Les Mondiaux de Garmisch ont débuté dans l'amertume pour l'équipe de Suisse. Lors du super-G gagné par l'Autrichienne Elisabeth Görgl , Lara Gut a terminé au 4e rang, ce qui est certainement "la pire des places". En Coupe du monde, ce résultat aurait fait le bonheur de la Tessinoise. Mais aux Mondiaux, seules les médailles comptent! Et à 23 centièmes près, la skieuse de Comano a manqué la 3e place sur le podium!
En Allemagne, la course a aussi été marquée par la déconvenue de Lindsey Vonn. La tenante du titre et grande favorite a échoué au 7e rang, elle qui restait sur... 17 podiums de suite en super-G. A sa décharge, la skieuse de Vail n'avait pas pu se préparer de manière optimale après avoir été victime d'une légère commotion cérébrale la semaine dernière.
La contre-performance de Vonn a fait la joie de l'Autrichienne Elisabeth Görgl, mais aussi de l'Américaine Julia Mancuso (argent) et de l'Allemande Maria Riesch (bronze). Victorieuse avec 5 centièmes d'avance, l'Autrichienne s'est offert un premier titre mondial, douze jours avant de fêter ses 30 ans. La médaille d'or d'Elisabeth Görgl récompense aussi sa constance lors des grands rendez-vous, elle qui était notamment deux fois en bronze aux JO de Vancouver.
Dominique Gisin échoue encore
Derrière leur leader Lara Gut, les Schwyzoises Fabienne Suter (8e) et Nadja Kamer (13e) ont livré des courses correctes, mais sans parvenir à se transcender. De son côté, Dominique Gisin s'est rendue coupable d'une erreur d'inattention.
Dans le coup sur la Kandahar, l'Obwaldienne a été éliminée à... deux portes de la ligne d'arrivée. La skieuse d'Engelberg avait déjà connu l'élimination, tant aux Mondiaux de Val d'Isère en 2009 qu'aux JO de Vancouver l'an dernier. Sans médaille dans leur discipline no1, les Suissesses devront rapidement rebondir si elles ne veulent pas rentrer bredouilles de Garmisch. Elles abattront leur deuxième (et sans doute dernière) carte dimanche en descente.
"Trois questions à la championne du monde"
L'Autrichienne Elisabeth Görgl, 30 ans, a enfin ajouté l'or aux médailles de bronze familiales - les siennes et celles de sa mère Traudl Haecher-, en remportant le super-G des Championnats du monde de ski alpin mardi à Garmisch-Partenkirchen.
Etre fille de championne crée-t-il des obligations?
Elisabeth Görgl: "Vous devez constamment prouver que vous êtes la fille de, digne du passé sportif de votre mère (double médaillée de bronze en descente aux JO de 1960 et 1964, ndlr). Cela m'a posé de gros problèmes dans le passé. Ce n'était plus un plaisir de skier mais une obligation, un devoir. Mais j'aime vraiment le ski et j'ai appris ces dernières années à positiver, à me relaxer. L'or, c'était un rêve d'enfant devenu réalité. C'est un grand soulagement".
Etes-vous une skieuse extrême?
Elisabeth Görgl: "En effet, j'avais déjà gagné deux médailles (bronze en descente et en super-G) aux JO, sur une piste difficile à Whistler avec de la neige glacée et des sauts. Sur ce genre de profil, je peux exprimer mon ski agressif. C'est ma manière de skier. Etre puissante mais sans oublier d'être légère sur les appuis. Et puis la sélection se fait plus facilement, les conditions réduisent le nombre des candidates au podium. Ces derniers temps, j'avais connu des problèmes au niveau des chaussures. On a beaucoup essayé avant de trouver la bonne solution. Mais j'apprécie aussi la neige douce".
Après le ski, une carrière musicale vous attend-elle?
Elisabeth Görgl: "Je chante depuis que je suis gamine. C'est mon autre passion. J'aime la scène, j'aime danser aussi. Pour l'hymne officiel (You're the Hero - Between Heaven and Hell, qu'elle a chanté lors de la cérémonie d'ouverture des Mondiaux, lundi soir), j'ai eu un emploi du temps minuté ces derniers jours et j'étais un peu stressée. Mais le ski reste la priorité. Après, pourquoi pas?"
