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A qui les Coupes du monde 2018 et 2022?

Le Prince William, David Cameron et David Beckham sont venus soutenir la candidature anglaise. [Anthony Devlin]
Le Prince William, David Cameron et David Beckham sont venus soutenir la candidature anglaise. - [Anthony Devlin]
Les noms des pays organisateurs des Coupes du monde 2018 et 2022 seront connus jeudi après-midi, vers 16h00. Que ce soit en Europe pour 2018 ou dans le reste du monde pour 2022, aucun favori ne se dégage réellement.

Ou se dérouleront les Coupes du monde 2018 et 2022? Depuis quelques jours, la question est sur toutes les lèvres des amateurs de football. Dans un contexte des plus particuliers, suite aux différentes affaires qui ont entaché l’image de la FIFA dernièrement, difficile de faire un pronostic. Tour d’horizon des différents candidats.

Coupe du monde 2018

Angleterre

Le pays dans lequel est né le football semble le mieux armé pour décrocher la Coupe du monde qui aura lieu dans huit ans. Avec le soutien d’une impressionnante délégation à Zurich, l’Angleterre a mis toutes les chances de son côté. David Beckham accompagne le premier ministre David Cameron et le Prince William pour défendre les chances anglaises.

Le grand avantage de l’Angleterre est qu’elle pourrait organiser la compétition presque demain déjà. La quinzaine de stades inscrits au dossier, dont le fameux Wembley qui serait le théâtre de l’ouverture et de la finale,  existe déjà en grande partie et n’a besoin que de maigres aménagements la plupart du temps. De plus et suite aux Jeux olympiques qui auront lieu à Londres en 2012, la ville sera prête à quasiment tous les niveaux pour accueillir un événement de cette envergure.

Les chances de la candidature: 35%

Belgique et Pays-Bas

La Belgique et les Pays-Bas ne partent pas favoris, et de loin. Après avoir organisé l’Euro 2000 main dans la main, les deux pays européens ne semblent pas vraiment jouer dans la même cour que leurs concurrents. Leur expérience du début du millénaire, sur laquelle ils se reposent, ne devrait donc pas peser suffisamment lourd.

En manque de grands stades, la candidature pourrait également souffrir de la crise politique qui sévit actuellement en Belgique. Les bookmakers placent la Belgique et les Pays-Bas loin derrière les trois autres projets.

Les chances de la candidature: 10%

Espagne et Portugal

Le dossier hispano-portugais ressemble beaucoup à celui présenté par l’Angleterre. Plusieurs stades sont déjà construits et d’autres n’auront pas énormément besoin de travaux de rénovations. Par ailleurs, les transports et autres infrastructures sont plutôt de bonne facture sur la péninsule ibérique.

L’expérience emmagasinée par le Portugal lors de l’Euro 2004, ainsi que par l’Espagne lors des Jeux olympiques de Barcelone en 1992 et de la Coupe du monde 1982, offre un avantage à cette candidature. La qualité footballistique de ces deux pays (l’Espagne est championne du monde), également. Le seul point noir de ce dossier est la situation financière des deux territoires, qui sont menacés de faillite.

Les chances de la candidature: 25%

Russie

Favorite de plusieurs bookmakers, la candidature russe peut croire en ses chances. Les Russes ont comme souvent mis les petits plats dans les grands et, après avoir obtenu l’organisation des Jeux olympiques de 2014 à Sotchi, ils veulent encore montrer leur capacité à accueillir de grands événements. L’avantage de la candidature est peut-être qu’elle permettrait au football de découvrir de nouveaux territoires, l’un des souhaits de la FIFA.

La Russie n’a jamais organisé de phase finale de Coupe du monde ou d’Euro mais souhaite y remédier. Elle peut compter sur le soutien sans limites de Vladimir Poutine, qui ne se rendra toutefois pas à Zurich, "pour ne pas faire pression sur la FIFA", dixit l'ex-président. Le principal défaut du dossier russe repose dans la vétusté de ses infrastructures, qu’il s’agisse des transports ou des stades. Le Loujniki de Moscou, enceinte qui peut accueillir près de 80'000 spectateurs, est le seul stade qui respecte les normes fixées par la FIFA.

