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Convention pour lutter contre le hooliganisme

La police devra interpeller avant les matches les hooligans répertoriés et leur signaler qu'ils sont sous surveillance.
La police devra interpeller avant les matches les hooligans répertoriés et leur signaler qu'ils sont sous surveillance.
Les hooligans n'ont qu'à bien se tenir en Suisse. Cantons et autorités du football ont mis au point une convention modèle qui répartit les responsabilités de la sécurité dans et autour des stades, fixe les mesures à prendre et surtout règle la participation de chacun aux frais.

Face à la forte hausse des actes de violence ces dernières
années et aux difficultés croissantes de prendre en charge les
coûts de sécurité, la Conférence des directeurs cantonaux de
justice et police, l'Association suisse de football et la Swiss
Football League ont mis au point ce concept présenté vendredi à
Berne.

Concept de sécurité à élaborer

Tous les clubs professionnels devraient le signer d'ici fin
juin. Chaque club devra élaborer un concept de sécurité avec les
autorités avant la saison, qu'on pourra adapter avant chaque match.
Il s'engage notamment à prévenir la violence et le racisme et à
interdire l'usage d'engins pyrotechniques.



La plus haute priorité est accordée à l'identification des
perturbateurs et à leur mise hors d'état de nuire. Par exemple, la
police interpelle avant les matches les hooligans répertoriés et
leur signale qu'ils sont sous surveillance.



Grâce aux moyens vidéos dont chaque club devra disposer, les
fauteurs de troubles devraient être mieux identifiés. Les images
seront rapidement analysées afin que les sanctions soient
prononcées aussi vite que possible.

Alcool prohibé

La convention modèle fixe également des règles sévères, voire
impopulaires, concernant l'alcool. A l'avenir, seule la bière
légère, jusqu'à 3% de volume, sera autorisée.



Une interdiction d'alcool générale est même prévue pour les matchs
à haut risque, dans le secteur réservé aux visiteurs. Ces derniers
seront notamment accompagnés dans tous leurs déplacements par des
observateurs de la police en civil et des personnes munies de
caméras.

Financement

Cette convention n'a pas de caractère obligatoire, mais la
Conférence des directeurs cantonaux est convaincue de son succès.
Elle répond en effet au problème de financement des frais de
sécurité, qui constituait jusqu'à présent une des principales
pierres d'achoppement entre clubs et pouvoirs publics.



Pas plus tard que jeudi le président du FC St-Gall déclarait que
son club ne pourrait payer que la moitié du demi-million de francs
que représente la facture de sécurité annuelle. A Neuchâtel
également, Xamax et les pouvoirs publics se renvoient la
balle.



Chaque ronde de championnat coûte près d'un million de francs aux
pouvoirs publics, a précisé devant la presse la conseillère d'Etat
st-galloise Karin Keller-Sutter. Plus précisément un match à hauts
risques génère près de 225'000 francs de frais de sécurité
supplémentaires. Les pouvoirs publics ne sont plus prêts à les
prendre en charge, a relevé la libérale-radicale de Suisse
orientale.



ats/cht

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Taux modulable

Original, le modèle de convention prévoit de faire dépendre la participation du club aux frais de sécurité des efforts qu'il déploie dans sa lutte contre la violence.

Le principe est simple: "plus le club entreprend en faveur de la sécurité, moins il devra payer", a résumé le conseiller d'Etat bâlois Hanspeter Gass.

Les efforts des clubs seront évalués par une commission d'audit paritaire qui examinera quatre matches par saison, sans préavis.

Il sera aussi tenu compte des conditions locales. La capacité économique des clubs et leur importance sociale pour la région seront prises en compte.

Le hockey aussi

Les cantons aimeraient pouvoir étendre ce modèle de convention aux clubs de hockey sur glace, si possible comme pour le football dès le début de la prochaine saison, en septembre. Des négociations sont en cours sur les mêmes bases, a dit vendredi le conseiller d'Etat bâlois Hanspeter Gass.

L'idéal serait naturellement que les hooligans soient traités de manière identique dans les deux sports. Mais il faut compter avec certaines différences liées notamment au nombre de spectateurs, aux infrastructures ou aux exigences des sponsors s'agissant en particulier de l'alcool.