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L'IRA met fin à la lutte armée

Une rue de Belfast
Graffiti de l'IRA dans une rue de Belfast
L'Armée Républicaine Irlandaise (IRA) a ordonné jeudi à tous ses militants de mettre fin à la lutte armée et de poursuivre l'objectif d'une Irlande réunifiée et indépendante par des voies démocratiques.

Cette décision historique a été prise "après une discussion interne et un processus de consultation sans précédent, précise le communiqué.


Dans un communiqué, la direction de l'IRA a ordonné formellement de mettre fin à la lutte armée à partir de 17H00 (heure suisse) ce jeudi après-midi. "Toutes les unités de l'IRA ont reçu ordre de déposer les armes" a indiqué l'organisation, qui ajoute que "les volontaires ne doivent s'engager dans aucune autre activité".


L'organisation se déclare toujours "engagée à atteindre les objectifs de l'unité irlandaise et de l'indépendance". Mais elle ajoute: "Nous croyons qu'il existe une voie alternative" (à la lutte armée) pour atteindre ces objectifs. "Les volontaires ont reçu instruction de contribuer au développement d'un programme purement politique et démocratique par des moyens exclusivement pacifiques", précise le communiqué.


L'IRA demande par ailleurs à ses militants de coopérer avec la commission chargée de surveiller son désarmement, une étape cruciale dans le processus de paix en Irlande du nord.


Très fort soutien de la base


Cette décision historique a été prise "après une discussion interne sans précédent et un processus de consultation avec les unités et les volontaires de l'IRA", précise le communiqué. "Le résultat de ces consultations a montré le très fort soutien parmi les volontaires de l'IRA apporté à la stratégie pacifique du Sinn Fein", le principal parti républicain, bras politique de l'IRA.


"Nous réitérons notre opinion que la lutte armée était totalement légitime", indique encore l'IRA. Le communiqué ne mentionne cependant pas l'intention de l'organisation de se dissoudre.


L'IRA observe un cessez-le-feu depuis 1997, qui a permis la signature en 1998 des accords de paix du Vendredi Saint, pour un partage des pouvoirs entre catholiques et protestants au sein d'un gouvernement nord-irlandais. Ces institutions locales sont en sommeil depuis 2002, et la province est depuis gérée directement depuis Londres.


RSR/agences

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Réactions

Le premier ministre britannique, Tony Blair, a salué la décision comme un "pas d'une ampleur jamais vue", estimant que c'était "peut-être le jour où la paix remplace la guerre".
Le Premier ministre irlandais, Bertie Ahern, a estimé que l'annonce sera un "développement historique et capital", si les actes suivent les paroles.
Le leader catholique modéré nord-irlandais John Hume, prix Nobel de la paix 1998, s'est dit "assez confiant". Il a souligné que "mettre un terme définitif à la violence est de toute évidence une nécessité dans notre situation".
Les partis protestants se sont montrés sceptiques, affirmant vouloir juger l'IRA sur ses actes. "L'histoire de la dernière décennie en Irlande du Nord regorge de communiqués de l'IRA qui ont été qualifiés d'historiques, de fondateurs et de sismiques", a souligné le Parti unioniste démocratique (DUP, radical), principale formation protestante d'Irlande du Nord.