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L'Arizona s'attire les foudres de Barack Obama

"Les immigrants ne sont pas des criminels", peut-on lire sur la pancarte de droite.
"Les immigrants ne sont pas des criminels", peut-on lire sur la pancarte de droite.
La décision de l'Etat américain de l'Arizona de criminaliser le délit de présence illégale n'en finit pas de provoquer des remous. Alors que Barack Obama s'est montré critique mercredi face à cette loi, les villes de Los Angeles et de San Francisco ont décidé d'un boycott économique de l'Arizona.

Le président Barack Obama a redoublé de critiques mercredi
contre les lois controversées de l'Arizona à l'encontre des
immigrants illégaux, estimant qu'elles reflètent une frustration
mal orientée. Le président américain s'exprimait lors d'une
conférence de presse conjointe avec le président mexicain Felipe
Calderon, qui partage ses vues.



Il a appelé à une révision des lois sur l'immigration aux
Etats-Unis, mais rappelé qu'il lui manque une majorité absolue au
Congrès pour le faire.

Violation des droits civiques

L'Arizona a décidé de criminaliser le délit de présence illégale
dans le pays, ce qui représente selon Barack Obama un risque de
violation des droits civiques. "Aux Etats-Unis, une personne qui
respecte la loi, qu'elle soit citoyen américain, immigrant légal,
en visite ou faisant du tourisme depuis le Mexique, ne peut pas
être soupçonnée simplement sur son apparence" a rappelé le chef de
l'Etat.



Les lois de cet Etat frontalier avec le Mexique présentent un
caractère discriminatoire à l'encontre en particulier de la
communauté hispanique, a souligné son visiteur. Une solution, selon
Calderon, serait de créer une zone frontalière plus sure, qui
unisse au lieu de diviser.



Les policiers de l'Arizona devront retenir que la race ou
l'origine ethnique ne sont pas des critères suffisants pour
appliquer le nouveau texte, a indiqué le principal formateur de la
police locale, Lyle Mann, mercredi. Il n'a pas défini ce qui serait
un critère de suspicion légitime.



Il y a deux fois plus d'Américains favorables aux lois
anti-immigrants que d'opposants, d'après un sondage réalisé pour
l'Associated Press par l'Institut GfK.



ap/afp//bkel

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Face au boycott, l'Arizona réplique

Un responsable d'Arizona a menacé de ne plus approvisionner la ville de Los Angeles en électricité suite à sa décision de boycotter économiquement l'Arizona après l'adoption dans cet Etat d'une loi controversée sur l'immigration.

Gary Pierce, membre de la commission de l'énergie d'Arizona, a indiqué dans une lettre que l'Etat était prêt à couper l'électricité qu'il fournit à Los Angeles en réponse à la campagne de boycott. Selon lui, l'Arizona fournit 25% de l'électricité de la ville californienne.

Les élus de San Francisco et Los Angeles se sont prononcés la semaine dernière pour le boycott économique de l'Arizona après l'adoption dans cet Etat d'une loi qui introduit, selon eux, des contrôles au faciès.

"Si vous souhaitez vraiment vous lancer dans un boycott économique, je serais heureux d'encourager les services d'approvisionnement en électricité d'Arizona à renégocier vos contrats électriques de façon à ce que Los Angeles ne reçoive plus d'électricité produite en Arizona", écrit Gary Pierce dans une missive adressée au maire de Los Angeles, Antonio Villaraigosa. "Je suis sûr que les services d'approvisionnement en électricité d'Arizona seraient heureux de ne plus vous envoyer le moindre watt", ajoute-t-il.

La menace n'a pas convaincu les autorités de la ville du cinéma. Un communiqué indique que le maire est "fortement favorable" au boycott économique de l'Arizona et qu'il ne répondra pas "aux menaces d'un Etat qui s'est mis lui même au ban de l'Amérique et de ses valeurs de liberté et de droits civiques".