Ayo était devenue indispensable à
bien des oreilles sensibles avec "Joyful" en 06. Elle devrait
provoquer une nouvelle addiction avec " Gravity at last ".
Musicalement enivrante grâce à son mélange de folk, de blues, de
reggae et de soul, Ayo marque aussi son public. Apparence fragile,
mais sourire ravageur et personnalité sincère, elle avait séduit
Paléo il y a 2 ans. Joy Olasunmibo Ogunmakin, née d'un père
nigérian et d'une mère tzigane roumaine, n'a plus la surprise de la
rencontre pour elle. Mais après le coup de coeur, ce "Gravity at
last" plus touffu appelle à bien d'autres rendez-vous.
Album plus mature et plus solide
Ayo, dont le nom signifie joie en yoruba, a musclé ses
compositions sur ce deuxième album, comme en témoignent les très
funky "I'm not afraid" et "Change". Mais la chanteuse excelle
surtout dans les ballades aux paroles pas vraiment roses. Ainsi
"Mother", témoin de relations plutôt tendues avec sa mère
héroïnomane ("Stay away from me, You better love me from a
distance. Mother the devil came right through your veins"),
résonne fort dans la bouche de celle qui a eu un fils en 2005 avec
son compagnon, le chanteur allemand Patrice.
On trouvera difficilement un équivalent au "Down on my knees",
supplique qui a fait se lever les foules en 06. Dans la même veine,
on pariera sur "Love and Hate", mais "Slow Slow" va marquer.
Oasis se plaît au sommet du rock
Autoproclamé "meilleur groupe du monde",
Oasis prouve que ce n'est pas pure
forfanterie de sa part avec " Dig out your Soul ". Quoi qu'on pense des frères Gallagher,
leur septième opus tient le choc.
Fidèle à sa tradition brit-rock cultivée pendant 14 années par des
guitares omniprésentes, Oasis n'égale pas ses "Definitely Maybe" et
"Morning Glory", mais les Mancuniens tiennent ferme le manche de
leurs six cordes. Mais même le "meilleur groupe du monde" n'échappe
pas aux emprunts aux anciens. Car il y a quelque chose de Led
Zeppelin et des Beatles dans ce "Dig out your Soul" très
psychédélique.
Une mécanique mancunienne bien huilée
Passé l'ovni psychédélique "To be where there's Life", Oasis
roule toujours autant la mécanique de précision. Lancé sur une
ligne droite, le moteur rugit "The shock of Lightning". Les tours
baissent un peu avec "Ain't got nothin'", avant de négocier
habilement une série de virages serrés grâce à "Falling Down". Pour
la virée au ralenti, on passera "I'm outta Time".
Oasis reste donc une valeur sûre à la bourse rock. Un placement à
bon rende ment adossé à un solide savoir-faire, mais avec peu de
prise de risque. Oasis, meilleur groupe du monde? Pour capitaliser
son acquis; sans doute.
La pop communautaire de I'm from Barcelona
I'm from Barcelona était une expérience appelée à ne pas
être répétée. Mais les bons génies de la pop en ont décidé
autrement et la chorale suédoise vient de sortir son deuxième album
communautaire. Emmenées par Emanuel Lundgren, pas moins de 28
personnes et presque autant d'instruments, parfois loufoques,
participent à " Who killed Harry Houdini? ".
La recette du succès de "Let me intro duce you my friends" est
répétée: de la pop positive, des mélodies simples mais entraînantes
et un c(h)oeur assez grand pour remplir la grande scène du Paléo.
Un peu anarchique et superficiel, mais beau comme un
carnaval.
Caryl Bussy
Les sorties attendues
Bénabar, "Infréquentable" (13 octobre)
AC/DC, "Black Ice" (20 octobre)
Anastacia, "Heavy Rotation" (24 octobre)
Johnny Hallyday, "Ce ne finira jamais" (27 octobre)
The Cure, "4,13 Dream" (27 octobre)
Pink, "Funhouse" (27 octobre)
Anaïs, "The love album" (3 novembre)
Dido, "Safe Trip Home" (4 novembre)
U2, "No Line on the Horizon" (18 novembre)
Tom Jones, "24 Hours" (25 novembre)
Britney Spears, "Circus" (2 décembre)
L'info musicale: révolution numérique
Certains des plus grands noms de la scène musicale britannique ont annoncé le 4 octobre leur décision d'unir leur voix pour réclamer un plus grand contrôle sur leur musique.
Radiohead, Robbie Williams et les Kaiser Chiefs font ainsi partie des quelque 60 membres fondateurs de la Featured Artists' Coalition.
Ce groupe souhaite que les musiciens, plutôt que les labels, gardent le contrôle sur les droits relatifs à leur musique.
Il observe que la nouvelle technologie modifie rapidement l'industrie phonographique, et que les artistes sont fréquemment oubliés quand leurs chansons sont distribuées sur Internet ou diffusées sur les réseaux de téléphonie mobile.
Les artistes et groupes se tournent de plus en plus vers Internet -et contournent parfois le circuit traditionnel des labels pour distribuer leur musique.
Radiohead a sorti l'album "In Rainbows" via son site Web, et Oasis a proposé son nouvel opus "Dig Out Your Soul" sur le réseau social MySpace sur Internet avant sa parution officielle.
"La technologie numérique donne aux artistes l'occasion de contrôler leur avenir, c'est le moment de saisir cette occasion", A fait remarqué Jazz Summers, manager de The Verve.