"C'était une course difficile", explique Mancuso
Julia Mancuso (USA, 2e): "C'était vraiment une course difficile et je savais que, sur ce profil de piste et ce revêtement, j'avais une bonne chance de médaille. Je ne dirais pas que la piste était dangereuse, mais exigeante certainement. C'est difficile de plonger du soleil à l'ombre. La neige n'était pas trop verglacée, mais dure. Comme à Squaw Valley où j'ai grandi. Mon secret pour décrocher les médailles? Je me prépare mais je skie aussi pour le plaisir. Cinq centièmes, c'est peu. Elisabeth (Görgl) était simplement meilleure aujourd'hui et j'espère que j'aurai aussi ma journée d'or".
Maria Riesch (GER, 3e): "Oui, j'étais un peu nerveuse. Quand vous êtes troisième provisoirement et que cinq des meilleures, dont Lindsey (Vonn), doivent encore descendre, vous pouvez craindre de glisser du podium. Lindsey a dit que la piste était dangereuse? C'est une pente difficile mais, excusez-moi, on est quand même aux Championnats du monde. Lindsey n'était pas au mieux de sa forme et, dans ces conditions, vous ne pouvez pas briller. Je suis très fière de ce podium. Je ne comptais pas sur une médaille dans la discipline. Maintenant que je l'ai, j'ai atteint l'objectif minimum. Il y aura moins de pression. Bien sûr, hier soir (lundi) j'étais un peu fatiguée. Mais vous ne pouvez pas être l'héroïne locale et manquer la cérémonie d'ouverture".
Lindsey Vonn (USA/7e): "7e, c'est bien mais je voulais défendre mon titre et je ne pouvais pas le faire car c'était trop dangereux pour moi et je ne devais pas le faire. Mais ce sont les Championnats du monde et il faut tenter. Malheureusement les choses ne vont pas au mieux en ce moment (ndlr: chute à l'entraînement mercredi). Je dois voir si je peux être en état pour la descente, peut-être que je vais faire l'impasse sur le super-combiné, je ne sais pas... Je dois parler aux médecins car honnêtement, ce n'était pas moi sur la piste. Je félicite les trois médaillées, elles ont vraiment fait de belles courses, il n'y a rien à dire. Je suis déçue de n'avoir pas été dedans aujourd'hui, ma tête n'y était pas. Et c'est la plus grande déception pour moi."
Lara Gut (SUI/4e): "Je m'attendais à une piste difficile, sur laquelle il fallait se battre. Mais c'était finalement beaucoup plus simple que prévu. Il va falloir maintenant que je me réveille si je veux gagner une médaille".
Dominique Gisin (SUI/éliminée à 2 portes de l'arrivée): "C'est un peu la honte. Mais le bas de la piste tapait beaucoup et, avec l'ombre, je n'ai pas vu cette porte bleue. C'est dommage parce que j'ai fait une bonne course. Cela n'aurait toutefois pas suffi pour un podium. Cela me donne un sentiment de déjà-vu. Lors des grands événements, ça ne veut pas passer".
si/ag
Mondiaux de Garmisch, Super-G dames
1. Elisabeth Goergl AUT 1'23"82
2. Julia Mancuso USA + 0"05
3. Maria Riesch GER 0"21
4. Lara Gut SUI 0"44
5. Anna Fenninger AUT 0"82
6. Elena Curtoni ITA 0"83
7. Lindsey Vonn USA 0"84
8. Fabienne Suter SUI 0"93
9. Daniela Merighetti ITA 1"09
10. Anja Paerson SWE 1"17
11. Tina Maze SLO 1"24
12. Nicole Hosp AUT 1"43
13. Nadja Kamer SUI 1"54
14. Jessica Lindell-Vik. SWE 1"58
15. Britt Janyk CAN 1"60
Fin de saison pour Stefanie Köhle
Stefanie Köhle a mis un terme à sa saison en Coupe du monde en raison de blessures au genou droit contractées à l'entraînement la semaine dernière, a indiqué mardi la Fédération autrichienne de ski (ÖSV). L'athlète de 24 ans souffre de lésions au ménisque et au ligament croisé antérieur, déjà touché en 2003. Elle doit subir jeudi une opération et ne retrouvera pas la compétition avant six mois, selon l'ÖSV.