La vidéo, diffusée sur YouTube, affirme que cette tentative
d'attentat à la voiture piégée a eu lieu en guise de représailles
après des attaques de drones américains au Pakistan et la mort de
deux dirigeants d'Al-Qaïda en Irak, récemment tués dans une
opération, ainsi que pour le traitement infligé aux Etats-Unis à
une scientifique pakistanaise, selon le centre de surveillance des
sites islamistes SITE.
"Félicitations à l'Oumma des musulmans pour le camouflet surprise
aux Etats-Unis de Satan. Nous, Tehrik-e-Taliban, avec Fierté et
Bravoure, assumons l'entière responsabilité du récent attentat aux
USA", indique dans cette vidéo un message en anglais.
Vidéo retirée de la Toile
Les autorités américaines ne s'étaient pas prononcées sur le
sérieux de cette revendication dimanche en début d'après-midi, mais
on néanmoins fait part de leur préoccupation (lire
encadré). L'AFP n'a pas pu consulter directement la vidéo
en question. Elle aurait apparemment été diffusée dimanche matin
par un site, Taliban News, mais un message sur YouTube indique
qu'elle a été retirée pour des raisons légales.
SITE indique que la vidéo contenait un message audio de Qari
Hussein Mehsud, un responsable du mouvement Tarik-e-Taliban,
diffusé sur fond d'images antiaméricaines sous-titrées en
anglais.
Les talibans pakistanais expliquent que la tentative d'attentat
visait à venger la mort d'Abou Omar al-Baghdadi et d'Abou Ayoub
al-Masri, les deux principaux dirigeants d'Al-Qaïda en Irak, tués
le mois dernier dans une opération près de Tikrit, rapporte
SITE.
Il s'agit aussi de représailles après
"la récente pluie d'attaques de drones dans les zones tribales
(pakistanaises) et l'enlèvement, les tortures et les humiliations
subies par notre soeur innocente et respectée, le Dr Aafia
Siddiqui".
La scientifique pakistanaise, spécialiste en neurosciences, a été
jugée coupable en février à New York d'avoir tenté de tuer des
soldats américains en Afghanistan en 2008. Elle risque la prison à
vie et connaîtra sa sentence le 6 mai.
Aucune preuve tangible
Aucun élément concret ne permet pour le moment d'authentifier la
revendication de l'attentat avorté de New York faite dimanche par
les talibans, a déclaré au cours d'une conférence de presse le chef
de la police new-yorkaise, Raymond Kelly.
La voiture piégée avait été laissée à 18H30 samedi soir (22H30
GMT) au coin de Broadway et de la 45e rue, dans le quartier
touristique bondé de Times Square. Le véhicule suspect, garé moteur
allumé et clignotants à l'orange, a commencé à dégager de la fumée
blanche.
Un vendeur de tee-shirts a alerté la police qui a fait évacuer des
théâtres et des hôtels. Le maire de New York, Michael Bloomberg, a
souligné le côté "amateur" de l'engin incendiaire qui était composé
de trois bonbonnes de propane, de deux bidons d'essence de cinq
gallons (19 litres chacun), de fils électriques, de feux
d'artifice, ainsi que de deux réveils. Les démineurs ont pu le
désamorcer sans peine.
agences/os
"Extrêmement grave" selon la Maison Blanche
L'attentat avorté à la voiture piégée qui s'est produit samedi soir à New York, dans le quartier très fréquenté de Times Square, est "extrêmement grave", a déclaré dimanche le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs.
Interrogé sur le fait de savoir si la Maison Blanche considérait que l'attentat relevait d'un acte de terrorisme, Robert Gibbs s'est refusé à "définir qui pourrait être impliqué et pour quel motif".
Il s'agit d'une "situation extrêmement grave", a-t-il simplement déclaré à la presse accompagnant le président Barack Obama en Louisiane (sud) où une marée noire menace les côtes.
Les talibans pakistanais avaient un peu plus tôt revendiqué l'attentat qui n'a pas fait de victimes, la voiture piégée n'ayant pas explosé. Le gouverneur de l'Etat de New York, David Paterson, a qualifié l'attentat d'acte terroriste.