La Suisse gagne grâce à Costanzo et Benaglio

Nouvel arrivé en équipe nationale, Moreno Costanzo (22 ans) a offert une victoire très chanceuse à la Suisse, en match amical contre l'Autriche (1-0). A Klagenfurt, les Helvètes n'ont toutefois de loin pas balayé les inquiétudes à moins de quatre semaines de la venue de l'Angleterre. Notre équipe nationale peine toujours autant à concrétiser ses occasions...

Costanzo a marqué les esprits en trompant - peut-être en position de hors-jeu - le portier Gratzei à la 73e, soit deux minutes seulement après son entrée en jeu, en même temps que Nassim Ben Khalifa. Huit minutes plus tard, le demi des Young Boys a de peu manqué le cadre d'une frappe des 20 mètres, avant de forcer le gardien adverse à un arrêt réflexe de la tête à la 88e. Quelle entrée en jeu !

Le reste a été bien moins réjouissant. Il fallait s'y attendre, impossible pour Ottmar Hitzfeld de balayer en deux entraînements les problèmes dont souffre sa formation depuis plusieurs années maintenant. La Suisse n'a pratiquement jamais produit de jeu, rencontrant exactement les mêmes difficultés dans la création que d'accoutumée.

Benaglio sort un penalty autrichien

Et sans un Diego Benaglio une nouvelle fois parfait, la Suisse n'aurait jamais pu prétendre à la victoire. Le portier de Wolfsburg a sauvé les siens en détournant à la 64e un penalty (inexistant) de Fuchs - lequel a envoyé le cuir sur la transversale sur le rebond - ainsi qu'en s'interposant sur plusieurs tentatives adverses, dont une tête de Hoffer (10e) et un tir de Baumgartlinger (70e).

Encore trop discret en comparaison de ses performances à Bâle, Valentin Stocker n'a certes pas ménagé ses efforts dans un couloir gauche où son entente avec Reto Ziegler a parfois laissé entrevoir une solution intéressante pour l'avenir. Comme sur une action conclue par une tête de Derdiyok obligeant le gardien autrichien à se déployer (23e). Ziegler s'est montré cependant bien moins inspiré en défense, comme l'ensemble de ses compères sur les ailes, indubitablement le point faible helvétique mercredi soir.

A droite, Shaqiri a surtout été en vue une vingtaine de minutes. Car, comme Stocker, le taurillon rhénan n'a de loin pas eu le même tranchant qu'en club. Ses ouvertures ont cependant par moments mis ses coéquipiers en bonne position. Affolter, titularisé au centre de la défense, a joué les 90 minutes et s'en est plutôt bien sorti. Sanctionné à tort sur le penalty autrichien, le Biennois de 19 ans a prouvé qu'il était déjà en mesure de tenir sa place à ce niveau.

Yakin sort et la Suisse marque...

Même si son profil unique dans le pays lui confère presque un statut d'intouchable, Hakan Yakin, placé juste derrière Derdiyok, n'a pas franchement marqué des points. Sans être hors sujet, le stratège de Lucerne ne s'est pas non plus mis en évidence, galvaudant même les deux meilleures occasions helvétiques de la première mi-temps, en n'ajustant pas son tir dans une cage à moitié désertée après une percée de Stocker (13e) et en perdant son duel seul face au portier Gratzei après une belle inspiration de Derdiyok (25e).

Un tel match est à replacer dans son contexte. Encore en pleine préparation, les joueurs n'ont pas pu exprimer tout leur potentiel, notamment physique. La Suisse aura encore un test avant de défier l'Angleterre, contre l'Australie le 3 septembre. Et, cette fois-ci, avec ses cadres.

"Nous pouvons remercier Diego Benaglio"

Ottmar Hitzfeld: Je suis heureux d'avoir gagné. Ce n'était certes qu'un match amical, mais ces dernières années, nous n'avions pas connu beaucoup de succès. Nous avons très bien joué en première mi-temps et étions bien organisés. Nous avons d'ailleurs eu les meilleures occasions de but et aurions dû mener. En deuxième période, l'Autriche a essayé de nous mettre la pression et nous pouvons remercier Diego Benaglio d'avoir détourné ce penalty. Nous avons alors eu de la chance dans les changements, avec ce but de Costanzo pour sa première apparition internationale. Ce sera une soirée particulière pour lui.

si/dbu