"Le grand défi technique a été la formation d'hydrates", après
la pose du couvercle, a expliqué Doug Suttles, directeur
d'exploitation du géant pétrolier britannique, lors d'une
conférence de presse.
"Cela va prendre probablement les deux prochains jours pour
chercher des solutions à ce problème", a-t-il ajouté.
L'installation du "couvercle" d'acier et de béton d'une centaine
de tonnes est une opération ultra-complexe, sans précédent à cette
profondeur (1500 mètres). Ce dôme de confinement est considérée
comme la meilleure solution à court terme pour contenir
l'hémorragie de pétrole qui répand près de 800'000 litres de brut
par jour dans le golfe du Mexique, à 80 km des côtes de Louisiane
(sud).
Espoirs brisés
La pose du couvercle portait les
espoirs des riverains du golfe du Mexique, du Texas à la Floride,
qui ont enregistré dernièrement un bonne nouvelle: une météo
favorable devrait maintenir la plus grande partie de la nappe de
pétrole au large des côtes dans les jours à venir.
Mais le brut a déjà touché des îles inhabitées de Louisiane et le
gouverneur de l'Etat, Bobby Jindal, a souligné qu'il "sera beaucoup
plus difficile de nettoyer ce pétrole une fois dans les zones
marécageuses".
Les garde-côtes ont pour leur part indiqué que les ressources
utilisées contre la marée noire devaient être employées de manière
"stratégique": "il n'y en a pas suffisamment pour protéger chaque
parcelle de terrain", a déclaré David Mosley, un responsable des
garde-côtes.
Impact considérable
L'enjeu est énorme pour les habitants de la région dont le mode
de vie est d'ores et déjà perturbé par la catastrophe, et alors que
l'Agence américaine de protection de l'environnement a averti que
la marée noire "aura un impact considérable". Dernier exemple: une
réserve naturelle au large des côtes de la Louisiane a été fermée
au public vendredi afin de faciliter le nettoyage.
"On ne va pas assister à un "Tchernobyl" dans le delta du
Mississippi", a estimé Joe Griffitt, biologiste marin au Gulf Coast
Research Laboratory d'Ocean Springs dans le Mississippi. "En
revanche, il est à craindre que le pétrole, une substance très
toxique, ait un impact très fort sur les crevettes, les poissons,
les huîtres et les crabes, notamment sur la croissance des plus
jeunes individus de chacune de ces espèces", a-t-il ajouté, mettant
également en garde contre les conséquences des produits utilisés
pour disperser le pétrole.
agences/ther