Le FC Sion a signé un nouveau coup de théâtre en réclamant en justice 10 millions d'euros à la Fédération française de football (FFF) dans le cadre de son litige avec l'UEFA. Pendant ce temps, sur un autre front, les parties en présence ont été entendues durant de longues heures jeudi devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
L'audience marathon a débuté à Lausanne à 14h00 et n'était pas terminée jeudi en milieu de soirée. Le président sédunois Christian Constantin ne s'était pas déplacé - "Je n'aurais rien eu à dire et les discussions se tenaient en anglais", a-t-il justifié - mais il avait délégué ses avocats Alexandre Zen-Ruffinen et Dominique Dreyer et son directeur général Domenicangelo Massimo. L'enjeu: la réintégration du FC Sion en Europa League, que le club réclame à l'UEFA.
Sion avait décroché son billet pour la poule I avant d'en être exclu par l'UEFA pour avoir aligné des joueurs qui, aux yeux des instances officielles du football, n'étaient pas qualifiés,
Sion ayant en effet fait jouer dans la compétition des recrues engagées durant l'été. Or, le club valaisan était frappé par la FIFA d'une interdiction de recrutement en guise de sanction pour l'engagement irrégulier du gardien égyptien El Hadary en 2008. Sion a été exclu de l'Europa League et le Celtic Glasgow réintégré à son profit, dans un groupe qui réunit aussi Rennes, l'Atletico Madrid (présent à Lausanne jeudi) et l'Udinese.
Les deux parties ont été entendues par trois juges suisses, Me Hans Nater (président), Me Patrick Lafranchi et Me Jean Gay. Le verdict du TAS sera connu ultérieurement, à une date non précisée, mais M. Constantin ne se fait pas beaucoup d'illusions: "Avec deux des trois juges de leur côté, le TAS est le bras armé de l'UEFA et de la FIFA", a-t-il déclaré, avant d'annoncer, en cas de jugement défavorable, un recours devant le Tribunal fédéral (TF).
Sion monte à Paris
Sans attendre, le FC Sion porte le fer au niveau européen. Juste avant que ne débute l'audience à Lausanne, un cabinet d'avocats missionné par le club, le cabinet BBDO, avait lâché une petite "bombe" en annonçant que le FC Sion assignait en justice "sur le fond" la Fédération française de football (FFF) devant le Tribunal de Paris. En demandant 10 millions d'euros, soit 12,5 millions de francs.
Interrogé par "Sportinformation", Christian Constantin explique cette revendication par le respect du droit européen: "On nous a expulsés de l'Europa League en alléguant que nous
n'avions pas le droit de saisir la justice civile pour obtenir les autorisations de jouer (ndlr: pour les six joueurs concernés, qui avaient tous entre-temps obtenu un passeport de jeu de la SFL et des autorisations de la justice suisse, précise le président). Cette sanction est contraire à l'engagement pris en 2001 par la FIFA et l'UEFA vis-à-vis de la Cour européenne d'adapter leurs statuts à la justice civile."
Plus directement, le communiqué du cabinet BBDO précise que "la fédération a violé les engagements qui permettent aux joueurs de saisir les juridictions sportives ou les juridictions de droit commun". Et comme la FFF a enregistré l'inscription de Rennes en Europa League, son assignation en justice se justifierait.
L'UEFA est un consortium d'organisations nationales dont fait partie la FFF, Rennes faisant lui-même partie de la FFF, donc tout se tient, estime en substance Christian Constantin, qui évoque aussi les accords bilatéraux entre la Suisse et l'Europe pour justifier sa démarche.
En Espagne et en Ecosse aussi
"Nous allons aussi assigner en justice dans la foulée les autres fédérations (écossaise pour le Celtic Glagow, espagnole pour l'Atletico Madrid), précise-t-il. "Mais pas la justice italienne car elle est trop lente."
La FFF, interrogée par l'AFP, a reconnu avoir reçu du club valaisan "un gros dossier". Elle juge "rocambolesque et surréaliste" son assignation. "On ne voit pas ce que la FFF a à faire dans une affaire qui concerne l'UEFA. On n'a pas à être là et on va essayer de le faire comprendre au tribunal", dit-elle.
si/hdel
Tout récemment...
Devant la justice civile, Sion vient d'essuyer une défaite avec la récente invalidation par le Tribunal cantonal valaisan des mesures provisionnelles qui avaient permis au club d'aligner ses nouvelles recrues (Mutsch, Feindouno, Gabri, Glarner, Ketkeophomphone et Gonçalves) en Championnat.