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Alitalia: les vols plus garantis dès lundi

Les avions d'Alitalia pourrraient bien être cloués au sol dès lundi.
Les avions d'Alitalia pourrraient bien être cloués au sol dès lundi.
Les menaces de faillite d'Alitalia se sont brutalement concrétisées samedi avec l'annonce par l'administrateur de la compagnie italienne qu'elle ne pouvait plus garantir tous ses vols, faute de pouvoir payer le carburant.

«Nous rencontrons des difficultés liées à l'approvisionnement en
kérosène qui pourraient menacer certains vols», a déclaré
l'administrateur d'Alitalia, Augusto Fantozzi, dans un communiqué
publié après une réunion réclamée par les neuf organisations
syndicales de la compagnie.

34 équipages au chômage technique

Selon des sources syndicales citées par les agences italiennes,
Augusto Fantozzi s'est même montré plus brutal durant cette
rencontre. «Jusqu'à demain, nous avons des vols garantis, mais
lundi non, car ils ne nous fourniront plus de kérosène», aurait-il
déclaré.



Dans son communiqué, l'administrateur a également annoncé qu'il
allait être contraint de mettre au chômage technique dès lundi les
équipages des 34 avions non utilisés par la compagnie. Mais, il
n'arrivera à l'extrémité du licenciement de tous les salariés que
quand «il n'y aura plus rien d'autre à faire», a-t-il assuré.

Licence en sursis

L'aviation civile italienne a prévenu de son côté qu'elle
pourrait retirer la licence d'exploitation de la compagnie «si
aucune solution ne garantit très rapidement la continuité de ses
activités».



Nommé après le dépôt de bilan d'Alitalia, fin août, Augusto
Fantozzi s'exprimait au lendemain de l'expiration du délai qu'il
s'était donné pour parvenir à un accord entre les syndicats de
l'entreprise et un groupe d'investisseurs italiens en principe
prêts à racheter les actifs rentables de la compagnie.



L'échéance n'a pu être respectée, les syndicats contestant
notamment les milliers d'emplois menacés par le plan de
reprise.

Berlusconi sur le pont

Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a convoqué
de son côté à Rome une réunion ministérielle consacrée à l'avenir
de la compagnie qui, dit-il, doit rester sous contrôle
italien.



Silvio Berlusconi, qui a fait de ce dossier l'une des priorités de
son troisième mandat, a assuré qu'il ferait tout son possible pour
sauver de la liquidation la compagnie nationale, dont l'Etat
détient 49,9 % du capital. Il a accusé la gauche d'être derrière
«les comportements déraisonnables» des salariés.



Les syndicats d'Alitalia, qui avaient fait échouer en avril un
plan de reprise de la compagnie par Air France-KLM négocié par le
précédent gouvernement de centre-gauche, sont aujourd'hui soumis à
une forte pression pour accepter les réductions d'emploi et une
renégociation de leurs conditions de travail qu'impose le plan sur
la table.



ats/cht

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Survie estimée à 50-50

«Ce qui est certain, c'est que la compagnie est en faillite et qu'il n'y a pas d'autre solution», soulignait ainsi vendredi le ministre de l'industrie Claudio Scajola. «Soit un accord est conclu, soit tous les salariés seront licenciés.»

Regroupés au sein d'un consortium, le CAI, les investisseurs italiens mobilisés par Silvio Berlusconi ont annoncé samedi qu'ils ne feraient pas de concessions supplémentaires aux employés.

Alitalia, qui vit sous perfusion grâce à un prêt de l'Etat, est au bord du gouffre depuis que les entrepreneurs italiens disposés à la relancer se sont retirés des négociations vendredi, sans avoir trouvé d'accord avec les syndicats.

La compagnie a accumulé près de 1,2 milliard d'euros de dettes selon les données communiquées en juillet et n'a plus enregistré de bénéfices depuis 1999.

Détenue à 49,9% par l'Etat, Alitalia, qui perd 3 millions d'euros par jour, s'est déclarée insolvable et a été placée le 29 août sous administration extraordinaire.

Les autorités italiennes tentaient le tout pour le tout samedi pour sauver la mise et renouer le dialogue.

Pour Maurizio Sacconi, ministre du Travail, les chances de survie d'Alitalia relèvent du 50-50.

«Nous sommes entrés dans la dernière phase de la longue et tortueuse saga Alitalia et les deux issues restent encore également probables», a-t-il dit.

Le plan de la dernière chance prévoit la reprise des activités de transport de passagers par la Cai, qui est prête à mettre un milliard d'euros sur la table, et une fusion avec Air One, la deuxième compagnie de la péninsule.

Alitalia devrait ensuite s'allier avec une compagnie étrangère comme Air France-KLM, qui s'est dite prête à prendre une participation minoritaire, British Airways ou Lufthansa qui seraient aussi sur les rangs.

A l'aéroport romain de Fiumicino, une manifestation spontanée a rassemblé dans l'après-midi cent cinquante hôtesses et stewards qui ont brièvement défilé dans les halls de départs de l'aérogare.