Publié

Vent de panique à Wall Street qui clôture en recul

Les traders de Wall Street avaient de quoi afficher la mine des mauvais jours jeudi.
Vent de panique à Wall Street où le Dow Jones a cédé jusqu'à 9% en cours de séance avant de remonter.
Wall Street a lâché jusqu'à 9% en cours de séance jeudi avant de clôturer en baisse de 3,27%. A l'instar de New York, les Bourses européennes n'ont pas réussi à enrayer leur dégringolade, sur fond de nervosité persistante, les risques de contagion de la crise grecque plombant toujours des marchés.

La Bourse de New York chutait jeudi après-midi, la baisse
s'accélérant brusquement sur fond d'inquiétudes pour les dettes de
plusieurs pays d'Europe, le Dow Jones perdait jusqu'à plus de 9%
avant de clôturer en baisse de 3,27%. Le vénérable indice a
enregistré la plus forte chute en points de son histoire en séance
(998,50 points), perçant sous le seuil de 10'000 points. Ce
plongeon serait dû à une erreur d'un employé de Citigroup, qui
aurait confondu millions et milliards (lire
ci-contre
).



A la clôture, la Bourse de Paris a cédé 2,20%, Londres 1,52%,
Francfort 0,88%, Milan 4,26%, Madrid 2,93%, Dublin 2,08% et Zurich
0,95%. Seule la Bourse d'Athènes est parvenue à tirer son épingle
du jeu, l'indice ATHEX grignotant 0,98% après les lourdes pertes
subies mercredi (-3,91%) et mardi (-6,68%).



Après avoir ouvert en nette baisse dans la continuité de la séance
de mercredi, les Bourses européennes s'étaient pourtant ressaisies
dans les premiers échanges pour évoluer en territoire positif en
fin de matinée, avant de plonger à nouveau dans le courant de
l'après-midi.



En Asie, la Bourse de Tokyo, qui était fermée lundi, mardi et
mercredi en raison des congés de la Golden Week au Japon, a accusé
le choc jeudi: l'indice Nikkei a plongé de 3,27%. Les places de
Hong Kong et Shanghai n'ont pas échappé à cette tendance, la
première reculant de 0,96% et la deuxième chutant de 4,11%, son
plus bas niveau en huit mois.

Jean-Claude Trichet n'a pas réussi à rassurer

Les marchés n'ont pas été rassurés par le président de la Banque
centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, qui a expliqué en
début d'après-midi que la crise grecque et les difficultés
budgétaires du Portugal n'étaient pas comparables, tout en excluant
tout défaut de paiement de la Grèce.

Il n'a toutefois pas apporté
de solutions aux problèmes de la zone euro, indiquant notamment que
l'achat d'obligations d'Etat par la BCE - une solution envisagée
par les marchés pour soutenir les pays de la zone euro en
difficulté budgétaire - n'avait pas été discuté par les gouverneurs
de la BCE.



"Jean-Claude Trichet n'a abordé que des généralités en parlant
d'inflation, de masse monétaire. Il a tenu un discours hors sujet",
a jugé Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Le conseil des gouverneurs de la BCE avait décidé plus tôt de
maintenir le principal taux directeur, baromètre du crédit en zone
euro, inchangé à 1%, son plus bas niveau historique.

L'euro dévisse encore

L'euro a décroché face à la monnaie américaine, tombant à un peu
plus de 1,25 dollar jeudi pour la première fois depuis mars 2009,
les craintes du marché des changes vis-à-vis des difficultés
budgétaires de la zone euro s'intensifiant brusquement. La monnaie
européenne, qui valait encore 1,33 dollar vendredi dernier, a cassé
ce nouveau seuil symbolique vers 18H45 GMT, touchant 1,2523 dollar,
son plus bas niveau depuis le 5 mars 2009.



La monnaie unique a aussi atteint un nouveau niveau plancher jeudi
par rapport au franc suisse. Il est pour la première fois passé
sous 1,41 euro. Selon les cambistes, la Banque nationale suisse
(BNS), qui a récemment multiplié ses interventions sur les marchés
des changes, n'a plus pu tenir la marque de 1,4325 franc pour un
euro. Vers 23h15, le franc a franchi la barre de 1,41 francs pour
un euro, s'échangeant à 1,4059, après avoir touché 1,4004
franc.



