Cette année encore les Restos du Coeurs vont venir en aide aux plus démunis, et ils sont toujours plus nombreux. L'an dernier, 66 millions de repas ont été distribués, c'est 8 fois plus que lors de la première campagne lancée par Coluche.
Une précarité en augmentation donc, mais aussi une précarité qui a changé de visage. On la retrouve maintenant dans les campagnes. Elle touche les famille monoparentales, les jeunes sans formation et les personnes âgées.
20 ans d'action des Restos du Cœur, 20 ans que la situation s'aggrave, un anniversaire dont Coluche se serait sans doute passé.
Les "Restos du coeur" entament leur 20e campagne
Les Restaurants du coeur entament leur 20ème campagne hivernale de distribution de colis alimentaires aux plus démunis et cela, jusqu'au 26 mars prochain. 43.000 bénévoles seront à pied d'oeuvre dans les 2'000 centres et antennes françaises des "Restos" pour fournir aux ménages les plus en difficulté les denrées alimentaires nécessaires à la préparation de repas à domicile, leur permettant ainsi de faire face à d'autres dépenses comme le chauffage, les factures d'électricité ou le loyer.
Les "Restos" viendront également en aide aux sans-abri, distribuant des repas chauds à consommer sur place dans les centres, ou encore soupes, cafés et plateaux-repas dans la rue, grâce aux tournées des "Camions du coeur", lesquels officient d'ailleurs toute l'année.
Lors de la campagne 2003-2004, les "Restos" ont distribué 66,5 millions de repas à quelque 650'000 bénéficiaires, soit cinq millions de plus que l'année précédente. Il s'agit de la plus forte augmentation d'une année sur l'autre depuis le lancement de la première campagne, fin 1985.
Le 15 janvier dernier, les "Restos" avaient tiré le signal d'alarme, expliquant cette flambée par l'exclusion brutale de l'indemnisation UNEDIC de 180'000 chômeurs, rétablis dans leurs droits depuis, mais également par la suppression des emplois-jeunes ou encore les nouvelles règles de financement du Revenu minimum d'insertion (RMI) à la charge des départements, mais dont la mise en route avait pris du retard.
Mais les "Restos du coeur" constatent également que "la précarité, loin d'avoir régressé, arbore un visage très différent de ce qu'il était en 1985. Si les carences alimentaires les plus graves ont disparu, la pauvreté, elle, s'est développée. Elle stigmatise plusieurs types de populations encore plus violemment", explique le président de l'association, Olivier Berthe.
Au fil des ans, face à la diversification des publics rencontrés, mais également dans un souci d'aider à la réinsertion des personnes les plus en difficulté, l'association a étendu son activité. Depuis plusieurs années, son action ne se limite plus à la seule aide alimentaire. Elle fournit aussi un toit, un appui aux jeunes mamans, une bouffée d'air avec des vacances ou des séances de cinéma. Elle compte ainsi 260 "Restos bébés du coeur", 560 places d'hébergements d'urgence et de logements temporaires d'insertion, 380 logements en sous-location, 160 ateliers et jardins, ou encore organisent 470 activités culturelles et de loisirs.
Face à cette pauvreté endémique, les membres de l'association attendent beaucoup des pouvoirs publics, et particulièrement aujourd'hui du plan de Cohésion sociale de Jean-Louis Borloo, "inspiré pour beaucoup de l'expérience associative et qui, s'il concrétise son ambition et la finance, pourrait ébaucher quelques pistes sérieuses de recul de l'exclusion". Selon Olivier Berthe, "on attend notamment de voir si les ambitions affichées en matière de logements sociaux (construction de 500.000 logements sur cinq ans, NDLR), vont se concrétiser avec un financement à la hauteur".
RSR/Romaine Morard/Agences
Les Restos du Coeur ont 20 ans
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