L'alliance des Unions chrétiennes de la chancelière (CDU) et des
libéraux (FDP), aux manettes au niveau national depuis octobre, a
perdu la majorité en Rhénanie du Nord-Westphalie (NRW), le Land le
plus peuplé d'Allemagne.
Outre un désaveu de la coalition au pouvoir à Berlin, qui a pris
un mauvais départ et dont la popularité décline à vue d'oeil, le
résultat de ce scrutin signifie qu'Angela Merkel et son équipe ne
pourront plus compter sur la majorité des voix au Bundesrat, la
chambre haute du parlement allemand qui représente les Etats, ce
qui va l'obliger à chercher des compromis avec l'opposition
socialedémocrate (SPD) pour les mois à venir.
Gifle pour le FDP
"Il ne faut pas tourner autour du pot, nous avons raté notre
objectif. C'est un coup de semonce pour les partis au
gouvernement", a déclaré le vice-chancelier Guido Westerwelle, chef
du FDP. Il apparaissait comme le grand vainqueur des législatives
de septembre, avec le score historique de 14,6% des suffrages, et
la gifle est donc particulièrement sévère.
Au Bundesrat, conservateurs et libéraux avaient tout juste la
majorité. Désormais ils seront en minorité, ce qui menace de
bloquer les velléités de réforme d'Angela Merkel. Les gros
chantiers à venir, baisse d'impôts et réforme de la santé
notamment, risquent donc de rester en souffrance, au moins
jusqu'aux prochaines nouvelles échéances régionales en 2011. "Aucun
des grands projets que les conservateurs et le FDP ont inscrit dans
leur contrat de coalition il y a sept mois ne va survivre à ce
dimanche", pronostiquait avant même l'issue du scrutin le
Tagesspiegel am Sonntag.
Les Verts vainqueurs
CDU et FDP ont recueilli respectivement en NRW autour de 34% et
6,5% des suffrages, selon les premières estimations, et ne pourront
pas former de gouvernement. Le parti social-démocrate (SPD) a,
comme les conservateurs, fait moins bien que lors des précédentes
élections régionales de 2005, avec un peu moins de 35% des
voix.
Les Verts apparaissent comme le grand vainqueur du scrutin avec
12,5% des suffrages selon les deux chaînes, et le parti de la
gauche radicale Die Linke franchirait la barre des 5% lui
permettant d'entrer au parlement régional, avec 5,6% ou 6%. Les
premières projections étaient attendues dans la soirée, au fur et à
mesure de l'arrivée des résultats bureau par bureau, et les
résultats définitifs devaient être connus dans la nuit.
afp/ther
Plusieurs alliances possibles
Plusieurs alliances paraissent théoriquement possibles dans le futur parlement régional au vu de ces résultats: une coalition SPD avec les Verts, une "grande coalition" (CDU/SPD), une alliance SPD-Verts-Linke ou encore SPD-Verts-FDP.
Le taux de participation électorale a été moins bon (59%) qu'aux précédentes élections régionales en 2005 (63%), par rapport aux précédentes élections de 2005 (63%), selon une estimation de ZDF.
Aide grecque sanctionnée
La crise grecque a joué pour beaucoup dans l'issue du scrutin, intervenu deux jours après l'adoption de crédits allemands de plus de 22 milliards d'euros sur trois ans accordés pour Athènes, un geste auquel la majorité des Allemands sont hostiles.
Les altermoiments d'Angela Merkel sur la question grecque ont sérieusement entamé sa popularité.