En outre, sur le marché obligataire, les investisseurs se ruaient
sur les emprunts des pays considérés comme sûrs, tels que la France
et surtout l'Allemagne, entraînant notamment une forte hausse des
taux des emprunts d'Etat grecs. A 17h30 (15H30 GMT), les rendements
grecs à 10 ans grimpaient à 10,932%, contre 10,025% mercredi soir.
Ils avaient atteint la semaine dernière leur niveau le plus haut
depuis l'entrée de la Grèce dans la zone euro, à 11,142%. De même,
les taux longs italiens et espagnols se tendaient sensiblement.

Le pétrole aussi en baisse

Les prix du pétrole ont dégringolé pour la troisième séance
d'affilée jeudi à New York, les opérateurs continuant de
s'inquiéter des difficultés de la zone euro. Sur le New York
Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour
livraison en juin a terminé à 77,11 dollars, en chute de 2,86
dollars par rapport à la veille.



Sur les trois dernières séances, il accumule un plongeon de 9,08
dollars, soit 10,5%. "C'est entièrement dû aux craintes
macroéconomiques", a jugé Ellis Eckland, analyste indépendant. "La
crise de la dette en Europe pourrait clairement être négative pour
la reprise économique dans le monde, et en particulier en Europe".
"En outre, cela pousse les investisseurs vers la sécurité qu'offre
le dollar", considéré comme une valeur refuge, a-t-il ajouté. Un
dollar plus fort rend le brut, libellé en monnaie américaine, moins
attractif pour les investisseurs munis d'autres devises.

La crise grecque en toile de fond

Mercredi, les marchés avaient déjà été affectés par l'annonce
d'une possible dégradation de la note souveraine du Portugal et par
les violences lors des manifestations en Grèce, qui ont fait trois
morts. A Athènes , le plan d'austérité a été adopté en début de soirée
par le Parlement, alors qu'une dizaine de milliers de manifestants
étaient rassemblés pour protester contre ce plan décidé en échange
de l'aide financière internationale. Prisonnier d'une dette
colossale et d'un déficit imposant, la Grèce doit bénéficier, sur
trois ans, de prêts de 110 milliards d'euros de ses partenaires
européens et du FMI.



afp/hof

Publié

Un plongeon dû à une erreur?

Le plongeon historique de Wall Street jeudi aurait été déclenché par une erreur d'un employé de la banque américaine Citigroup, qui aurait confondu millions et milliards en passant un ordre, selon les chaînes de télévision américaines CNBC et Fox Business News.

D'après la chaîne CNBC, citant plusieurs sources anonymes, un trader de Citigroup aurait tapé par erreur "milliards" au lieu de "millions" en passant un ordre sur des actions Procter and Gamble, une valeur-phare de l'indice Dow Jones.

"Citigroup dit qu'ils sont en train d'enquêter", auraient déclaré ces sources à CNBC. L'opérateur de marché voulait en fait passer un ordre sur des contrats à terme liés à l'indice SP 500 et non sur Procter and Gamble, croyait savoir un journaliste de Fox Business News, Ken Sweet, sur Twitter.

Interrogée par l'AFP, Citigroup n'a pas confirmé. "A l'heure actuelle, nous n'avons aucune preuve que Citigroup ait été impliquée dans une transaction erronée", a indiqué la banque américaine.

Vers 18H40 GMT, le vénérable indice Dow Jones a enregistré la plus forte chute en points de son histoire en séance, perdant 998,50 points en un quart d'heure, avant de se reprendre.

"Il est clair qu'il y a eu problème. Il y a eu une erreur, humaine ou informatique, qui a provoqué l'enfoncement de niveaux techniques", a estimé Gregori Volkhine, après avoir observé différents graphiques de la journée, mais sans plus se prononcer.

Réel risque de contagion

L'agence de notation financière Moody's estime que la crise financière grecque représente un risque de contagion important pour les banques de plusieurs pays européens dont le Portugal, l'Espagne, l'Italie, l'Irlande et le Royaume-Uni.