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Neuchâtel Xamax exclu du championnat

Le proprietaire de Neuchatel Xamax Bulat Chegaev, lors de la rencontre de football de superleague entre Neuchatel Xamax et le FC Bale, ce dimanche 11 decembre 2011 au Stade de La Maladiere de Neuchatel. (KEYSTONE/Sandro Campardo) [Sandro Campardo]
Le championnat de Super League reprendra en février avec 9 équipes. - [Sandro Campardo]
Le football helvétique a perdu un de ses clubs emblématiques dans le championnat professionnel. Neuchâtel Xamax s'est vu retirer sa licence par la Swiss Football League et disparaît avec effet immédiat de la Super League. Le FC Sion et le Lausanne Sport profitent de cette exclusion, mais Martin Rueda et Christian Constantin ont surtout fait part de leur tristesse.

Xamax s'est vu retirer sa licence avec effet immédiat par la commission de discipline (CD) de la Swiss Football League (SFL) pour manque de garanties financières "Nous n'avons pas reçu les documents attestant que la première équipe a les moyens financiers pour finir la saison d'Axpo Super League.

Cela constitue une infraction grave à nos règlements, et nous n'avions pas d'autre choix que de retirer la licence", a argumenté le président de la CD Daniele Moro. Le soupçon de contrefaçon pesant contre le club, qui a valu une inculpation pour faux dans les titres à son patron tchétchène Bulat Chagaev en rapport avec la production d'un document de la Bank of America, a constitué une circonstance aggravante

Xamax peut s'opposer au verdict dans les cinq jours auprès du Tribunal de recours de la Swiss Football League, mais la CD a d'ores et déjà décidé, vu la gravité des faits, de ne pas accorder d'effet suspensif.  Xamax pourra au mieux repartir en Première ligue Promotion la saison prochaine, pour autant que le club ne soit pas mis en faillite, a expliqué le nouveau directeur de la Ligue Claudius Schäfer.

Menace de faillite

En cas de faillite - l'ardoise du club est estimée à quelque 8 millions de francs -, la première équipe pourra redémarrer au mieux en 2e ligue interrégionale. Pour autant encore qu'une nouvelle entité reprenne le flambeau. Par ailleurs, même si un repreneur providentiel devait se manifester ces prochains jours et mettre rapidement des millions sur la table, Claudius Schäfer a exclu que Xamax puisse encore commencer le 2e tour.

C'est la première fois que les instances du football suisse prononcent ainsi un retrait de licence. Wettingen, Lugano, Lausanne-Sports et Servette avaient dû subir une relégation d'office entre 1993 et 2006, mais c'était pour cause de faillite. En 2006, avec la chute de Servette, le 2e tour s'était déjà disputé à neuf équipes. En l'état, il n'y aura donc pas d'équipe directement reléguée de Super League sur le plan sportif au terme de la saison. Le dernier (Sion actuellement) disputera le barrage de promotion-relégation avec le deuxième de Challenge League. Et l'avant-dernier serait automatiquement sauvé.

Martin Rueda devrait faire tourner son effectif. [KEYSTONE - Dominic Favre]
Martin Rueda devrait faire tourner son effectif. [KEYSTONE - Dominic Favre]

Lausanne grand gagnant

La Super League, qui reprend ses droits le 4 février, se terminera donc à neuf équipes. Grand "gagnant" de ces affaires extra-sportives, le FC Lausanne-Sport, qui devait justement défier Xamax à la reprise, se retrouve désormais 8e au classement.  Avant la trêve, le club de la Pontaise était largement dernier avec 8 points de retard sur GC, alors barragiste. La formation de Martin Rueda profite donc des malheurs du FC Sion et de Neuchâtel Xamax pour se positionner au-dessus de la barre, synonyme de maintien en Super League.

L'entraîneur de Lausanne et ancien joueur de Xamax n'a pas caché sa tristesse: "ce qui vient de se produire est vraiment dommage. J'ai vécu de fantastiques années à Neuchâtel."

Quant au club de Christian Constantin, puisque la dernière place ne rime désormais plus avec "Challenge League", il n'est plus menacé d'une relégation immédiate. Dans la situation actuelle, l'équipe valaisanne est assurée de disputer le barrage de promotion relégation.

"Cela m'attriste car on perd une excellente équipe de football. Il faut que Xamax se reconstruise au niveau régional. Mais retrouver un président comme Gilbert Facchinetti l'a été sera très compliqué",  a réagi le président du FC Sion, par ailleurs ancien joueur de Xamax, sur le site du Matin. "Je n'ai jamais souhaité une faillite de Xamax pour sauver le FC Sion. Je me serais de toute façon débrouillé pour m'en sortir tout seul", conclut Christian Constantin.

Gilbert Gress, ancien entraîneur à succès de Xamax, s'est aussi exprimé sur le site du Matin: "on n'a que ce qu'on mérite. Ce retrait de licence, ce n'est malheureusement pas une surprise. Chagaev n'est pas le seul à avoir commis des erreurs, ses prédécesseurs en ont faites avant lui. Mais quand ce Monsieur est arrivé et qu'il a viré tout le monde dans les bureaux et dans le contingent, on a compris qu'il n'avait ni éducation, ni respect. Après, ce ne fut qu'une succession de décisions incompréhensibles. A une certaine époque, on parlait des clubs suisses quand ceux-ci créaient l'exploit en Coupe d'Europe. Je pense à Grasshopper, à Zurich, à Xamax évidemment aussi. Maintenant, on m'apostrophe dans la rue à Strasbourg pour me parler de Xamax et de Sion à cause des affaires. C'est toute la différence, malheureusement."

si/bao

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La tristesse du Conseil d'Etat

Philippe Gnaegi (PLR): "Je suis à la fois fâché et triste de ce qui s'est passé pour un club qui a fait rayonner Neuchâtel." Le ministre des sports relève qu'en six mois "une personne" est parvenue à mener le club de Xamax dans une telle situation. Philippe Gnaegi rappelle que le club dirigé par Bulat Chagaev doit encore payer pour des millions de francs de factures.

Thierry Grosjean (PLR) (sur le site du Matin): "C'est le début d'un renouveau dans d'autres conditions, j'espère avec une nouvelle direction et dans un autre esprit. J'irai voir Xamax même en 3e ligue, ça m'est égal, le sport, son esprit et les gens qui seront là me sont tellement plus importants que l'esprit qui prévaut actuellement."

Claude Nicati (PLR) (sur le site du Matin): "Mieux vaut une fin effroyable qu'un effroi sans fin. Je crois que cela avait assez duré. Je suis navré pour tous ceux qui s'intéressent au foot mais je crois que c'était inéluctable. Ma foi tant pis !"

Jean Studer (PS)(sur le site du Matin): "Une triste nouvelle! Xamax est un acteur important dans l'histoire récente de ce canton par l'émulation qui avait pu être créée par les exploits du club. C'est le constat aussi que les dérives auxquelles nous avons pu assister ces derniers mois ne pouvaient aboutir vraisemblablement qu'à une telle issue. Et, finalement, c'est l'espoir que cette issue permette de reconstruire sur des bases moins aléatoires, moins brutales et plus solides."

Gisèle Ory (PS) (sur le site du Matin): "Beaucoup de tristesse. On sait que les fautes sont partagées, on a eu des problèmes difficiles à résoudre. Comment pourrait-on dire que c'est la faute de l'un ou de l'autre? Le club est une affaire privée donc le canton n'est pas compétent dans cette affaire. Mais nous espérons trouver des personnes suffisamment compétentes pour le sortir de là."