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Sorties ciné: Tim Burton au pays des merveilles

Alice, prête à entrer dans le monde inquiétant de Tim Burton.
Alice, prête à entrer dans le monde inquiétant de Tim Burton.
Tim Burton aime parler de l'enfance. Le voilà comblé avec "Alice au pays des merveilles". Le réalisateur s'éloigne de la version de Disney et marque de son empreinte ce classique de la littérature enfantine. Autre style, la comédie "L'arnacoeur", avec un couple Vanessa Paradis-Romain Duris plutôt réussi.

Le lapin et sa montre, les soldats en cartes à jouer et la reine
de coeur rouge de rage... Autant d'images d' "Alice au pays des merveilles" qui
ont marqué notre enfance.

Tim Burton au pays des merveilles

En 1951, Disney avait fait du roman de Lewis Carroll un film
d'animation et une référence. En 2010, le studio a chargé Tim
Burton de revisiter ce classique. Qui de mieux placé qu'un
réalisateur dont l'enfance et ses maux sont une préoccupation
récurrente pour adapter ce cauchemar éveillé d'une fillette
apeurée?



Et Tim Burton ne rechigne pas à la tâche. Il n'hésite pas à
apporter sa "patte" à l'histoire. Une patte inquiétante tout autant
que féérique.

Du Tim Burton tout craché

Dans cette version "burtonnienne" et en
3D, Alice est devenue grande. A 19 ans, elle retrouve par hasard le
terrier qui la mène au pays des merveilles. Une contrée qui a
cependant bien changé sous l'emprise de la reine de coeur...



Pour incarner les personnages, Burton a fait appel à ses acteurs
fétiches: Johnny Depp pour le chapelier fou et Helena Bonham Carter
(madame Burton) pour la reine. Nouvelle venue, la jeune
Australienne Mia Wasikowska est Alice.



Très attendue, cette adaptation a cartonné au box-office
américain. Elle a fait le meilleur démarrage de tous les temps pour
un film qui n'est pas une suite.

Critique: original, mais pour les enfants

Qui a dit qu'une fille ne pouvait pas sauver un peuple? Avec son
scénario surprenant, Tim Burton plonge des personnages
rocambolesques, aux costumes délicieux, dans une féerie tordue dont
le réalisateur gothique a la recette.



Fini le gentil monde de Disney. Ici, les fleurs piquent, les cieux
sont ténébreux et la roche omniprésente. Le chapelier Depp,
grandiose, est bien dément aux côtés de la pure Mia Wasikowska, qui
se défend bien. Même la reine blanche a un air névrosé.



Malheureusement, le scénario finit par s'engluer dans les clichés.
Le long-métrage en devient trop convenu. Très attendue, la 3D n'est
absolument pas renversante et les paysages sont souvent bâclés,
proches du vide. Au final, l'aérienne Alice ne transporte
guère.

Profession: briseur de couples

Si Johnny Depp en chapelier fou
ne vous tente pas, vous avez l'occasion cette semaine de préférer
son épouse, Vanessa Paradis. Elle partage avec Romain Duris
l'affiche de "L'arnacoeur" , premier film de
Pascal Chaumeil.



Le pitch est accrocheur. Romain Duris est briseur de couples
professionnel. Aidé de son équipe, il est engagé par des familles
pour séduire des femmes malheureuses avant qu'elles ne se marient
avec leur compagnon. Il enchaîne les "missions" jusqu'à ce qu'il
tombe sur un hic: la belle et dure Vanessa Paradis.



Le pro qu'il est devra laisser tomber les artifices et s'investir
sincèrement pour arriver à ses fins.

Un couple de charme pour "L'arnacoeur"

"L'arnacoeur" est donc bien une comédie sentimentale. Mais grâce
à un scénario bourré d'humour et grâce au charme du couple
Paradis-Duris, le film sort aisément son épingle du jeu.



Roman Duris est particulièrement crédible en briseur de couples au
grand coeur, qui "vient en aide" à des femmes affligées du mauvais
fiancé. Quant à Vanessa Paradis, elle met tout son charme dans la
balance, même lorsqu'elle se présente en fan de "Dirty
Dancing"...



L'équipe est complétée par Julie Ferrier, Helèna Noguerra et
François Damiens. Des seconds rôles décapants qui donnent de la
saveur au film.

Que devient le génie de Maurice Béjart?

On lui doit tant! Mais qu'en reste-t-il?
Maurice Béjart a révolutionné la danse, transmettant son amour pour
cet art aux plus indifférents. Voilà plus de deux ans que le
chorégraphe est parti vers les étoiles. Qu'advient-il de son regard
sur le corps et la vie ? "Béjart. Le coeur et le courage" braque ses projecteurs sur Gil Roman.
Celui qui était le danseur préféré du maître a la lourde tâche de
faire perdurer l'âme du vénéré artiste. Heureusement Gil Roman
n'est pas seul. Danseurs, ex-danseurs, techniciens: tous se
battent.



Réalisé par l'Espagnole Aranxta Aguirre, le film nous glisse au
coeur du Béjart Ballet Lausanne. Un bel hommage à la légende
franco-helvético-belge et à son successeur. Un film très humain,
comme Béjart.



Cécile Rais et Caroline Briner

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L'agenda cinéma

Les sorties de la semaine

"Alice au pays des merveilles", de Tim Burton. Avec Johnny Depp, Helena Bonham Carter, Anne Hathaway.

"Béjart - Le coeur et le courage", de Arantxa Aguirre. Avec Gil Roman, Béjart Ballet Lausanne, Maurice Béjart.

"L'arnacoeur", de Pascal Chaumeil. Avec Romain Duris, Vanessa Paradis, Julie Ferrier.

"La horde", de Yannick Dahan, Benjamin Rocher. Avec Claude Perron, Jean-Pierre Martins, Eriq Ebouaney.

"Soul Kitchen", de Fatih Akin. Avec Adam Bousdoukos, Moritz Bleibtreu, Birol Ünel.

Les sorties du 24 mars

"L'immortel", de Richard Berry. Avec Jean-Pierre Darroussin, Jean Reno, Kad Merad.

"Tout ce qui brille", de Geraldine Nakache et Hervé Mimran. Avec Virginie Ledoyen, Leïla Bekhti, Geraldine Nakache.

"Desert Flower", de Sherry Horman. Avec Anthony Mackie, Sally Hawkins, Liya Kebede, Craig Parkinson, Meera Syal.

L'info ciné de la semaine

Le groupe Disney a annoncé vendredi qu'il allait mettre fin aux activités de ImageMovers Digital (IMD), le studio d'effets spéciaux numériques fondé par Robert Zemeckis, le réalisateur de "Retour vers le futur", "Forrest Gump" ou "Qui veut la peau de Roger Rabbit?"

Le studio, basé dans le comté de Marin, au nord de San Francisco, fermera ses portes en janvier 2011, une fois achevée la production du film d'animation "Mars needs Moms". Ses 450 employés seront licenciés.

"En raison de la situation économique actuelle, nous devons trouver de nouvelles façons de fournir des contenus créatifs au public et IMD n'est plus en phase avec notre modèle économique", a déclaré Alan Bergman, président des studios Disney.

IMD avait notamment mis au point un procédé de "motion capture" qui permet d'enregistrer les mouvements d'acteurs réels par ordinateur et de les transposer sur des personnages animés numériquement. Ce procédé avait été utilisé par Robert Zemeckis dans "Le pôle Express" et, plus récemment, dans "Le drôle de Noël de Scrooge".