Rosa Parks n'avait que 42 ans quand un acte de défiance, le 1er décembre 1955, lui avait valu le surnom de "mère du mouvement des droits civiques".
En 1955, cette couturière de Montgomery, dans l'Alabama, a refusé céder sa place à un Blanc dans un autobus. Son arrestation et sa condamnation à payer une amende de 14 dollars ont entraîné le boycott, pendant plus d'un an, des autobus de la ville par les Noirs.
Ce mouvement allait déboucher sur la condamnation par la Cour suprême des Etats-Unis de la ségrégation dans les autobus, en novembre 1956.
Martin Luther King
Un jeune pasteur, Martin Luther King, prit la tête du boycott et du mouvement non-violent contre la ségrégation et la discrimination raciale qui devaient déboucher sur un changement de la législation au niveau local, de l'Etat et enfin au plan fédéral en faveur des noirs américains.
Après cet épisode, Rosa Parks, victime de menaces, avait dû quitter l'Alabama pour Detroit(Michigan) en 1957, où elle a travaillé jusqu'à sa retraite en 1988.
Fatiguée de céder
"Certains disent que je ne me suis pas levée tout simplement parce que j'étais fatiguée", avait rappelé Mme Parks dans une interview il y a quelques années. "Ce n'est pas vrai. Je n'étais pas fatiguée physiquement, ou du moins pas plus qu'après n'importe quel autre jour de travail. Mais j'étais fatiguée de céder."
En refusant de se lever pour céder sa place à un blanc, Mme Parks "s'est en fait levée pour lutter pour tous les Américains", a déclaré à CNN le représentant John Lewis, lui-même participant du mouvement pour les droits civiques qui a suivi.
RSR/tsr.ch/agences
Histoire d'un boycott
Pendant 381 jours, les gens ont marché des kilomètres chaque jour plutôt que de prendre les autobus où régnait la ségrégation. Ils ont organisé un service de voitures pour ceux qui devaient aller vraiment trop loin.
Les pasteurs dans les différentes églises de la ville, à commencer par Martin Luther King, encourageaient leurs ouailles chaque dimanche à poursuivre le mouvement, malgré la fatigue. Tandis que les rares noirs propriétaires de voitures ou chauffeurs de taxis mettaient en place un système de transport parallèle, rejoints par quelques blancs, parfois par idéologie, parfois simplement parce qu'ils avaient besoin que leurs employés noirs viennent travailler.
Peu à peu, grâce en partie à l'écho international qu'a eu le mouvement, des fonds ont commencé à arriver, permettant de mettre en place un service d'autobus parallèle.
Finalement, après plus d'un an, la Cour suprême a déclaré illégale la ségrégation dans les autobus. Et le mouvement des droits civiques qui avait ainsi été lancé finit en quelques années par venir à bout de tout le système de ségrégation raciale qui régnait dans le sud.
Si le mouvement était non-violent, la réaction des blancs et celle des autorités, elles, ne l'ont pas été, et de nombreux noirs en ont été victimes.