Les chances de la candidature: 30%

Laurent Morel

Coupe du monde 2022

C'est aussi ça l'Australie: des supporters passionnés. [KEYSTONE - Rob Griffith]
C'est aussi ça l'Australie: des supporters passionnés. [KEYSTONE - Rob Griffith]

La Coupe du monde 2022 sera beaucoup plus exotique, la FIFA espérant conquérir de nouveaux territoires (Qatar, Australie), après une première sur le continent africain en 2010, ou poursuivre son implantation aux Etats-Unis, au Japon ou en Corée du Sud).

Selon le rapport d'évaluation de la FIFA le dossier américain possède de meilleurs arguments que ses concurrents. Mais ces considérations ne pèseront pas très lourd pour les 22 membres du comité exécutif à l'heure du vote. Les Etats-Unis, forts de l'expérience de 1994, apparaissent comme les favoris logiques. Première puissance économique mondiale, siège des principaux sponsors de la FIFA, le pays semble avoir une longueur d'avance sur le Japon et la Corée du Sud, qui ont bâti séparément un très beau projet.

La Chine en 2026?

Mais ces nouvelles candidatures apparaissent prématurées pour deux pays ayant co-organisé l'épreuve en 2002. Autre menace: l'octroi de la Coupe du monde 2026 à la Chine, ardemment souhaité par la FIFA, qui rendrait de fait caduques les chances asiatiques pour 2022.

Avec le Qatar, qui a sorti le grand jeu en proposant des stades futuristes, et surtout l'Australie, la FIFA poursuivrait son expansion vers de nouvelles contrées, mais ces deux pays présentent plus de risques que de certitudes. L'Australie, comme le Japon et la Corée, pourrait aussi pâtir de la faiblesse des droits TV acquittés (en raison du décalage horaire) par les pays européens, le nerf de la guerre pour la FIFA.

afp/mor

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Le mode de désignation

La désignation des pays organisateurs des Coupes du monde 2018 et 2022 s'effectue par un vote à bulletin secret des 22 membres du Comité exécutif de la FIFA.Le premier scrutin concernera l'édition 2018 (candidats: Angleterre, Espagne-Portugal, Russie, Pays-Bas-Belgique) avant un deuxième vote pour l'édition suivante (candidats: Les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud, le Qatar, l'Australie).

Pour l'emporter, le pays vainqueur devra recueillir la majorité plus une voix des votes des membres du CE présents. Si à l'issue du premier tour, personne n'a obtenu la majorité absolue, le candidat
ayant reçu le moins de voix est éliminé et un autre tour est organisé. Plusieurs tours sont possibles, à chaque fois sanctionnés par l'élimination du pays ayant reçu le moins de suffrages.

Contrairement aux désignations organisées par l'UEFA, les représentants d'un pays candidat peuvent prendre part au processus. En cas d'égalité entre les deux derniers candidats restants au dernier tour de scrutin, c'est le vote du président de la FIFA, Joseph Blatter, qui fera la différence et désignera l'heureux élu. Le patron de l'instance suprême du ballon rond a aussi une voix prédominante en cas d'égalité entre les candidats ayant reçu le moins de voix.

Les 22 membres du Comité Exéc
utif:
Joseph Blatter (Suisse, président)
Julio Grondona (Argentine, vice-président)
Issa Hayatou (Cameroun, vice-président)
Chung Mong Joon (Corée du Sud, vice-président)
Jack Warner (Trinité-et-Tobago, vice-président)
Angel Maria Villar Llona (Espagne, vice-président)
Michel Platini (France, vice-président)
Geoff Thompson (Angleterre, vice-président)
Michel D'Hooghe (Belgique)
Ricardo Terra Teixeira (Brésil)
Mohamed Bin Hammam (Qatar)
Senes Erzik (Turquie)
Chuck Blazer (Etats-Unis)
Worawi Makudi (Thaïlande)
Nicolas Leoz (Paraguay)
Junji Ogura (Japon)
Marios Lefkaritis (Chypre)
Jacques Anouma (Côte d'Ivoire)
Franz Beckenbauer (Allemagne)
Rafael Salguero (Guatemala)
Hany Abo Rida (Egypte)
Vitaly Mutko (Russie)

Reynald Temarii (Tahiti, vice-président de la FIFA) et Amos Adamu (Nigeria), membres du CE, ont été suspendus de toutes fonctions au sein de la FIFA à la suite d'accusations de corruption pour l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022.