Ricardo Lumengo a commis une erreur et doit par conséquent
démissionner, indépendamment du fait que le jugement en première instance,
rendu jeudi, n'est pas encore entré en force, a dit vendredi Thomas Christen,
secrétaire général du PS, interrogé par l'ATS. La crédibilité est la plus haute
valeur d'un politicien. Si celle-ci est entamée, il ne reste que la démission,
a dit Thomas Christen.
Pas d'exclusion
Le président du Parti socialiste bernois Roland Näf a de son
côté réitéré sa demande de démission du conseiller national biennois. Mais une
exclusion du parti n'entre pas en ligne de compte, a-t-il dit à l'ATS. "Ce
serait exagéré", car Lumengo n'a pas commis de crime, estime Roland Näf.
Il part du principe que l'élu n'a pas agi avec une mauvaise intention, mais par
naïveté.
On ne peut toutefois pas accepter qu'un politicien manipule
des bulletins de vote, note le président bernois. La section cantonale souhaite
maintenant discuter avec Ricardo Lumengo, mais aucun rendez-vous n'a été fixé
pour l'heure. Roland Näf espère qu'une rencontre pourra avoir lieu encore ce
week-end.
Vendredi, Ricardo Lumengo n'était pas joignable, y compris
par Roland Näf, comme il l'a indiqué à l'ATS. La cheffe du groupe socialiste
aux Chambres fédérales Ursula Wyss n'était pas non plus joignable pour une
prise de position.
Corrado Pardini sur les rangs
En cas de démission de Ricardo Lumengo du Conseil national,
c'est le député au Grand Conseil Corrado Pardini, de Lyss, qui lui succéderait.
Ce syndicaliste très engagé est responsable du secteur industrie au sein du
syndicat Unia. Le PS bernois tiendra son congrès le 24 novembre. L'affaire
Lumengo ne devrait toutefois pas être abordée, selon Roland Näf.
A l'ordre du jour figurent certes les élections fédérales de
2011, mais il sera alors question de la formation et des listes, mais pas
encore des noms, précise le président de la section cantonale.
ats/cab
Condamné à dix jours-amende avec sursis
Le Tribunal d'arrondissement de Bienne a condamné jeudi Ricardo Lumengo pour fraude électorale à 10 jours-amende à 180 francs par jour avec sursis et à une amende de 540 francs. Il doit en outre s'acquitter des frais de justice, à hauteur de plus de 15'000 francs.
Elu il y a trois ans au National, le socialiste a admis avoir rempli de sa main 44 bulletins de vote à son nom lors des élections de 2006 au Grand Conseil. Mais il assure avoir voulu aider des électeurs qui l'approchaient pour savoir comment exercer le droit de vote. Il a toujours contesté la fraude électorale.
Après le jugement, Ricardo Lumengo a fait appel et déclaré que tant qu'il n'a pas été condamné en deuxième instance, il se considère comme innocent. Il n'envisageait pas de démissionner dans l'immédiat, malgré les injonctions du PS bernois.