Christine Lagarde s'est déclarée mercredi . "J'ai décidé de présenter ma candidature à la direction générale du Fonds monétaire international", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Paris.
"Cette décision je l'ai prise après mûre réflexion et en accord avec le président de la République Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon qui me soutiennent totalement dans cette démarche", a-t-elle ajouté, assurant vouloir "recueillir le plus large consensus".
Soutien européen mais pas mondial
En fin de semaine dernière, dans la foulée de la démission de Dominique Strauss-Kahn après son inculpation à New-York, les Européens ont multiplié les soutiens en faveur de la Française.
Berlin, Londres et Rome ont appuyé sa candidature avant qu'elle ne l'annonce. Jusqu'ici, les Etats-Unis, dont le soutien est crucial, et le Japon ne l'ont pas publiquement adoubée. Paris devrait profiter du sommet du G8 qui commence jeudi à Deauville (ouest de la France) pour tenter d'obtenir le soutien officiel de Washington et s Etats-Unis et Tokyo à cette candidature.
Les cinq grands Etats émergents du groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont eux fermement dénoncé, mardi dans une déclaration commune, la règle tacite qui voit un Européen diriger le FMI et un Américain présider la Banque mondiale. Etre Européenne ne doit pas "constituer un handicap", a estimé Christiine Lagarde mercredi.
bur-aue/fjb/so
Tout n'est pas encore joué
Après le G8, cette candidature devra encore surmonter des obstacles. La justice française pourrait en effet annoncer le 10 juin, jour de la clôture des candidatures au FMI, si elle ouvre une enquête sur Christine Lagarde pour sa gestion controversée d'une affaire tentaculaire liée à l'homme d'affaires Bernard Tapie - ce qui ruinerait ses chances.
La ministre française a dit avoir "toute confiance" dans l'enquête en cours et la "conscience parfaitement tranquille".
agences/pym
Affaire Tapie: "la conscience tranquille"
Elle a exclu de renoncer à sa candidature même si la justice française ouvrait une enquête sur sa gestion controversée du dossier lié à l'ex-homme d'affaires Bernard Tapie.
La justice pourrait se prononcer le 10 juin, jour de la clôture des candidatures au FMI, sur l'éventuelle ouverture d'une enquête pour "abus d'autorité".
Il est reproché à la ministre d'avoir approuvé, en 2007, le recours à un tribunal arbitral privé pour solder le contentieux qui opposait Bernard Tapie aux liquidateurs du Crédit Lyonnais, ex-banque publique française, autour de la vente litigieuse de la firme d'articles de sport Adidas.
Au bout du compte, il en était ressorti pour l'Etat et les contribuables français une facture de 385 millions d'euros.
"Si l'enquête devait aller plus loin, je maintiendrais ma candidature (...) J'ai toujours agi dans l'intérêt de l'Etat et dans le respect absolu de la loi", a martelé Christine Lagarde.