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Le CICR inquiet de la situation humanitaire en Libye

Copy of Un rebelle brandit le drapeau libyen près du champ de bataille de Ras Lanuf. [Goran Tomasevic]
Les combats en Libye rendent la situation humanitaire critique sur le terrain selon le CICR. - [Goran Tomasevic]
La situation humanitaire en Libye est de plus en plus précaire sur le plan médical, a affirmé mardi le Comité international de la Croix-Rouge. Certains médicaments manquent et une épidémie de rougeole se répand dans le sud du pays. Un bombardement des forces loyales à Mouammar Kadhafi a également fait 11 morts à Misrata.

"Le manque de médicaments et le départ d'une partie du personnel étranger ont créé un sérieux problème dans le domaine de la santé", a déclaré à la presse le chef de la délégation du CICR à Tripoli, Paul Castella, de retour de mission à Genève.

La situation est particulièrement préoccupante dans le sud-ouest, à Sabha (800 km au sud de Tripoli). Des malades meurent faute de vaccins, de dialyses et de liquide intraveineux. "L'épidémie de rougeole se répand au Tchad", a affirmé Paul Castella.

"Nous sommes très inquiets, car cela pourrait devenir une tragédie", a-t-il ajouté. Il a précisé que la population touareg est la plus touchée par l'épidémie de rougeole.

Pas de crise alimentaire

Dans la zone côtière sous contrôle du gouvernement de Mouammar Kadhafi, le CICR n'a pas identifié de crise alimentaire. Le système mis en place par les autorités de Tripoli permet aux gens de vivre. Les salaires sont payés, de même que les retraites, et chaque famille touche par mois environ 300 euros de subventions pour se nourrir.

"Cela permet aux familles de vivre correctement", a déclaré Paul Castella. "Pour l'instant, nous ne constatons pas de détérioration sur le plan alimentaire", a-t-il affirmé.

Impact psychologique

Il a par contre souligné "l'énorme impact psychologique" des opérations militaires sur une population qui n'a jamais été préparée à la guerre.

Le nombre de consultations pour traumatisme psychologique ne cesse d'augmenter. Les femmes refusent d'allaiter leur enfant dans une situation de stress provoquée par les bombardements de l'OTAN et les survols des avions de la coalition, a expliqué Paul Castella.

La situation humanitaire pourrait devenir critique si le conflit se prolonge, a averti le responsable du CICR. Il a insisté sur le caractère dynamique du conflit, en indiquant que "les fronts ne sont pas figés" et que de nouveaux déplacements de population pourraient avoir lieu.

Visites aux détenus

L'organisation a pu visiter jusqu'ici un millier de prisonniers, dont 500 aux mains des rebelles dans la région de Benghazi et Misrata et, du côté du gouvernement, depuis un accord signé à la mi-mai, 460 détenus dans deux centres de détention à Tripoli et près de 40 au sud de la capitale.

Le CICR a désormais accès à l'ensemble du territoire libyen. Une équipe a pu se rendre la semaine dernière dans le Djebel Nafusa pour la première fois, en passant par la Tunisie. Paul Castella a qualifié de "très bonne" la collaboration tant avec les autorités de Benghazi que de Tripoli.

Le CICR dispose à Benghazi de 35 délégués avec 70 employés locaux et à Tripoli de 15 délégués avec 40 locaux.

ats/mre

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11 morts à Misrata

Onze personnes ont été tuées mardi et 57 autres blessées dans des bombardements des forces loyales à Mouammar Kadhafi à Misrata, une enclave rebelle dans l'ouest de la Libye, a-t-on appris auprès des insurgés.

"Onze personnes ont été tuées et 57 blessées, la plupart sont des civils", a déclaré à l'AFP un membre de la rébellion à Misrata, joint par téléphone. Plus tôt dans la journée, cinq rebelles ont été tués dans des affrontements avec les forces loyalistes à l'entrée ouest de Misrata, enclave rebelle située à 200 km à l'est de Tripoli, selon les insurgés.

La rébellion, qui peine à progresser sur le front Est, se trouve à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale Tripoli, bastion du régime, au moment où la France a décidé d'arrêter de parachuter des armes aux insurgés.