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Jean-Baptiste Grange n'a pas flanché

Jean-Baptiste Grange n'a pas tremblé pour confirmer son statut de favori. [Michael Leckel]
Jean-Baptiste Grange n'a pas tremblé pour confirmer son statut de favori. - [Michael Leckel]
Déjà en tête après la première manche, Jean-Baptiste Grange n'a pas craqué. Le Français décroche son premier titre mondial lors du slalom de Garmisch-Partenkirchen en devançant Jens Byggmark et Manfred Mölgg. Côté suisse, c'est la soupe à la grimace.

Les Français se sont offert un bouquet final grâce à Jean-Baptiste Grange aux Mondiaux de Garmisch-Partenkirchen. En verve depuis le début de l'année (succès à Schladming et Kitzbühel notamment), le skieur de Valloire a assumé avec brio son statut de favori, s'offrant la première médaille d'or de sa carrière lors du slalom de clôture.

La revanche de Val d'Isère

En tête après la manche initiale, Grange a tenu le choc l'après-midi. Il faut dire qu'il n'est pas du genre à craquer sur les seconds tracés: en Coupe du monde, il affiche un impressionnant 6/6 lorsqu'il pointe en tête à l'issue du premier parcours. Le Suédois Jens Byggmark (2e à 0''43) et l'Italien Manfred Mölgg (3e à 0''61) n'ont pu qu'applaudir.

Grange a aussi pris une sacrée revanche sur les derniers Mondiaux de Val d'Isère en 2009. Déjà étiqueté comme favori à l'époque, le Savoyard avait flanché devant son public, essuyant des éliminations en seconde manche du slalom et du super-combiné alors que le podium lui était promis.

Depuis Michel Vion en 1982 à Schladming (combiné), l'équipe masculine française n'avait plus jamais été titrée dans une épreuve individuelle des Mondiaux. En tenant compte des dames, il faut remonter à Régine Cavagnoud en 2001 à St-Anton.

La débâcle helvétique

Silvan Zurbriggen est passé totalement à côté des ses Mondiaux. [REUTERS - Wolfgang Rattay]
Silvan Zurbriggen est passé totalement à côté des ses Mondiaux. [REUTERS - Wolfgang Rattay]

Les Suisses ont eux bu le calice jusqu'à la lie, Silvan Zurbriggen et ses coéquipiers sombrant de concert.  Le Valaisan a enfourché dès les premières portes, comme en super-combiné. Ces deux éliminations sont symptomatiques: le coureur de Brigue se trouve au fond du trou. Lui-même le reconnaît: "La forme n'est plus là. A l'entraînement, je me sens à l'aise. Mais pour les courses, le ver est dans la pomme", a-t-il lâché.

Euphorique en début de saison, Zurbriggen quitte Garmisch avec une 12e place (en descente) comme meilleur résultat: "Je vais mettre ces Mondiaux dans une boîte et la fermer", a-t-il imagé. Le polyvalent valaisan a aussi admis qu'il avait été trop gourmand cet hiver: "Ce n'est plus possible de s'aligner dans toutes les disciplines. En slalom, je n'ai fait que sept jours d'entraînement depuis novembre. Je ne peux plus rivaliser avec les spécialistes", a-t-il noté.

Le Moldave Imboden meilleur... Suisse

Derrière leur vacillant leader, les autres Suisses ont perdu leurs illusions dès la première manche. Marc Gini sur une grosse faute. Et Justin Murisier avec une prestation indigne de son talent. "La piste était encore skiable (réd: il avait le dossard n°30). Mais dès les premières portes, je n'ai pas trouvé le bon rythme. Je ne 'sentais' pas la neige, a regretté le Bagnard, finalement 25e à 5''56 de Grange.

Seul Suisse classé dans le top 30 le matin, Markus Vogel a imité ses coéquipiers l'après-midi en partant à la faute (27e au final). Dans leur discipline "cancre", les slalomeurs helvétiques n'étaient certes pas attendus au sommet. Mais de là à imaginer une telle débâcle...

Ironie du sort pour Swiss-Ski, c'est le banni grison Urs Imboden (36 ans) qui a terminé meilleur Suisse du jour, comme lors du slalom des Mondiaux de Val d'Isère en 2009... Le Moldave d'adoption s'est classé au 14e rang.

Grange: "l'attente était horrible, c'était long"

Jean-Baptiste Grange (FRA/1er: C'était une course dure, incroyable. Je n'ai pas bien dormi ce matin, à 4 heures j'avais déjà les yeux grands ouverts. Je me suis bien mis dans la course, j'ai fait une très bonne première manche. J'ai l'habitude de gérer ce genre de situations en partant 30e. Mais là je peux vous dire que c'était horrible, c'était long. J'avais un peu mes démons de 2009 (championnats du monde à Val d'Isère) qui revenaient. J'avais fait le boulot en 2009 et finalement je n'avais rien eu au bout. Je me suis accroché, je me suis fait confiance. Champion du monde ! Je succède en slalom à Jean-Noël Augert (ndlr: sacré en 1970). C'est un énorme plaisir d'y être arrivé.

Manfred Mölgg (ITA/3e): Je dois dire que j'étais parfaitement calme aujourd'hui. Mais il n'est jamais facile en se retrouvant deuxième après la première manche de répéter cette performance. J'ai pris un bon départ et, ensuite, commis une petite faute en heurtant un piquet avec un ski. Mais j'ai pu reprendre de la vitesse. Je ressentais de bonnes sensations à l'entraînement ces derniers jours et, après des mois de travail, j'ai une médaille. Je suis simplement heureux. J'ai entendu ma soeur Manuela pousser un grand cri quand j'ai franchi la ligne. Je ne l'ai pas encore embrassée. Hier, elle avait fini sixième (en slalom). Et maintenant, nous l'avons cette médaille.

agences/mor

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Slalom messieurs (20.02)

1. Jean-Baptiste Grange FRA 1'41"72
2. Jens Byggmark SWE + 0"43
3. Manfred Mölgg ITA 0"61
4. Mario Matt AUT 0"82
5. Julien Cousineau CAN 0"87
6. Naoki Yuasa JPN 0"96
7. Cristian Deville ITA 1"06
8. Ivica Kostelic CRO 1"16
9. Manfred Pranger AUT 1"31
10. André Myhrer SWE 1"50
11. Axel Baeck SWE 1"77
12. Mattias Hargin SWE 1"87
13. Mitja Vale
ncic SLO 1"91
14. Urs Imboden
MDA 2"06
15. Nolan Kasper USA 2"11
25. Justin Murisier SUI 5"56
27. Markus Vogel SUI 6"03
37. Marc Gini SUI 15"02

Eliminé en première manche: Silvan Zurbriggen.

Svindal forfait pour Bansko

Le Norvégien Aksel Lund Svindal (28 ans), souffrant du genou gauche, fera l'impasse sur l'étape de Coupe du monde de Bansko, en Bulgarie, les 26 et 27 février. Le récent champion du monde du super-combiné est rentré à Oslo après avoir terminé quatrième du slalom géant disputé vendredi à Garmisch-Partenkirchen.