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Grosse déception suisse en super-G

Christof Innerhofer était déjà 4e du super-G des Mondiaux en 2009. [REUTERS - Wolfgang Rattay]
Christof Innerhofer était 4e du super-G des Mondiaux en 2009. - [REUTERS - Wolfgang Rattay]
La Suisse n'a toujours pas récolté de médaille aux Mondiaux de Garmisch. Lors du super-G, Didier Cuche a échoué au pied du podium. La course a été dominée par l'Italien Innerhofer, qui devance Reichelt et Kostelic.

La réussite continue de fuir les Suisses aux Mondiaux de Garmisch. Après Lara Gut mardi, c'est Didier Cuche qui a échoué à la 4e place du super-G, remporté par Christof Innerhofer.

En s'offrant un premier titre mondial,  l'Italien a prouvé qu'il était un spécialiste des pistes accidentées. En Coupe du monde, le skieur polyvalent de 24 ans s'est surtout distingué à Bormio (1er en 2008, 3e en 2010), une descente qui relève presque plus du rodéo que du ski alpin.

Une revanche sur le sort

Le coureur de Brunico a aussi pris une revanche sur le sort. Lors des derniers Mondiaux de Val d'Isère, c'est lui qui avait échoué à la quatrième place du super-G, à 0''05 de la médaille. On notera encore que le titre du super-G retourne en Italie, puisque Patrick Staudacher s'était imposé à Are/SWE en 2007.

A 60 centièmes de Innerhofer, l'Autrichien Hannes Reichelt a également décroché sa première médaille, lui qui avait remporté la "répétition générale" le week-end dernier à Hinterstoder/AUT.

Le bronze est revenu au "bluffeur" Ivica Kostelic. Davantage slalomeur que super-géantiste, le Croate avait déclaré en arrivant à Garmisch qu'il considérait ces Mondiaux comme une aimable parenthèse, voire même des vacances, lui qui mise tout cet hiver sur la Coupe du monde.

Les Suisses peu à l'aise sur la Kandahar

Au lendemain de Lara Gut, c'est au tour de Didier Cuche de finir "chocolat". [REUTERS - Ruben Sprich]
Au lendemain de Lara Gut, c'est au tour de Didier Cuche de finir "chocolat". [REUTERS - Ruben Sprich]

Sur un tracé très exigeant, long, verglacé et parsemé de bosses, Didier Cuche n'a pas totalement pu faire parler sa puissance. Tenant du titre, le Neuchâtelois a concédé plus d'une seconde au vainqueur. Quant à la médaille de bronze, elle lui a filé sous le nez pour 31 centièmes. "Quatrième, cinquième ou dixième... Peu importe car il n'y a pas de médaille au bout, a-t-il raconté. Aujourd'hui, on s'est tous sentis faibles, la piste est très dure, bosselée et le 95% se passe dans l'ombre. Cela secoue beaucoup et il est difficile de tenir les trajectoires. Je n'étais pas loin de subir la piste".

Carlo Janka ne s'est pas non plus montré assez "guerrier" sur la piste du Kandahar. Le Grison a terminé au 7e rang. Silvan Zurbriggen a été éjecté hors du top 10, tandis que Sandro Viletta et Tobias Grünenfelder ont été éliminés.

Concernant la suite du programme des joutes, la journée de jeudi sera consacrée aux entraînements de la descente. La bataille pour les médailles dans l'épreuve reine est programmée samedi. Avant cela, les dames en découdront en super-combiné vendredi.

"Il fallait imiter Bode Miller"

Christof Innerhofer (ITA/1er): "Je suis plus que content, la saison dernière a été si difficile pour moi. Cette année j'étais déjà content d'être revenu au niveau d'il y a deux ans. J'ai eu besoin de beaucoup de temps pour retrouver la confiance nécessaire pour courir. Lors des derniers super-G, j'ai noté que j'avais retrouvé les mêmes sensations. Je me suis dit aujourd'hui, va à fond pour ne rien regretter, cette course n'a lieu que tous les deux ans. J'ai regardé le passage de Bode Miller, il a tout risqué alors j'ai pensé qu'il fallait l'imiter. Les minutes à attendre dans l'aire d'arrivée étaient aussi difficiles qu'avant de se lancer. J'ai tremblé." 

Hannes Reichelt (AUT/2e): "Cette médaille a d'autant plus de valeur que c'était probablement le super-G le plus difficile de l'histoire. D'ordinaire ce genre de conditions de course ne me convient pas. Je suis étonné."

Ivica Kostelic (CRO/3e): "En Coupe du monde, on fait toujours attention au classement, aux points. Ici c'est la course d'un jour, alors on doit tout risquer, on joue une médaille. C'est ce que je me suis dit avant le départ. Je ne l'ai pas montré aux caméras mais à l'arrivée je me suis presque effondré de fatigue. C'était sûrement la course la plus difficile de toute ma carrière, toutes disciplines confondues. C'était très dur pour les articulations. Je dois dire que je n'avais pas prévu une médaille en super-G. Dans de telles conditions, j'avais anticipé que les skieurs d'expérience seraient favoris. Mais lors des finales de Coupe du monde l'an passé, j'avais fait une bonne course. Cette piste me plaît."

agences/mor

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Super-G messieurs (09.02)

1. Christof Innerhofer ITA 1'38"31
2. Hannes Reichelt AUT + 0"60
3. Ivica Kostelic CRO 0"72
4. Didier Cu
che SUI 1"03
5. Benjamin Raich AUT 1"34
6. Romed Baum
ann AUT 1"48
7. Carlo Janka SUI 1"72
8. Werner Heel ITA 1"82
9. Peter Fill ITA 2"03
10. Adrien T
héaux FRA 2"13
11. Michael Walchhofer AUT 2"20
12. Bode Miller USA 2"75
13. Silvan Zurbriggen SUI 2"81
14. Tommy Ford USA 2"90
15. Matteo Marsaglia ITA 2"95

Eliminés: Ligety, Krizaj, Viletta, Grünenfelder, Svindal, Guay, Pinturault.

Kostelic renonce au super-combiné

Le super-combiné messieurs des Mondiaux de Garmisch se déroulera lundi sans son grand favori. Ivica Kostelic, qui a critiqué le calendrier de ces joutes après avoir conquis la médaille de bronze du super-G, renonce à cette épreuve ainsi qu'à la descente de samedi.

Le forfait du leader de la Coupe du monde pour le super-combiné, dont il a remporté les trois épreuves disputées cet hiver, pourrait faire les affaires de Silvan Zurbriggen. Deuxième du combiné de Kitzbühel, le Valaisan devient le prétendant numéro un au titre mondial. Ivica Kostelic va rentrer en Croatie afin de préparer le géant et le slalom des championnats du monde, prévus en fin de semaine prochaine. Il va d'abord se ressourcer en passant trois jours au bord de la mer avant de reprendre l'entraînement.

"Ivica a besoin d'une pause. Son principal objectif est la quête du grand Globe de cristal. C'est plus important qu'une médaille supplémentaire", a expliqué son entraîneur Walter Hubmann. Kostelic, qui avait déjà critiqué la dangerosité de la Streif de Kitzbühel, a estimé qu'il faudrait "au moins" dix jours de pause avant des Mondiaux ou des JO. Pour mémoire, la Coupe du monde avait encore fait escale le week-end dernier à Hinterstoder/AUT.

"Ce n'est pas raisonnable, ni pour éviter les blessures, ni pour la qualité de notre sport", a estimé le coureur de Zagreb. "Nous avons consommé autant d'énergie qu'une centrale nucléaire en super-G. Mon dos et mes genoux en ont aussi pâti."