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Amorce de déblocage du trafic aérien en Europe

Seuls les appareils ayant décollé de Grande-Bretagne ou d'Europe auront le droit mardi de survoler l'espace aérien irlandais.
Les avions de ligne ont pointé le bout de leur nez mardi dans le ciel européen.
Des milliers de passagers, sur les millions bloqués depuis six jours par le nuage de cendres dégagé par un volcan islandais, ont pu prendre l'avion mardi dans le ciel européen, une amorce de reprise qui reste toutefois timide, en ordre dispersé et fragile.

Des milliers de passagers, sur les millions bloqués depuis six
jours par le nuage de cendres dégagé par un volcan islandais, ont
pu enfin prendre l'avion mardi dans le ciel européen, une reprise
qui reste toutefois partielle, en ordre dispersé et fragile.



Moins de la moitié des vols prévus normalement dans la journée de mardi en
Europe -- 13.000 vols sur 28.000 en temps normal - devaient être
effectués, selon l'Organisation européenne de la navigation
aérienne (Eurocontrol), qui a revu à la baisse ses premières
prévisions.



Au septième jour de l'éruption d'un volcan en Islande qui a
provoqué un chaos et des pertes sans précédent pour les compagnies
aériennes, la reprise partielle des vols a permis d'acheminer des
centaines de milliers parmi les millions de voyageurs bloqués à
travers le monde.

Reprise très inégale

L'Espagne, pays à peine touché par les fermetures d'espaces
aériens, a assuré dans ses aéroports 160 vols spéciaux depuis
lundi, sans compter ceux de l'aéroport de Madrid, selon les
autorités aéroportuaires. La situation se débloquait de manière
très inégale dans les autres pays.



En France, la reprise du trafic aérien va s'amplifier, a assuré le
ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, espérant 100% des vols
long courriers. Quelque 85.000 Français étaient bloqués à
l'étranger depuis jeudi dernier, mais quelques centaines qui
étaient en attente depuis plusieurs jours à New York ont pu arriver
mardi à Roissy, l'un des deux aéroports parisiens.



Le trafic aérien a repris très progressivement mardi matin en
Ecosse et dans le nord de l'Angleterre, mais la fermeture de
l'espace aérien a été maintenue dans le reste du Royaume-Uni
jusqu'à mercredi matin. Air China, la deuxième compagnie nationale
chinoise, a annoncé la reprise dans la journée de ses vols vers
Moscou, Stockholm et Rome.

La situation se normalise en Suisse

Le trafic aérien a également repris partiellement en Belgique et
en Italie, et la situation se normalisait lentement en Suisse . La Hongrie, la
Slovaquie et la Norvège ont confirmé la réouverture au moins
temporaire de leur espace aérien, et le Danemark à partir de 00H00
GMT mercredi. La fermeture de l'espace aérien allemand a été
prolongée jusqu'à mercredi 00H00 GMT, celle des aéroports
finlandais jusqu'à 06H00 GMT mercredi.



Les ministres des Transports européens s'étaient mis d'accord
lundi soir pour assouplir les restrictions de vol imposées depuis
le 15 avril dans une grande partie de l'Europe. Le secrétaire
d'Etat espagnol aux Affaires européennes, Diego Lopez Garrido, a
rejeté mardi des critiques de la France, qui juge que les pays de
l'UE auraient dû agir plus vite face à la crise. "Il y a eu une
coordination évidente", a-t-il assuré.



Selon le gouvernement français, la quasi-totalité des passagers
bloqués dans le pays par les perturbations du transport aérien
seront rapatriés dans les 48 heures. Les Etats-Unis ont, eux,
indiqué qu'ils ne prévoyaient pas de rapatrier les Américains
bloqués en Europe.

Particules dans l'air

A Vienne, des physiciens de
l'université ont indiqué avoir relevé un taux de nano-particules
dans l'air trois fois supérieur à la moyenne, en précisant
toutefois que cette concentration était depuis revenue à un niveau
normal, et que le lien avec l'éruption volcanique restait à
confirmer. En Islande , les météorologues se voulaient rassurants , soulignant qu'aucun signe
d'intensification de l'activité du volcan n'avait été enregistré et
que le panache de cendre avait nettement diminué. Un changement de
direction du vent poussera en fin de semaine le nuage vers
l'Arctique, a déclaré mardi l'Organisation météorologique
mondiale.



La durée de l'éruption reste imprévisible. Selon le vulcanologue
français Patrick Allard, le scénario le plus probable est une
éruption "qui durerait plusieurs mois, en alternant des phases plus
calmes et plus explosives".

Grosses pertes économiques

Alors que la durée de l'éruption restait imprévisible, le manque à gagner engendré par les perturbations
se compte en centaines de millions de dollars, selon plusieurs
sociétés et autorités. La banque britannique Royal Bank of Scotland
(RBS) a ainsi estimé mardi à 500 millions d'euros par jour la perte
de productivité liée aux millions de salariés empêchés de se rendre
à leur travail.



La compagnie aérienne Emirates Airlines de Dubaï a également
annoncé des pertes de 65 millions de dollars, et son homologue
aérienne Delta Airlines a chiffré à 20 millions de dollars le coût
des annulations de vol à la date de lundi soir.



Selon le gouvernement français, les perturbations ont déjà coûté
200 millions d'euros au tourisme en France. L'Association des
compagnies aériennes européennes, qui regroupe 36 compagnies, a
réclamé une aide pour aider les transporteurs à faire face aux
annulations de vols, 95'000 en Europe selon Eurocontrol.



afp/cht

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