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Le PBD fait ses premiers pas en politique

Les délégués du PBD affichaient une belle unanimité samedi.
Les délégués du PBD affichaient une belle unanimité samedi.
Le Parti bourgeois-démocratique a été officiellement fondé samedi à Glaris. D'emblée, il a posé ses jalons en soutenant l'extension de la libre circulation des personnes avec l'UE, contrairement à l'UDC. Hans Grunder en sera le premier président.

«Il faut le Sonderfall PBD Suisse», a déclaré le premier
président élu du parti, le conseiller national bernois Hans
Grunder, aux 92 délégués provenant des trois cantons fondateurs de
Berne, de Glaris et des Grisons.

L'Emmentalois de 52 ans a souligné l'importance des accords
bilatéraux avec l'Union européenne: «les refuser le 8 février est
suicidaire». Hans Grunder s'attend à marquer des points à ce sujet
et profiter des dissensions internes de l'UDC. Il espère d'ailleurs
des adhésions au PBD de membres de l'UDC qui ne goûtent pas la
politique de leur parti.

Bienséance, respect et tolérance

Dans son allocution, la conseillère
fédérale Eveline Widmer-Schlumpf a également souligné l'importance
des bilatérales: «Si nous disons non, l'accord sur la libre
circulation des personnes sera caduc dans les six mois et avec lui
tout le reste des accords avec l'UE», a-t-elle averti.



La bienséance, le respect et la tolérance sont les valeurs qui ont
conduit à la fondation du PBD, a poursuivi la ministre de la
justice. Son collègue Samuel Schmid a rappelé que le PBD est un
parti représentant la classe moyenne et les personnes souhaitant
prendre leurs responsabilités. Pour le Bernois, une démission n'est
pas d'actualité, a-t-il par ailleurs répété samedi dans le
quotidien «Berner Zeitung». Après les critiques contre sa personne,
la politique se concentre à nouveau sur l'essentiel, a-t-il
constaté.

Des rangs qui devraient s'étoffer

Les délégués ont également élu samedi leurs organes dirigeants:
la conseillère d'Etat grisonne et directrice de la justice Barbara
Janom Steiner assume la vice-présidence du PBD. Le directoire de
trois membres est composé de la directrice de la section cantonale
bernoise du PBD Beatrice Simon et de ses homologues grison Marcus
Hasler et glaronais Martin Landolt.



Le comité du parti comprend dix membres, dont Eveline Widmer
Schlumpf et Samuel Schmid, les représentants du PBD aux Chambres et
les conseillers d'Etat issus des trois cantons fondateurs. Toutes
ces élections se sont faites à l'unanimité.



D'autres sections cantonales doivent voir le jour prochainement,
a-t-on appris à Glaris: le 10 novembre sera lancé le parti
thurgovien à Weinfelden, le 21 la section argovienne à
Lenzbourg.



ats/jeh

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Premier programme et premiers mots d'ordre

Les délégués ont également accepté à une large majorité un premier programme de parti fort de 24 principes.

La crise financière n'y a pas encore trouvé sa place: le PBD entend s'activer dans ce domaine à travers des interventions parlementaires. Il est urgent d'agir, a déclaré Hans Grunder.

Concernant les bonus, le PBD demande que les actionnaires fixent les primes des membres des conseils d'administration. Le système des bonus doit être rendu transparent et les sommes perçues de manière injustifiée doivent pouvoir être restituées.

Davantage de prudence est de mise dans la prévoyance professionnelle, estime le parti, qui demande de limiter à 5 % la part des placements à risque.

Enfin, le président Hans Grunder a précisé que le PBD soutient sans réserve le programme d'armement du Conseil fédéral.

Le parti en a également profité pour donner ses mots d'ordre pour les votations fédérales du 30 novembre. Il recommande trois «non» et deux «oui».

Il approuve l'initiative populaire pour limiter le droit de recours des organisations ainsi que la révision de la loi sur les stupéfiants.

Le PBD préconise en revanche de rejeter les initiatives pour l'imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine, sur l'âge flexible de l'AVS et pour la dépénalisation du chanvre.

Bataille pour former un groupe parlementaire

Le PBD, qui compte déjà quelque 3000 membres selon son président Hans Grunder, ne peut toujours pas créer un groupe parlementaire aux Chambres fédérales. Il lui manque un 5e membre au National. Mais de l'aide pourrait venir du canton de Glaris.

En février, le peuple devra élire le successeur du conseiller national socialiste Werner Marti, qui devient président du conseil d'administration d'Alptransit Gothard SA. Le député au Grand Conseil Martin Landolt, membre du Parti bourgeois-démocratique (PBD), semble avoir de bonnes chances d'être élu.