Mirax a ainsi terminé cette semaine son plan de dépôt pour mise
à l'enquête publique du projet d'hôtel et de résidences. Le groupe
a également cette semaine aussi mandaté la SCH, la Société Suisse
de Crédit Hôtelier, pour réaliser une expertise sur la nature
véritablement hôtelière du projet, une exigence légale en Valais
qui découle de la Lex Koller.
Malgré l'abandon et la vente d'autres projets, malgré une
réduction des budgets jusqu'à 30% pour faire face à la crise
économique et financière qui frappe aussi la Russie, Mirax
maintient donc - pour l'instant en tout cas - son projet suisse.
Mais le groupe recherche assidûment des liquidités pour la suite de
ses opérations.
Solution auprès d'une banque suisse ?
Maxim Temnikov, l'un
des cinq membres du conseil d'administration et actionnaire de
Mirax, l'a confirmé mercredi à l'envoyé spécial de la RSR à Moscou,
Gaëtan Vannay. Il indique que le groupe a fait appel à l'Etat
russe, pour bénéficier de son plan d'aide à l'économie nationale.
Mais ce dernier ne concerne que des projets sur territoire
russe.
Mirax doit donc trouver d'autres solutions pour Aminona. Il
dispose déjà de crédits auprès d'une banque helvétique et compte
donc sur le même établissement pour un refinancement.
Le groupe russe reste persuadé de la viabilité du projet, qui
devrait être achevé - pense-t-il - après la fin de la crise, dans
une période qui sera caractérisée par de forts investissements en
Europe et en Russie.
rsr/gaëtan vannay/oa
Le projet
Le complexe, dévoilé publiquement début mars 2008, vise une clientèle internationale, prioritairement russe, familiale et fortunée.
Il se compose de tours avec 220 appartements luxueux, d'un hôtel de 500 chambres environ et de 35 à 45 chalets.
Il prévoit également des restaurants, une patinoire ouverte en toute saison, une piscine, des spas ou encore une galerie commerciale.
Au total, ce sont quelque 1600 lits supplémentaires qui devraient ainsi être proposé à l'offre touristique
La société Mirax investira dans le projet un montant estimé entre 350 à 400 millions de francs.
Oppositions
Quatre associations ont fait opposition au projet d'Aminona. Parmi elles, le WWF dénonce "la folie immobilière qui urbanise les Alpes à un rythme effréné". Selon l'organisation écologiste, chaque commune valaisanne poursuit aveuglément sa propre politique de développement touristique sans vision plus large, "au risque de scier la branche du tourisme sur laquelle repose l'économie du canton."
Franz Weber lui aussi fait partie des opposants, avec son association Helvetia Nostra. En septembre dernier, il a refusé une rencontre avec les autorités et une partie des habitants de la commune de Mollens, qui l'invitaient à s'expliquer sur ses motivations.