Peter Gilliéron, président de l'Association suisse de football (ASF), qui est aussi membre du Comité exécutif de l'UEFA, confirme que l'affaire constitue l'un des thèmes abordés lors du Congrès de l'UEFA à Chypre. "Faire appel à des tribunaux civils et ignorer les verdicts des tribunaux du sport, en l'occurrence responsables, contrairement à des déclarations explicitement données et signées, provoque l'étonnement", explique Peter Gilliéron.
"Il s'agit malheureusement de faits qui nuisent à notre image. J'entends beaucoup de voix s'étonner que de telles choses arrivent en Suisse", déclare-t-il.
Sion à l'origine de l'affaire
Selon le président de l'ASF, l'origine de toute cette affaire n'est à rechercher ni à l'UEFA, ni à l'ASF, mais bien au
"FC Sion et à son président. Il a conclu un contrat avec un joueur qui était sous contrat de trois ans avec un autre club.
Et il a ensuite ignoré l'interdiction de transfert prononcée par la FIFA"
, rappelle M.Gilliéron, en faisant allusion à l'engagement du gardien égyptien Essam El-Hadary en février 2008.
Peter Gilliéron soutient totalement les deux forfaits prononcés par l'UEFA en faveur du Celtic Glasgow, battu par Sion sur le terrain (0-0/3-1) en barrages de l'Europa League. "Les mesures de l'UEFA sont les bonnes. Non seulement le football, mais aussi le sport car la FIFA ou le Comité international olympique siègent en Suisse, sont en danger si les règlements des associations sont mis en cause en faisant appel à des tribunaux civils. Il est inacceptable que ces règlements soient ignorés et que la qualification de joueurs soit obtenue devant un tribunal civil", argumente Peter Gilliéron.
Menace de chaos
L'homme fort du football suisse souligne en outre que ce n'est pas l'ASF qui a qualifié les six transferts du club valaisan cet été, mais un tribunal de Martigny. "Nous avons respecté le verdict, mais nous ne l'approuvions absolument pas. L'UEFA ne peut pas tolérer que la qualification de joueurs soit atteinte d'une telle manière. Cela conduirait le football européen dans un chaos. Il faut prendre en compte les conséquences si des activités semblables se produisaient dans les 52 autres associations."
M.Gilliéron réfute le parallèle avec l'affaire Bosman. "Dans le cas de Sion, il ne s'agit pas de la liberté personnelle d'un footballeur, mais de la question si six joueurs peuvent disputer des matches de compétition pour leur club", explique-t-il encore.
Démarches dommageables
Il estime par ailleurs que le droit de se défendre n'a jamais été enlevé à Christian Constantin. "La juridiction sportive s'occupe intensivement de ses requêtes. Les appels continus aux tribunaux civils ou la lettre adressée au Conseil fédéral demandant une intervention auprès de l'UEFA et la FIFA sont dommageables pour le sport et pour la Suisse."
Et le président Gilliéron de conclure: "Je me demande s'il est acceptable de mettre en péril la réputation de la Suisse auprès du monde du sport parce que le FC Sion a effectué un transfert non autorisé et son président se révolte au lieu d'accepter et de respecter entièrement la sanction prononcée."
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