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Syrie: la répression se durcit malgré les critiques

Capture d'écran d'une manifestation à Ma'arrat al-Numan, en Syrie, le 7 août 2011. [KEYSTONE - SHAAM NEW NETWORK/HANDOUT]
Capture d'écran d'une manifestation à Ma'arrat al-Numan, en Syrie, le 7 août 2011. - [KEYSTONE - SHAAM NEW NETWORK/HANDOUT]
De plus en plus isolé sur la scène internationale, le régime al-Assad n'infléchit pas sa position. Dimanche, une nouvelle vague de répression sanglante a causé la mort de 54 personnes.

Ces derniers jours, les appels internationaux se sont multipliés pour que le régime de Bachar al-Assad mette un terme au bain de sang. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté samedi le chef de l'Etat syrien à mettre fin à la répression meurtrière. Dimanche, le Pape Benoît XVI s'est pour sa part dit "vivement préoccupé" et a appelé les autorités syriennes à "répondre aux aspirations légitimes" de leur population.

De leur côté, Paris et Berlin envisagent de nouvelles mesures contre Damas, notamment un gel des importations de pétrole et de gaz syrien (environ 90% du pétrole syrien est exporté vers l'UE). La Turquie, pays voisin de la Syrie, s'est déclaré "à bout de patience". La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a chargé le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, qui se rend mardi à Damas, de demander à la Syrie de "renvoyer ses soldats dans leurs casernes".

Les Arabes se joignent aux protestations

Signe de l'isolement croissant du régime syrien, les officiels arabes, dont le poids lourd saoudien, se sont joints ce week-end aux protestations internationales contre la répression. Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a appelé dimanche les autorités syriennes "à mettre fin immédiatement à tous les actes de violence et aux campagnes sécuritaires contre les civils".

Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a quant à lui annoncé le rappel de son ambassadeur à Damas, dans un communiqué au ton inhabituellement sévère à l'égard des dirigeants syriens.

Lors d'un entretien avec le ministre libanais des Affaires étrangères le 7 août, Bachar al-Assad a justifié la répression par une lutte contre des "hors-la-loi".
Lors d'un entretien avec le ministre libanais des Affaires étrangères le 7 août, Bachar al-Assad a justifié la répression par une lutte contre des "hors-la-loi".

Bachar al-Assad semble pourtant rester sourd aux menaces, et rien ne semble pouvoir arrêter son implacable machine de guerre. L'armée syrienne a de nouveau eu recours à la force pour mater la contestation dimanche.

Selon le chef de la Ligue syrienne des droits de l'Homme Abdel Karim Rihaoui, des chars envoyés à l'assaut de Deir Ezzor, à 430 km au nord-est de Damas, ont tué 42 civils, tandis qu'au moins dix civils ont trouvé la mort à Houlé, dans la province de Homs (centre).

Bachar al-Assad se justifie

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) rapporte quant à lui que deux personnes ont été tuées dimanche à Idleb (nord-ouest) par les tirs des forces de sécurité qui ont ouvert le feu sur la foule participant aux funérailles d'une personne décédée à l'aube.

Le même jour, lors d'un entretien avec le ministre libanais des Affaires étrangères Adnane Mansour, Bachar al-Assad a justifié les interventions sanglantes de son régime par une lutte contre des "hors-la-loi qui coupent les routes, ferment les villes et terrorisent la population".

Depuis le début le 15 mars de la contestation en Syrie, plus de 1600 civils ont été tués et au moins 12'000 arrêtés, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

agences/tur

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