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Les autorités américaines mettent la pression sur BP

Le pétrole continue de se répandre dans le golfe du Mexique, affectant la faune.
Le pétrole continue de se répandre dans le golfe du Mexique, affectant la faune.
Le gouvernement américain a maintenu la pression samedi sur BP, qui éprouve des difficultés à maîtriser la fuite de pétrole sévissant dans le golfe du Mexique. Deux ministres ont exigé une "clarification" des intentions de BP, alors que la fuite de pétrole pourrait être sous-estimée.

Dans une lettre datée de vendredi et rendue publique samedi, les
ministres de l'intérieur et de la sécurité intérieure, Ken salazar
et Janet Napolitano, exigent de la direction de la compagnie
pétrolière une "clarification publique immédiate" concernant
l'engagement de BP à règler tous les frais et indemnisations
éventuels liés à la catastrophe.



"L'opinion publique a le droit à comprendre de façon claire
l'engagement de BP à réparer tous les dégâts commis ou à venir
résultant de la fuite", écrivent les deux membres de
l'administration Obama dans cette missive adressée au directeur
général de BP, Tony Hayward. "En conséquence, au cas où notre
interprétation serait inexacte, nous demandons une clarification
publique immédiate au sujet des véritables intentions de BP",
ajoutent-ils.

Tentatives infructueuses

Après plusieurs tentatives infructueuses, BP devait essayer à
nouveau samedi soir à l'aide de robots sous-marins de placer un
tube à 1500 mètres de profondeur pour tenter de colmater la brèche.
Mais il a reconnu avoir des difficultés à le faire. "Nous espérions
que cela allait être opérationnel la nuit dernière", a indiqué
samedi un porte-parole de BP, John Crabtree.

Le
groupe pétrolier tente depuis la nuit de jeudi à vendredi de
raccorder à une profondeur de 1500 mètres un tuyau au puits d'où
s'échappent depuis plus de trois semaines des millions de litres de
pétrole brut. "L'installation du tube a débuté hier et nous sommes
toujours en train de travailler afin qu'il soit opérationnel, c'est
un procédé vraiment compliqué et cela n'a jamais été fait
auparavant", a dit un autre porte-parole du groupe, Mark
Proegler.



"Je pense que c'était très optimiste de dire qu'il serait
opérationnel dès la nuit dernière", a-t-il ajouté. "Il y a
plusieurs difficultés, l'une d'entre elle est la pression, l'autre
est l'insertion (d'un tube) dans un conduit duquel s'échappent du
pétrole et du gaz", a-t-il souligné.

Les critiques d'Obama

Les procédures d'autorisation de forage vont être durcies aux
Etats-Unis pour s'assurer du respect de toutes les normes
environnementales avant le lancement de programmes d'exploitation
pétrolière et gazière, ont annoncé vendredi le secrétaire à
l'Intérieur Ken Salazar et la présidente du Conseil de la Maison
blanche sur la qualité environnementale, Nancy Sutley.

Barack Obama a lui
critiqué le "spectacle ridicule" des responsables de l'industrie
pétrolière se rejetant au Sénat la responsabilité de la gigantesque
marée noire dans le golfe du Mexique. Il s'exprimait à la Maison
Blanche à l'issue d'une réunion avec des membres de son cabinet
consacrée à la marée noire.



Disant partager "la colère et la frustration" ressenties par de
nombreux Américains face à la catastrophe, il a reconnu que l'Etat
américain avait également sa part de responsabilité. Il a ainsi
noté que des autorisations de forage pétrolier avaient été
accordées sans que des études environnementales appropriées soient
menées.



"Cela ne peut plus arriver et n'arrivera plus", a promis le chef
de la Maison Blanche, en annonçant un réexamen des procédures
d'études environnementales menées avant le lancement de programmes
d'exploitation pétrolière et gazière.

Le directeur général de BP minimise

Dans une interview vendredi au quotidien britannique The
Guardian, Tony Hayward a paru minimiser la portée réelle de la
catastrophe pour l'environnement. "Le golfe du Mexique est un très
grand océan. Le montant de pétrole et de dissolvant que nous y
injectons est petit par rapport au volume total d'eau", a-t-il
dit.



La plate-forme Deepwater Horizon a coulé le 20 avril dernier après
une explosion qui a coûté la vie à onze ouvriers. L'incident
pourrait éclipser la marée noire de l'Exxon Valdez de 1989 et
devenir la plus grande catastrophe écologique de l'histoire
américaine.



agences/bkel

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L'ampleur de la fuite serait sous-évaluée

Barack Obama a déclaré vendredi que nul ne savait précisément quelle quantité de pétrole s'échappait dans le golfe du Mexique depuis l'explosion le 20 avril de la plate-forme Deepwater Horizon exploitée par BP, car des inspecteurs n'ont pas pu atteindre la tête du puits à quelque 1500m de profondeur.

Selon des experts, le volume de pétrole s'échappant des profondeurs du golfe du Mexique pourrait être 5 à 20 fois supérieur aux estimations officielles, affirment des experts. Les estimations données par les autorités américaines et le géant BP, qui exploitait la plateforme, évoquaient 800'000 litres de pétrole se dégageant chaque jour, la fuite du tube d'extraction n'ayant pas été colmatée.

Ces découvertes suggèrent que cette marée noire est d'ores et déjà la pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis, devant la marée noire de l'Exxon Valdez qui avait frappé l'Alaska en 1989. BP a toutefois contesté ces analyses, affirmant qu'il n'existait pas de méthode fiable pour calculer le flux de pétrole qui s'échappe du puits.

Assurant que le gouvernement était prêt à faire face à un "événement catastrophique", Barack Obama a déclaré qu'il n'observerait aucune pause jusqu'à ce que la fuite soit stoppée, que le pétrole soit contenu, et que les habitants de la région du golfe du Mexique aient repris le cours de leur vie normale.

Manif devant le siège de Transocean à Steinhausen (ZG)

Une bonne trentaine de personnes ont manifesté samedi en début d'après-midi devant le siège de la société de forage Transocean à Steinhausen (ZG), à l'initiative des Jeunes alternatifs de Zoug. Elles ont exigé la fin des forages en mer.

Consternés par la marée noire, les manifestants ont exigé des autorités que les rentrées fiscales communales, cantonales et fédérales de Transocean de 2009 soient versées aux victimes de la marée noire dans le Golfe du Mexique.

Transocean est la propriétaire de la plateforme pétrolière au large de la côte américaine, qui a coulé il y a environ trois semaines. Une nouvelle fois, la trace d'une catastrophe mène à Zoug, écrivent les organisateurs. Avec du plastique noir, les manifestants ont marqué cette trace devant le siège de l'entreprise.