur la table, dont 400 millions pour la reprise des actifs,
afin de relancer la compagnie qui devrait voir le jour sous sa
nouvelle forme début novembre.
Roberto Colaninno, PDG du fabricant de scooters Piaggio, Luciano
Benetton, la "patronne" des patrons Emma Marcegaglia: le gotha du
patronat italien a répondu présent à l'appel de la banque Intesa
Sanpaolo, mandatée par le gouvernement pour élaborer un plan de
sauvetage après l'échec de la tentative d'Air France-KLM.
afp/cht
Dette de 1,2 milliard d'euros
Air France-KLM avait retiré son offre au printemps dernier face à l'opposition des syndicats et aux critiques de Silvio Berlusconi qui, en campagne électorale, avait joué la carte de l'"italianité" de la compagnie.
En revanche, la dette de près de 1,2 milliard d'euros et les activités sans avenir seront reprises dans une seconde société, qui sera liquidée, ce qui a été rendu possible par une modification de la loi sur les faillites.
Le plan de sauvetage, baptisé "Plan Phénix", prévoit un retour à l'équilibre opérationnel en deux ans pour une nouvelle Alitalia, concentrée sur le transport de passagers et disposant d'une part de marché de 56% en Italie.
Alitalia devrait également nouer une alliance internationale avec une compagnie étrangère.
Air France-KLM, qui détient déjà 2% de la compagnie italienne, s'est dit prête à prendre une participation minoritaire.
British Airways et Lufthansa seraient aussi sur les rangs.