Avant le vote, le conseiller national Johann Schneider Ammann
(PRD/BE) a décrit longuement les répercussions positives de la voie
bilatérale choisie par la Suisse pour asseoir ses relations avec
l'Union européenne (UE). Il a dressé par contre un sombre tableau
des conséquences pour l'économie suisse d'un éventuel refus de
l'extension de la libre circulation.
Il a cité à ce propos la perte d'accès pour les entreprises au
marché européen des acquisitions publiques, ainsi que la
réapparition de clauses discriminatoires dans les secteurs des
télécommunications et du trafic ferroviaire. En outre, un refus de
l'extension aboutirait à des problèmes de certification désastreux
pour les exportations et la capacité concurrentielle.
Pour une fusion PRD-PLR...
A l'ouverture de l'assemblée, le président du PRD Fulvio Pelli
s'est prononcé en faveur de la fusion de son parti avec le Parti
libéral. Les deux formations tiendront une assemblée commune le 25
octobre à Berne pour se prononcer sur la question. L'assemblée des
délégués à Neuchâtel était ainsi peut-être la dernière du PRD
suisse dans sa configuration politique actuelle.
Il a plaidé par ailleurs en faveur d'une armée suisse crédible.
«Le haut commandement de l'armée doit être repourvu avec rapidité
et compétence», a-t-il déclaré. Pour Fulvio Pelli, les soldats sont
en fin de compte les premières victimes de la querelle qui oppose
le conseiller fédéral Samuel Schmid à une majorité de l'UDC.
...et une armée crédible
De son côté, le conseiller fédéral Pascal Couchepin a défendu le
collège gouvernemental en évoquant l'affaire Nef dans son discours
devant l'assemblée des délégués de son parti. «Le Conseil fédéral
est une institution du monde réel. Il a donc aussi des problèmes.
Il peut aussi commettre des erreurs», a-t-il déclaré.
«Aujourd'hui, peut-être aussi du fait des malheureuses
circonstances entourant la nomination Nef, l'intérêt pour les
problèmes de sécurité est revenu au centre de l'actualité», a dit
encore le président de la Confédération. Il a ajouté que le débat
devait «porter sur le fond et non sur des aspects
anecdotiques.»
ats/ps
Lutte contre l'inflation
Par ailleurs, les délégués du PRD ont adopté une résolution fixant les moyens politiques de prévenir la spirale inflationniste et de protéger le pouvoir d'achat.
A cet effet, le PRD demandera aux Chambres fédérales la correction fiscale dès 2009 de la progression à froid résultant de l'inflation intervenue entre 2004 et la fin du premier semestre de 2008.
L'assemblée des délégués a débouché aussi sur l'adoption d'un programme d'incitation fiscale à l'assainissement énergétique des bâtiments. Celui-ci prévoit notamment une déduction gratifiante de 120'000 francs sur le revenu imposable pour un investissement de 100'000 francs.
Les radicaux ont rappelé leur rejet d'une affectation partielle de la taxe sur le CO2.
Critiques tous azimuts
Dans son allocution, le président du PRD a dénoncé les interventions de politique extérieure de la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, qui ne servent pas les intérêts de la Suisse.
Il a critiqué aussi le soutien apporté par le conseiller fédéral Moritz Leuenberger aux opposants à l'initiative contre le droit de recours des associations.
Le conseiller fédéral Samuel Schmid n'a pas non plus été épargné par la critique. Fulvio Pelli lui a reproché son manque d'ouverture et de sens de l'offensive dans sa communication sur l'affaire Nef.
Selon le président du PRD, les libéraux-radicaux ont l'opportunité dorénavant de se profiler comme le parti n'ayant pas perdu le sens de la mesure.