Bâle peut gérer, YB doit tout tenter

Le FC Bâle possède une belle chance d'atteindre la dernière phase qualificative en vue de la Ligue des champions grâce à son succès 2-0 à Debrecen au match aller. Face aux champions de Hongrie, les Bâlois ne vont pas spéculer et abattre leurs meilleures cartes, dans leur antre de Saint-Jacques (19h45).

Moins d'une demi-heure après la victoire lors du match aller, Thorsten Fink était déjà catégorique. Pas question de prendre le moindre risque lors de la seconde rencontre: "Pour le match retour, je vais bâtir une équipe capable de battre Debrecen." Ainsi, il semble plus que probable que l'Allemand mette en place sa meilleure formation. Actuellement en grande forme, Bâle n'a pas perdu le moindre point en Axpo Super League et semble inarrêtable.

Une qualification pour la lucrative Ligue des champions garantirait une dizaine de millions de francs aux Rhénans. Nul doute que cette perspective ne donne pas envie à Thorsten Fink de jouer avec le feu. Ce week-end, il a d'ailleurs mis quelques titulaires au repos lors du succès face à Saint-Gall (3-0). Le message semble clair. Les meilleurs devraient être de la partie.

Frei sur le banc

Toutefois, la présence d'Alexander Frei au coup d'envoi semble très compromise. Touché à la cheville, le capitaine de l'équipe nationale prendra place sur le banc afin d'être rétabli pour le week-end prochain et le déplacement à Bellinzone (samedi, 17h45). Federico Almerares sera titularisé à sa place aux côtés de Jacques Zoua.

Depuis le début de la saison, Thorsten Fink a déjà fait appel à 20 des 27 joueurs présents dans son vestiaire. "Je ne fais pas que d'analyser, je dois également prévoir l'avenir", remarque l'ancien joueur du Bayern de Munich. Cette profondeur de banc devrait permettre aux Bâlois de jouer sur tous les tableaux et, du même coup, de faire un pas supplémentaire en direction d'une nouvelle accession à une phase de groupes d'une compétition européenne. La sixième consécutive.

En cas de qualification face à Debrecen, l'avenir du FCB est déjà plus ou moins connu. En effet, les Rhénans affronteraient le Partizan Belgrade, Zagreb ou Rosenborg lors de l'ultime marche en vue de la Ligue des champions, qui semble plus que jamais accessible.

YB a besoin d'un exploit

Les Young Boys devront réaliser un coup retentissant pour franchir le troisième tour qualificatif en vue de la Ligue des champions. Après le match nul (2-2) de l'aller, les Bernois devront faire fort à Istanbul face au Fenerbahçe (20h15) pour ne pas déjà devoir abandonner leurs rêves européens.

L'équation est simple pour les pensionnaires du Wankdorf. Une victoire ou un match nul 3-3 leur permet d'espérer se mêler à la course aux millions de la Ligue des champions. Avant de s'envoler pour Istanbul, un bref coup d'oeil aux statistiques permet de comprendre l'ampleur de la tâche qui attend Vladimir Petkovic et ses hommes. En dix rencontres dans la métropole turque face à l'un des trois grands (Fenerbahçe, Besiktas ou Galatasaray), les clubs suisses se sont inclinés huit fois et ont obtenus deux matches nuls (différence de buts: 9-28).

Christoph Spycher est conscient de la difficulté de la mission: "Nous savons que nous n'aurons qu'un minimum d'occasions de buts. Les rares que nous nous procurerons devront être exploitées au mieux." Rompu aux "joies" des matches en Turquie, le défenseur latéral était déjà présent le 15 novembre 2005 lors du "match de la honte" entre la Turquie et la Suisse. Face au club stambouliote, il devrait amener une expérience importante.

Une mauvaise passe

Dans l'optique de cette rencontre, YB ne s'est pas préparé de la meilleure des manières en s'inclinant sur le terrain de Bellinzone (2-1). Bien qu'il ne s'agisse que de sa première défaite de l'exercice, le club du Wankdorf n'a toujours pas connu les joies de la victoire cette saison.

Enchaînant les succès depuis son arrivée dans la capitale, Vladimir Petkovic doit faire face à une situation nouvelle: sortir d'une spirale négative. Depuis la gifle récoltée à Lucerne (1-5) lors de l'avant-dernière journée de la saison passée, les Young Boys semblent traîner leur spleen sur les terrains. "Certains joueurs et membres de l'encadrement n'ont pas encore totalement surmonté le choc de la perte du titre. Après trois matches nuls et une défaite, le passé refait surface et la polémique enfle. Cela me paraît normal que l'on soit désorienté. Ce qu'il nous manque désormais est un résultat positif."

Depuis la défaite concédée au Tessin samedi, les Bernois sont en phase de régénération mentale et physique. Après un jour de congé dimanche, les Bernois ont encadré 400 enfants dans le cadre d'une activité d'été. Depuis mardi, ils sont à nouveau pleinement concentrés sur leur objectif de la semaine avec le voyage en direction d'Istanbul. S'ils font preuve de la même inspiration et du même esprit offensif que lors du match aller, ils pourraient s'assurer un avenir européen et, du même coup, faire taire les critiques. Du moins temporairement.

si/mor