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Violences en France: au moins 839 véhicules incendiés

Carte de l'ìle de France
Carte de l'ìle de France
Les violences urbaines se sont poursuivies dans la nuit de dimanche à lundi en France. Au moins 839 véhicules ont été incendiés et 186 personnes interpellées.

Plus de 30 policiers ont été blessés. Certaines voix se sont élevées pour demander l'intervention de l'armée. Un enfant de 13 mois a été blessé dans un bus.


Les incidents les plus graves ont été signalés à Grigny dans le département de l'Essonne (sud de Paris). En début de nuit, environ 200 émeutiers, dont certains étaient armés, ont tiré sur des policiers à coups de fusils à pompe.


Une dizaine d'agents ont été blessés et deux ont été hospitalisés après avoir reçu du plomb à la gorge et aux jambes. «Les tirs n'auraient sans doute pas pu tuer à cette distance, mais ils auraient pu occasionner des blessures graves, rendre un policier aveugle par exemple», a déclaré un porte-parole de la police.

Enfant hospitalisé


A Colombes (Hauts-de-Seine), des pierres ont été jetées contre un autobus, blessant à la tête un enfant de 13 mois qui a été hospitalisé. En Seine-Saint-Denis, un centre social a été attaqué à Rosny-sous-Bois.


A Aubervilliers, c'est un magasin de motos qui a été pris pour cible. Une crèche de Saint-Maurice (Val-de-Marne) a été attaquée, tout comme la trésorerie principale de Trappes (Yvelines). A Suresnes (Hauts-de-Seine), un entrepôt pharmaceutique a été détruit.


La province n'a pas été épargnée lors de cette onzième nuit consécutive de violences. Des incidents ont notamment éclaté dans la banlieue de Saint-Etienne. Dans la journée, l'incendie d'un autobus a fait deux blessés et entraîné la paralysie des transports en commun.

Renfort de l'armée ?


Le syndicat professionnel de la Police nationale Action Police CFTC a réagi par un communiqué, qui demande au Premier ministre, Dominique de Villepin, le renfort de l'armée dans les banlieues, ainsi que l'instauration d'un couvre-feu nocturne après les tirs survenus contre des agents.


«Rien ne semble plus pouvoir enrayer la guerre civile qui s'étend chaque jour un peu plus à l'ensemble du territoire national. Les événements que nous vivons actuellement sont sans précédent depuis la fin de la IIe Guerre mondiale», lit-on dans le communiqué du syndicat.

Intervention de Jacques Chirac


Ces développements interviennent alors que Jacques Chirac a affirmé dimanche que le rétablissement de la sécurité et de l'ordre public étaient «la priorité absolue». Critiqué pour son silence par l'opposition, le Président français s'exprimait pour la deuxième fois depuis le 27 octobre, date de la mort accidentelle de deux adolescents d'origine immigrée dans la banlieue de Paris, qui a marqué le début de la crise.


RSR/agences

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Fatwa anti-émeutes

Dans ce contexte explosif, l'Union des Organisations islamiques de France (UOIF) a édicté dimanche une «fatwa». Le décret religieux condamne les violences en cours dans de nombreux quartiers dits «sensibles» de l'Hexagone, dont nombre d'habitants se réclament de l'islam.
L'UOIF, l'un des plus importants groupes islamiques de France, rappelle sur son site internet que «dans plusieurs versets» du Coran, «Dieu blâme la destruction et le désordre et rejette ceux qui les accomplissent».