A deux jours de la désignation à Zurich des pays hôtes des Coupes du monde 2018 et 2022, la Fédération internationale (FIFA) est plongée dans la tourmente. Des accusations de corruption contre plusieurs de ses dirigeants ont été proférées.
Le Comité international olympique (CIO) a demandé à la BBC de lui fournir, si elles existent, les documents prouvant que certains "barons" de la FIFA sont impliqués dans des affaires de corruption. Lundi, dans une émission télévisée, la BBC a accusé le patron du football brésilien, Ricardo Teixeira, le président de la Confédération africaine de football (Caf), Issa Hayatou, et le chef de la confédération sud-américaine (Conmebol), Nicolas Leoz, d'avoir touché des pots-de-vin dans les années 1990.
Selon la chaîne britannique, tous trois ont touché ces pots-devin entre 1989 et 1999 dans le cadre de l'octroi d'un contrat à la société International Sports and Leisure (ISL), qui a fait faillite en 2001. Dans un communiqué publié mardi, la FIFA récuse les allégations de la BBC et affirme que ces dossiers ont déja fait l'objet d'une enquête par les autorités suisses.
Dossiers classés, dit la FIFA
"Les dossiers concernant l'affaire à laquelle il est fait référence datent de nombreuses années et ont fait l'objet d'une enquête des autorités compétentes en Suisse", dit la FIFA. Elle précise que la justice helvétique n'a procédé à aucune inculpation de dirigeant de l'organisation.
Teixeira, Hayatou et Leoz font partie des 24 membres du comité exécutif de la FIFA chargés de désigner jeudi les pays qui accueilleront la phase finale de la Coupe du monde en 2018 et 2022. Deux membres du comité, le Tahitien Reynald Temarii et le Nigérian Amos Adamu, ont déja été sanctionnés ce mois-ci par des suspensions et des amendes pour avoir proposé de vendre leurs voix pour le scrutin.
Tolérance zéro
Le CIO a décidé de se saisir de cette affaire et de la confier à sa commission éthique car Issa Hayatou est également membre du CIO. "Le CIO a pris note des allégations faites dans l'émission de la BBC Panorama et va demander aux producteurs de cette émission de transmettre aux autorités compétentes toute information dont ils pourraient disposer", dit l'instance dirigeante du mouvement olympique.
Lundi soir, l'ONG Transparency International a appelé la FIFA à repousser le vote prévu jeudi et à autoriser une enquête indépendante. "L'intégrité et la crédibilité de la FIFA, déjà ébranlées par le passé, ont été gravement ternies ces dernières semaines et des coups considérables ont été portés à sa réputation", écrit dans un communiqué la branche hélvétique du groupe anticorruption.
Désignation de deux phases finales en même temps
Le comité exécutif doit annoncer jeudi le nom des pays qui succéderont au Brésil, hôte de l'édition 2014. C'est la première fois que l'instance dirigeante du football désigne en même temps les organisateurs de deux phases finales, la première ayant lieu en Europe et la suivante sur un autre continent.
Quatre candidatures sont en lice pour 2018: l'Angleterre, la Russie, un binôme Espagne-Portugal et une autre association formée de la Belgique et des Pays-Bas.
Les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud, le Qatar et l'Australie se disputent par ailleurs le droit d'accueillir la compétition en 2022.
si/alt
Temarii va faire appel
Le président de la Confédération océanienne de football (OFC), le Tahitien Reynald
Temarii, suspendu par la FIFA après des soupçons de corruption, fera bien appel de sa sanction, a indiqué mardi la Fédération internationale.
Le maintien de cet appel rend improbable le remplacement de Temarii lors du vote jeudi du comité exécutif de la FIFA - dont il est membre - qui doit désigner les pays-hôtes pour les Mondiaux 2018 et 2022.
La FIFA avait fait savoir à l'OFC qu'elle pourrait avoir un droit de vote à condition que Reynald Temarii renonce à faire appel de sa suspension. La présence d'un 23e votant représentant l'Océanie aurait pu avoir une influence sur le vote, l'Australie figurant notamment parmi les candidats pour 2022.