L'Union cycliste internationale a demandé l'ouverture d'une procédure disciplinaire contre le vainqueur du Tour de France, l'Espagnol Alberto Contador, dont un contrôle antidopage a donné un résultat anormal.
Cette instruction doit être menée par la fédération espagnole à qui il revient de décider de sanctionner ou non le coureur. Si Contador était sanctionné, il perdrait le bénéfice de sa victoire dans le Tour 2010 suivant le règlement antidopage (article 288).
Une contamination alimentaire
Des traces infinitésimales de clenbutérol, un produit interdit par le règlement antidopage, ont été décelées dans les analyses de l'Espagnol lors de la seconde journée de repos du Tour de France, le 21 juillet à Pau, suivant l'annonce faite fin septembre.
Le triple vainqueur de la Grande Boucle a expliqué ces traces par une contamination alimentaire.
"C'est une situation normale, c'était ce que nous attendions", a déclaré en soirée Jacinto Vidarte, l'agent du coureur qui fait partie de son entourage proche. Il va pouvoir "présenter tous les documents" et "prouver qu'il s'agit d'un cas de contamination alimentaire", a ajouté Vidarte.
Supension provisoire
Contador (27 ans), qui n'a plus couru depuis l'été, est pour l'instant suspendu à titre provisoire. Il a signé début août un contrat de deux ans en faveur de l'équipe Saxo Bank pour laquelle courait jusqu'à cette saison son dauphin des deux derniers Tours de France, le Luxembourgeois Andy Schleck.
Le 30 septembre, en annonçant la suspension provisoire de Contador, l'UCI avait expliqué devoir mener, en concertation avec l'Agence mondiale antidopage (AMA), "des investigations scientifiques complémentaires avant qu'une quelconque conclusion puisse être tirée". Et ce, à cause des traces "extrêmement faibles" de clenbutérol (50 picogrammes par ml).
Jugement pour décembre
Le feuilleton estival est encore loin de son épilogue bien que l'annonce faite lundi soir marque une étape importante. La fédération espagnole, qui a été informée lundi en début de soirée, dispose d'un mois maximum (après les deux jours ouvrables prévus afin d'informer le coureur) pour mener l'instruction et rendre sa décision avant de la notifier dans les trois jours à l'UCI.
Sur la base de ce calendrier, le jugement est attendu au plus tard courant décembre. Mais il reste ensuite la possibilité, pour chaque partie, de recourir en cas de désaccord au Tribunal arbitral du sport (TAS).
agences/lper
Plus de 100'000 francs pour des produits dopants
Dans un livre confession à paraître mardi, l'ancien cycliste danois Bjarne Riis, rayé de la liste des vainqueurs du Tour de France pour dopage, parle ouvertement de la façon dont il trichait. Il raconte notamment comment il a jeté des ampoules d'EPO dans les toilettes lors d'une perquisition.
Sur le Tour 1998, alors que la police s'en prend à l'équipe Festina, une rumeur arrive aux oreilles de Riis (Deutsche Telekom) selon laquelle les policiers vont également perquisitionner son hôtel.
"Dans ma chambre, je n'ai pas le choix. Mes ampoules de produit dopant doivent disparaître en vitesse. En quelques minutes seulement, je récupère la totalité de mes doses d'EPO et les jette dans les toilettes. Toute trace, chaque goutte de ce produit onéreux est consciencieusement effacée", raconte Riis.
Dans des entretiens accordés à la presse danoise en marge de la sortie de ce livre, Riis avoue également avoir dépensé jusqu'à 1 million de couronnes en produits dopants. "Les produits dopants ont dû me coûter entre un demi-million et un million de couronnes (ndlr: 105 000 à 210 000 francs aujourd'hui)", déclare Riis au quotidien "Politiken".
A l'hebdomadaire gratuit "Soendagsavisen", Riis et son épouse Anne Dorte racontent à quel point le dopage était devenu un acte naturel, l'EPO étant simplement conservée dans le réfrigérateur de la cuisine, "bien emballée" selon les termes d'Anne Dorte.