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Josef Fritzl avoue sa totale culpabilité

Josef Fritzl et son désormais célèbre classeur, mardi lors du procès.
Josef Fritzl et son désormais célèbre classeur, mardi lors du procès.
L'Autrichien Josef Fritzl change de stratégie: il se reconnaît coupable de tous les chefs d'accusation, y compris du meurtre de l'un des enfants né de l'inceste avec sa fille, qu'il avait séquestrée et violée pendant 24 ans.

L'accusé s'était jusqu'à présent seulement reconnu coupable des
chefs d'accusation de viols, inceste, séquestration et menaces
aggravées, récusant ceux de meurtre - passible de la prison à vie,
la peine la plus lourde encourue par Fritzl - et d'esclavage.

"Je reconnais être coupable de tous les chefs d'accusation
inscrits dans l'acte d'accusation", a-t-il déclaré au début du
troisième jour de son procès. La présidente Andrea Humer lui a
demandé ce qui l'a poussé à changer radicalement de position. "Le
témoignage filmé de ma fille", a-t-il laconiquement répondu avant
de répéter: "je reconnais être coupable, je regrette".

Débats raccourcis?

La veille et lundi, le tribunal avait visionné les onze heures
du témoignage vidéo bouleversant de sa fille Elisabeth. Dans l'acte
d'accusation, le procureur Christiane Burkheiser impute à Fritzl la
responsabilité de la mort en 1996, dans la cave-cachot de la
demeure familiale à Amstetten, à 130 km à l'ouest de Vienne, deux
jours après sa naissance, d'un nourrisson auquel il avait, selon sa
fille, refusé des soins extérieurs.



Le changement de stratégie de l'accusé pourrait avoir pour
conséquence de raccourcir les débats, la présentation des rapports
des différents experts, à l'exception de celui de l'experte
psychiatre, Adelheid Kastner, n'étant peut-être plus vraiment
utile. Le verdict était en principe prévu pour jeudi
après-midi.

Internement demandé

Selon l'experte Adelheid Kastner, Josef Fritzl doit être interné
en centre psychiatrique car il y a risque de récidive, a-t-elle
affirmé mercredi devant la Cour d'assises de Sankt-Pölten. "Le
danger persiste qu'il commette à nouveau des actes graves s'il
n'est pas soigné, c'est pourquoi il sera nécessaire qu'on le traite
et cela jusqu'à ce qu'on puisse dire qu'il n'est plus dangereux",
a-t-elle indiqué devant le tribunal.



"Aussi les conditions sont-elles données pour qu'on le place dans
un centre psychiatrique spécialisé", a-t-elle ajouté. Avant le
procès, dans un rapport de 130 pages dont des extraits avaient
filtré dans la presse, Adelheid Kastner avait déclaré l'accusé
pénalement responsable de ses actes mais avait aussi décelé chez
Josef Fritzl, 73 ans, des troubles graves de la personnalité et des
déviances sexuelles. La procureure, Christiane Burkeiser, avait
réclamé lundi dans l'acte d'accusation l'internement de Fritzl dans
une institution spécialisée pour une durée indéterminée.



agences/ps

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La fille assiste à une partie des débats

Elisabeth, la fille que Josef Fritzl a séquestrée et violée pendant 24 ans dans sa cave-cachot, a assisté mardi à une partie du procès à huis clos de son père dans la cour d'assises de Sankt-Pölkten, affirme mercredi le quotidien autrichien Kurier.

La victime, âgée de 42 ans, n'a pas pris part aux débats mais aurait suivi la projection de sa propre déposition, enregistrée en vidéo, dans le prétoire, selon ce journal. Kurier avance qu'Elisabeth souhaitait "collecter des impressions" et observer les réactions de son père pour les intégrer à un livre qu'elle projette d'écrire sur son calvaire.

Les avocats de l'inculpé, Rudolf Mayer, et de la victime, Eva Plaz, ainsi que le porte-parole du tribunal, n'ont pas souhaité commenter cette information. Me Mayer a simplement indiqué que "des personnes étaient présentes" dans la salle, mais que le secret du huis clos lui interdisait de donner plus de détails.