L'avion d'Hillary Clinton s'est posé à Moscou vers 07h30 (05h30
suisses). Au cours des pourparlers avec le chef de la diplomatie
russe, la secrétaire d'Etat américaine abordera le nouveau traité
de désarmement nucléaire en cours de négociations, qui doit
succéder à START 1, conclu en 1991 et arrivé à échéance le 5
décembre 2009.
Des négociateurs russes et américains se retrouvent régulièrement
depuis plus de six mois à Genève pour mettre au point le nouveau
document, pierre angulaire du "redémarrage" des relations des
anciens ennemis de la guerre froide, souhaité par les présidents
Barack Obama et Dmitri Medvedev après des années de "paix froide"
sous George W. Bush.
Accentuer la pression sur Israël?
La raison officielle de la visite de deux jours en Russie
d'Hillary est la réunion à Moscou du Quartette pour le
Proche-Orient, qui devait symboliser le soutien international à un
processus de paix enfin relancé.
Mais cette rencontre pourrait aboutir à accentuer la pression sur
Israël, après l'annonce par l'Etat hébreu de la construction de
1600 logements dans la partie arabe de Jérusalem, qui est à
l'origine d'une des pires crises depuis des décennies entre les
Etats-Unis et Israël.
La secrétaire d'Etat américaine et son homologue russe
rencontreront d'autres représentants du Quartette - la chef de la
diplomatie européenne Catherine Ashton et le secrétaire général de
l'ONU Ban Ki-Moon - lors d'un dîner jeudi soir avant de nouveaux
pourparlers vendredi.
Hillary Clinton optimiste
Concernant START, Hillary Clinton s'est dite "optimiste" quant à
la conclusion rapide d'un nouvel accord russo-américain sur le
désarmement nucléaire, dans un entretien au magazine russe The New
Times paru lundi.
De leur côté, Medvedev et Obama ont exprimé au cours d'un
entretien téléphonique samedi "la satisfaction du niveau très
avancé des préparatifs" du nouveau projet d'accord. Ils avaient
défini en juillet l'objectif de ramener le nombre des têtes
nucléaires dans une fourchette de 1500 à 1675 pour chacun des
ex-ennemis de la guerre froide et le nombre de vecteurs capables de
les transporter entre 500 et 1100.
afp/bkel
L'ombre du bouclier antimissile américain
La principale controverse qui pèse sur les négociations est le projet américain de défense antimissile en Europe de l'Est, dont la Roumanie s'apprête à accueillir des éléments au grand dam de Moscou.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a d'ores et déjà indiqué que le nouvel accord devait fixer dans une "forme juridiquement contraignante" un lien "entre les armes offensives et défensives", en référence au bouclier.
Le président de la Douma (chambre basse du Parlement russe), Boris Gryzlov, dont le parti Russie unie détient une large majorité, a menacé mardi que les députés ne ratifient pas le traité si un tel lien n'est pas établi.
Or, Hillary Clinton refuse de lier les deux dossiers. "La meilleure façon d'avancer, c'est d'examiner chaque question à part", a-t-elle déclaré à The New Times.