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Soulagement après le méga-plan de secours de l'UE

L'euro a repris de la vigueur jeudi après sa dégringolade de mercredi.
Le méga-accord est sans précédent et a rassuré les marchés.
L'Europe a exprimé lundi un grand soulagement après la mise en place d'un plan de secours historique de 750 milliards d'euros pour aider les pays de la zone euro à sortir de la crise. De son côté, le gouvernement grec a adopté sa réforme des retraites, l'une des mesures phares destinées à sauver la Grèce.

"C'est un accord très positif" et une réponse "à tous ceux qui
essaient de miner la situation économique et financière de l'UE"
par des spéculations contre l'euro, s'est réjoui lundi le ministre
espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, dont le
pays préside l'UE.

Protéger la zone euro

Grâce à cet accord, "toute tentative pour affaiblir la stabilité
de l'euro échouera", lui a fait écho le président de la Commission
européenne José Manuel Barroso. Les marchés étaient euphoriques lundi , rassurés visiblement par
l'ampleur de l'effort consenti en vue de faire face aux problèmes
que pourraient rencontrer les pays de la zone euro pour emprunter
et financer leurs déficits. Les bourses mondiales s'envolaient et
l'euro rebondissait au-dessus de 1,30 dollar



Les décisions prises vont permettre de "renforcer et protéger
l'euro", s'est félicité la chancelière allemande Angela Merkel. "Ce
qui me réjouit surtout, c'est le collectif qu'on a réalisé dans la
nuit, ça n'a pas été sans mal", a estimé de son côté la ministre
française de l'Economie, Christine Lagarde.

Une nuit de dures tractations

Les tractations de la
nuit ont été en effet particulièrement difficiles. Il a fallu
notamment convaincre l'Allemagne - qui avait déjà beaucoup traîné
des pieds pour aider la Grèce - d'accepter de mettre si nécessaire
à nouveau la main au portefeuille. Et pour des montants cette fois
beaucoup plus importants.



Une tâche qui n'a pas été aisée compte tenu du contexte politique
difficile pour la chancelière Angela Merkel, dont le parti a essuyé
un cuisant revers électoral dimanche.

Un plan sans précédent

Le plan mis sur pied, sans précédent par son ampleur pour un
programme de soutien financier, inclut des prêts et garanties des
pays de la zone euro, ainsi que des prêts du Fonds monétaire
international (FMI). La BCE a fait également un geste en prêtant de
facto des fonds aux Etats de la zone euro.



Le total se décompose en 60 milliards de prêts apportés par la
Commission européenne et en 440 milliards d'euros de prêts et
garanties par les pays de la zone euro, soit 500 milliards au
total. Le FMI apportera aussi une contribution sous forme de prêts,
pour un montant de jusqu'à 250 milliards d'euros.



Signe de l'inquiétude généralisée, les principales banques
centrales mondiales, y compris la BCE et la réserve fédérale
américaine, ont annoncé aussi dans la nuit des actions concertées
et exceptionnelles pour calmer les marchés, en améliorant notamment
l'approvisionnement en dollars de l'Europe (lire encadré
ci-contre).

L'attitude de Londres critiquée

Enfin, le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes
Pierre Lellouche a regretté la non-participation de la Grande-Bretagne au mécanisme de soutien décidé
dans la nuit à Bruxelles.



Le ministre britannique des Finances Alistair Darling a estimé que
le plan de secours adopté par l'UE pour aider les pays de la zone
euro était un "bon accord pour tous en Europe", tout en se
félicitant qu'il ne présente qu'un risque réduit pour le
Royaume-Uni.



Il a ajouté que l'exposition du Royaume-Uni au plan de secours,
c'est-à-dire les pertes potentielles qu'il pourrait entraîner pour
l'Etat britannique, s'élèverait au maximum à "8 milliards de
livres", via des prêts que la Commission européenne pourrait
octroyer aux Etats membres.



agences/cer

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Plan de réforme adopté en Grèce

"Le plan a bien sûr été adopté", a déclaré le ministre grec de la protection sociale, Andréas Loverdos, à la sortie du Conseil des ministres. "Nous sommes devant un dilemme historique: permettre ou éviter l'effondrement du système" des retraites qui "risque l'effondrement après 2011" si rien n'est fait, a-t-il dit.

La réforme prévoit des coupes claires dans les pensions et le recul de l'âge de départ effectif à 65 ans. Selon les chiffres officiels, le financement des retraites atteindra 13,2% du PIB en 2020 si aucune mesure n'est prise.

Plus tôt, le Premier ministre Georges Papandréou avait appelé tous les Grecs à s'unir pour faire de "grands changements" et "laisser la Grèce d'hier", à l'issue d'une réunion exceptionnelle des chefs de partis sous la présidence du chef de l'Etat, Carolos Papoulias.

Le parti communiste et le Syriza (Coalition de gauche), qui représentent 10% des députés au parlement, avaient boycotté cette réunion. Le gouvernement socialiste tente d'obtenir un consensus politique sur un plan d'austérité, le plus drastique qu'ait connu la Grèce, promis à l'UE et au FMI en échange d'une aide de 110 milliards d'euros.

Aide de la Suisse pas encore décidée

La Suisse est engagée financièrement par l'intermédaire du FMI. Le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz a précisé au téléjournal de la TSR qu'il ne s'agissait "pas de dépenses mais de crédits".

Quant au montant qui sera facilité par la Suisse, "il n'a pas encore été décidé", a dit H-R. Merz.