Steve Jobs: "Nous ne sommes pas parfaits"
Le patron d'Apple a concédé vendredi que son groupe n'était "pas parfait". Il a reconnu les problèmes de réception du nouvel iPhone et a indiqué que les acheteurs du téléphone portable se verraient offrir un étui qui devrait régler le problème.
Steve Jobs, au cours d'une conférence de presse devant un parterre choisi de journalistes au siège de la société à Cupertino, près de San Francisco, a également présenté des excuses aux clients ayant des problèmes avec le nouveau téléphone, quatrième génération d'un téléphone multifonctions mis pour la première fois sur le marché en 2007.
Mais il s'est refusé à présenter des excuses à "des investisseurs qui ne sont pas avec nous sur le long terme", en allusion apparemment à des actionnaires qui pourraient être tentés d'engager des poursuites à la suite du recul de l'action enregistré avec cette controverse.
Des étuis isolants
Steve Jobs, seul sur scène, a précisé que tous les acheteurs de l'iPhone 4 auraient le choix entre deux étuis, et noté que ceux qui en ont déjà acheté un pourraient se le faire rembourser (lire encadré). Cet étui, fonctionnant comme un isolant sur la bordure métallique de l'appareil où est logée l'antenne, est censé mettre fin aux problèmes de réception rencontrés par les utilisateurs quand ils tiennent l'appareil d'une certaine façon.
Steve Jobs a précisé que seuls les dispositifs isolants produits par Apple, et non les étuis fournis par des sociétés extérieures, seraient remboursés. "Nous ne sommes pas parfaits", a concédé le patron d'Apple à l'ouverture de ce rare exercice de communication de crise. Il a aussi réaffirmé que le téléphone, vendu à plus de trois millions d'exemplaires depuis le 24 juin, avait "l'antenne la plus avancée jamais vue sur un téléphone multifonctions".
"Réactions exagérées"
Reprenant un argument avancé il y a déjà plusieurs semaines, Steve Jobs a également souligné que d'autres téléphones multifonctions souffraient de problèmes de réception Il a jugé que les critiques essuyées par ce nouvel appareil, qui a entamé la réputation de design infaillible cultivée par Apple, avaient été "exagérées au-delà de toute proportions". "C'est incroyable", a-t-il lancé.
![Dissimulées dans un étui de caoutchouc, les formes anguleuses de l'iPhone perdent de leur attrait. [Reuters - � Jessica Rinaldi / Reuters]](https://img.rts.ch/articles/2010/image/5kziut-27946669.image?mw=1280 "Dissimulées dans un étui de caoutchouc, les formes anguleuses de l'iPhone perdent de leur attrait. [Reuters - � Jessica Rinaldi / Reuters]")
Il a aussi annoncé qu'Apple avait mis à jour son logiciel, ce qui devrait permettre de corriger une erreur d'affichage qui pourrait faire penser que la puissance de signal téléphone est plus fort qu'elle ne l'est en réalité. Les étuis proposés par Apple, jusqu'au 30 septembre, coûtent 29 dollars en magasins, mais s'affichent en rupture de stock sur le site internet. L'action Apple prenait 0,06% à 251,37 dollars vers 18H00 GMT. Elle était en baisse avant la conférence de presse
afp/ps
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Une mesure à 50 millions de dollars
Pour calmer les critiques sur l'iPhone 4, "peut-être le meilleur" appareil qu'il ait jamais produit, Apple a proposé vendredi à ses clients un remède ultra simple: un étui de caoutchouc et de plastique. Cet étui, jouant le rôle d'isolant sur la bordure métallique de l'appareil pour éviter de perturber le fonctionnement de l'antenne qui y est logée, sera offert gratuitement à tous les acheteurs de l'appareil jusqu'à la fin septembre.
Ceux qui l'ont déjà acheté seront remboursés. Cela représente une économie d'une trentaine de dollars (d'euros, en France) pour des consommateurs ayant acheté l'appareil de 200 à 300 dollars - sans compter un coûteux forfait téléphonique.
Pour Apple, c'est une dépense qui devrait être "insignifiante", selon l'analyste Abhey Lambha, de la société International Strategy Group: elle la chiffre au pire à 50 millions de dollars au total.
Mais concrètement, cette coque en plastique a pour effet de banaliser l'apparence de l'iPhone 4, alors le groupe à la pomme croquée avait semblé vouloir singulariser un appareil novateur (écran le meilleur de sa catégorie, caméra frontale etc.) en lui donnant une apparence plus plate et anguleuse qu'à ses prédécesseurs. Pour Abhey Lambha, une réaction d'Apple était indispensable: "Ne rien faire n'est plus une option", avait-elle noté jeudi.
La controverse sur l'iPhone 4, qui avait débuté dès le lancement le 24 juin, avait soudain dépassé le microcosme des technophiles le 12 juin lorsque l'influent magazine de défense des consommateurs Consumer Reports avait déconseillé l'achat de l'iPhone 4.
Peu de risques pour la marque
Au total, les analystes minimisaient vendredi soir l'impact de l'affaire sur les perspectives d'Apple. "Il y a toujours des risques quand une société pousse à fond sur le design et la technologie", relevait l'analyste Charles Smulders, du cabinet de marketing Garner, et "Apple pousse très fort sur les deux fronts".
Mike McGuire, du même cabinet, jugeait que les consommateurs n'avaient plus grand chose à reprocher à Apple: "on m'explique comment ça va être résolu, et si je ne suis toujours pas content je peux me faire rembourser". Les analystes financiers étaient satisfaits - d'ailleurs aucun n'avait jugé bon de dégrader sa recommandation sur le titre, même si l'action Apple avait baissé de plus de 6% depuis la sortie de l'iPhone 4, après avoir battu tous ses records avec le succès de la tablette iPad.
L'annonce par Steve Jobs que plus de trois millions d'iPhone 4 ont été vendus en trois semaines ne pousse pas au pessimisme. Abhey Lamba a indiqué vendredi qu'elle tablait désormais sur 37 millions d'iPhones vendus d'ici à la fin septembre, et 44 millions durant l'exercice fiscal suivant. Apple a confirmé par ailleurs que la version blanche de l'iPhone 4, retardée pour des raisons jamais expliquées, sinon qu'elle serait plus difficile à produire que l'appareil noir, sortirait fin juillet.